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Une lettre ouverte du Copa à Pascal Canfin

Alors que les ministres de l'Environnement des Vingt-Sept ont adopté le 21 juin, le projet de règlement européen sur la restauration de la nature, la bataille fait rage en coulisses entre écologistes et représentants agricoles. La présidente du Copa, Christiane Lambert est montée au créneau contre le texte qu'elle juge inapplicable, en répondant fermement à Pascal Canfin.

Christiane Lambert, Présidente du COPA et ancienne Présidente
de la FNSEA (2017-2023)
Christiane Lambert, Présidente du COPA et ancienne Présidente
de la FNSEA (2017-2023)
© DR:

La présidente du Copa,Christiane Lambert, a adressé le 26 juin une lettre ouverte au député européen, Pascal Canfin,président de la Commission de l'environnement du Parlement européen. Les deux protagonistes qui ont toujours entretenu d'assez bonnes relations jusqu'à présent affichent désormais leurs divergences sur la proposition de la Commission européenne relative à la restauration de la nature.« Commençons donc par dire les choses clairement : aucun agriculteur, aucun forestier, aucun pêcheur en Europe n'est contre la restauration de la nature (...) Sur ce point-là je sais que nous nous accordons », écrit Christiane Lambert. Cela semble bien être le seul. Car les critiques du Copa « se concentrent sur une initiative mal construite, sans budget et ayant fait l'objet de consultations remarquablement improductives entre la Commission européenne et ceux qui devront la mettre en place concrètement sur le terrain », poursuit-elle. L'ancienne présidente de la FNSEA n'a pas apprécié non plus que Pascal Canfin compare « les agriculteurs aux constructeurs automobiles ou aux multinationales comme Danone, Unilever ou Nestlé » et qu'il résume les oppositions du secteur agricole et forestier à un « blocage culturel ». Contrairement à ces multinationales, les agriculteurs ne peuvent pas « conduire des virages radicaux sans un minimum de concertation et de soutien », analyse-t-elle.

 

SANCTUARISATION

La présidente du Copa estime aussi que « la Commission européenne est (...) incapable d'expliquer ou de dire comment ces mesures de restaurations seront prises en charge par le budget européen. Personne n'explique encore aujourd'hui clairement à Bruxelles qui devra prendre en charge le coût des propositions sur la table (...) Ce seront les agriculteurs, les forestiers, les pêcheurs qui devront sortir de leurs poches les milliards d'euros nécessaires aux objectifs fixés depuis Bruxelles. Cela n'est tout simplement pas sérieux », poursuit Christiane Lambert. Le Copa s'inquiète aussi que ce texte mette en place de nouveaux principes comme celui de la « non-détérioration ». « La restauration de la nature en dehors des zones Natura 2000 est possible, mais il est irréaliste et irréalisable de s'attendre à ce que les zones qui font actuellement l'objet d'une gestion active ne se détériorent pas au sens où l'entend la Commission », souligne la lettre ouverte. Le Copa ne craint ni plus ni moins que la mise en place de zones sanctuarisées dans lesquelles toute activité agricole sera impossible. « Ces dispositions ne manqueront pas de s'opposer à d'autres injonctions européennes sur la souveraineté alimentaire, la déforestation ou la production locale d'énergie, d'engrais ou de bio matériaux », explique-t-il. « Clairement, cette proposition doit être rejetée dans son état actuel, car elle aura un impact sans précédent sur la ruralité européenne, provoquant rejet et ressentiment ». Tendant la main à l'élu écologiste, Christiane Lambert lui demande de « travailler à une proposition qui se fasse « avec » et pas « contre » le monde agricole et la ruralité ». « Il est temps de passer du face à face au côte à côte », conclut-elle.

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