Indemnisation des améliorations : quand l'horloge tourne plus vite que les saisons.
On dit souvent que la terre a de la mémoire. Mais le droit rural, lui, n'a pas de nostalgie. Il a une montre. Et parfois, elle tourne plus vite que le cycle des saisons agricoles. C'est ce qu'a rappelé la Cour de cassation dans un arrêt du 6 novembre 2025, une décision qui sonne comme une piqûre de rappel pour les exploitants agricoles : lorsqu'on quitte une exploitation, les délais juridiques ne laissent aucune place à l'improvisation.
Le preneur sortant dispose d'un an à compter de la fin du bail pour réclamer une indemnisation des améliorations.
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Un bail rural comme tant d'autres
Tout commence pourtant simplement. Un propriétaire donne des terres en location à un agriculteur. Un bail rural classique, inscrit dans la stabilité du monde agricole : on se projette, on investit, on aménage, on améliore. Le fermier travaille les parcelles pendant plusieurs années. Il ne se contente pas d'exploiter, il valorise : travaux agricoles, aménagements, entretien... La terre change de visage, gagne en rendement et en fonctionnalité. Bref, elle prend de la valeur. Mais comme souvent, la relation entre bailleur et preneur n'est pas éternelle.