Aller au contenu principal

Retour sur la filière laitière face au Covid.

La chambre d'agriculture de Bernay proposait, mercredi 24 juin, une réunion sur la perspective de la filière laitière. L'économiste à la chambre régionale, Elodie Turpin, a dressé un bilan.

© PIXABAY

CHANGEMENT DE CONSOMMATION

« L'objectif était d'ouvrir à nos adhérents mais également aux non-adhérents cet échange sur la filière laitière suite à l'impact du Covid-19 », détaillait Mélanie Drouard, conseillère lait à la chambre d'agriculture le 24 juin à Bernay. « La crisesanitaire change la donne. Elle a modifié les comportements des consommateurs. Ils sont désormais attirés par des produits dits basiques au détriment des produits différenciés, de niche tels que les fromages AOP »,note Elodie Turpin, économiste à la chambre régionale. Ces derniers enregistrent, en effet, une baisse de leurs ventes. Dans ce contexte, il a été demandé aux producteurs de diminuer leur production de 2 à 5 % par rapport à celle de 2019 à la même période. « C'est une stratégie individuelle poussée par l'interprofession, le Cniel. Cette demande a été encadrée », rappelle l'économiste. Une rémunération de l'ordre de 320 euros les 1 000 litres était octroyée aux producteurs ayant joué le jeu. « Cet appel a été plutôt bien suivi ».

Chaque année à cette période, le prix du lait connaît une baisse. Malgré la pandémie, cette chute a « relativement été contenue. Il existe, cependant, des disparités selon les débouchés et selon les laiteries ». Ainsi, les produits transformés dits haut de gamme comme le fromage à la coupe a pâti du changement de consommation des Français mais aussi de la fermeture des restaurants. « Ils se sont davantage orientés vers les produits qui se conservent ». Malgré la crise sanitaire, les produits laitiers n'ont pas subi de baisse en volume, « nous pouvons, cependant, supposer qu'il n'y aura pas de valeur ajoutée ».

 

LE LAIT NORMAND

En 2017, le lait représentait 35 % de la production agricole en Normandie. 3,7 milliards de litres de lait ont été collectés, soit 16 % de la collecte française et 2,4 % au niveau européen. C'est, ainsi, le premier produit agricole régional. De 2007 à 2017, la Normandie enregistrait une augmentation de 13 % de sa collecte de lait tandis que l'Eure maintenait la sienne. Les données indiquaient 12 000 élevages en Normandie. Ces derniers connaissent une diminution. En effet, en 2017, la région en comptait plus que 7 855. « Malgré ce recul de 4 % en moyenne, les troupeaux grossissent. De 38 têtes en 2000, ils sont passés à 72,2 en 2018, soit une augmentation de 2,3 vaches par an en moyenne », note Elodie Turpin. L'économiste a conclu son exposé avec les points forts et les points faibles. La Normandie tire son chapeau grâce à sabonne image de ses produits laitiers mais également grâce à sa bonne organisation dans la filière laitière, ses conditions agro-climatiques et sa proximité avec les ports. Notons, en effet, que le premier importateur mondial est la Chine. Côté face, la filière normande enregistre des coûts alimentaires et de productions élevés. Les exploitations sont endettées et les revenus restent faibles. Dans la balance, la marché intérieur saturé, une concurrence sur les produits importés et une valeur ajoutée partagée non équitablement. Des problématiques à travailler pour valoriser davantage la filière laitière normande.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Les frères Marc et Vincent Depestele ont transmis à leurs quatre enfants les rênes du groupe.
Le groupe Depestele inaugure le teillage du Vexin.
Marc Depestele, le président du groupe s'y était engagé il y a quelques années : " si la production de lin est suffisante l'…
Clotilde Eudier : "on ne ferme pas les robinets, on les suspend. On va réécrire le texte en coconstruction avec l'ensemble du monde agricole".
Le NAI victime de son succès suspendu depuis le 10 juin.
Le téléservice de la Région NAI (Normandie Agriculture investissement) est suspendu depuis le 10 juin pour cause de…
Céline Lefevres a rendu un hommage appuyé au président sortant d'AS 27, ici au côté de sa femme Christine. "Pas facile de vous quitter. Je retiens de ces onze années la richesse des qualités humaines. Cela va me manquer."
AS 27 : ni révolution ni attentisme mais de l'humain.
Pour son baptême du feu en tant que nouveau président d'AS 27 qui tenait le 13 juin dernier son assemblée générale, Gilles…
Des cas de FPA détectés à 100 km de la frontière franco-allemande

Un cas de fièvre porcine africaine a été confirmé le 15 juin sur un sanglier, en Allemagne, sur la rive est du Rhin. Depuis,…

Pas de représentant du NFP (ils n'ont pas répondu) ni du RN (excusés) mais 33 candidats du Centre droit ou majorité départementale et un indépendant.
Législatives : 33 % de participation à l'oral agricole.
Si le premier tour des législatives a rendu son verdict, FNSEA 27 et JA 27 avaient invité, le 27 juin à la Maison des…
Signature de la convention de partenariat en 2023.
Prévenir le risque d'incendie en période de chantiers de récolte.
Compte tenu des évolutions de conditions climatiques propices aux départs d'incendies ces dernières années, la Chambre d'…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole