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Véhiculer une valeur sûre : l’AB comme « diplôme d’état ».

L’association Bio en Normandie était réunie en assemblée générale, mardi 5 avril, à Surville, près de Pont-l’Evêque (14). Les invités de la table ronde ont échangé sur le marché de l’AB, les enjeux pour la filière et présenté des actions pour valoriser le label.

Les intervenants de la table ronde organisée pour l’assemblée générale de Bio en Normandie, mardi 5 avril : Antoine Roinsard, coordinateur
Forebio ; Philippe Camburer, président de la Fnab ; Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio ; Christophe Osmont, secrétaire de Bio en Normandie ; Stéphane Bourlier, porte-parole de la Confédération Paysanne du Calvados et membre du comité régional de la Confédération Paysanne Normandie.
Les intervenants de la table ronde organisée pour l’assemblée générale de Bio en Normandie, mardi 5 avril : Antoine Roinsard, coordinateur
Forebio ; Philippe Camburer, président de la Fnab ; Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio ; Christophe Osmont, secrétaire de Bio en Normandie ; Stéphane Bourlier, porte-parole de la Confédération Paysanne du Calvados et membre du comité régional de la Confédération Paysanne Normandie.
© JP

Le marché du bio se tasse. Les conversions continuent. Les prix des productions conventionnelles s’envolent. Les feux de l’agriculture biologique sont-ils au orange (voire au rouge) ? Mardi 5 avril, à Surville, Bio en Normandie avait invité, pour son assemblée générale, des intervenants pour y voir plus clair.

 

UN CONTEXTE PAS SI ALARMISTE

Antoine Roinsard, coordinateur Forebio (Fédération de 18 organisations économiques 100 % bio), a d’abord rappelé des éléments de contexte : « en 2021, les volumes produits en AB dans les filières animales et oléagineuses ont progressé. De nouveaux volumes vont arriver en 2022, le temps d’absorber les conversions ». Dans un contexte de ralentissement du marché de l’AB, l’enjeu des débouchés apparaît prioritaire. Et avec lui, celui de la « structuration de la filière ». Alors qu’Egalim oblige à intégrer 20 % de bio dans la restauration collective, la filière doit « entrer dans les cases ». Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio, chiffre ce marché à « 1,4 Mde pour les producteurs bio ». D’une façon plus globale, Antoine Roinsard précise, afin de « remettre en perspective », « qu’en GMS, la viande AB recule de 6 % et celle conventionnelle de 4 % ». Laure Verdeau nuance aussi : « les GMS représentent 55 % des ventes en bio. La moitié des fermes AB vendent en direct, leurs chiffres sont en train de remonter. Nous devons regarder tous les circuits de distribution. Il y a des leviers à activer avant d’enterrer l’AB ».

 

ASSOIR LA STABILITE DE LA FILIERE

Sur le déclassement de produits bio, « nous sommes là pour nous occuper des fermes en difficulté, rassure Philippe Camburer, président de la Fnab. Des personnes se voient refuser la production en AB alors qu’on les y encourage depuis longtemps. » Le président de la Fnab rappelle l’existence de « caisses de solidarité » dont il veut faire profiter les producteurs bio. Il maintient le cap de poursuivre les conversions, afin d’atteindre un objectif de « 15 à 20 % des surfaces en AB », qu’il voit comme un « seuil de légitimité » pour peser sur le plan économique et être crédible aux yeux de la société. « Nous devons organiser les marchés pour faire bouger la demande et la faire correspondre à l’offre. Nous sommes dans une logique de fonctionnement parallèle, il faut de la concertation », plaide-t-il. Christophe Osmont, secrétaire de Bio en Normandie, explicite une mission de « lobbying. C’est notre nouveau travail en tant que paysans AB ».

 

TRAVAILLER AVEC LES INTERPRO

Concrètement, l’Agence bio indique travailler une campagne de communication, qui doit démarrer le 22 mai : un montant de 1,7 million d’euros a été annoncé à la fin du SIA, à la suite d’une mobilisation de plusieurs réseaux (Fnab, Forebio, Confédération paysanne) auprès des interprofessions pour demander le réinvestissement des CVO collectées chez les producteurs bio pour l’AB. Le budget servira pour la promotion de l’AB, en collaboration avec les interprofessions. « Nous avons trouvé un terrain d’entente pour dire du bien de l’AB sans dénigrer l’agriculture non bio ». Laure Verdeau rappelle le nombre de « 300 contrôles par jour » sur le respect du cahier des charges. Elle veut remettre à l’esprit de la société que le label AB est comme un « diplôme d’État. Nous sommes là pour durer et réassurer le label. Nous voulons aussi rappeler que l’AB est liée au plaisir et pas aux mangeurs de tofu. Que consommer bio a un vrai retour sur investissement et apporte des garanties ».

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