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Rentrée FNSEA : « enrayer le déclin de l'agriculture française ».

« Arrêter les discours et passer aux actes. » Tel pourrait être résumé l'esprit de la rentrée syndicale de la FNSEA qui entend remettre l'agriculture française sur les rails de la compétitivité.

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA et Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA lors d'une conférence de presse le 31 août à Paris.
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA et Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA lors d'une conférence de presse le 31 août à Paris.
© © CS-ACTUAGRI

« Enrayer le déclin de l'agriculture française sera le défi des prochaines années », a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA lors d'une conférence de presse le 31 août à Paris. Établissant un parallèle avec la perte de souveraineté énergétique, principalement dans le nucléaire, il s'est inquiété des baisses de production constatées dans de nombreux secteurs agricoles (viande bovine, lait, etc.), ce qui grève nos capacités futures. « Même le porc, secteur dans lequel nous étions autosuffisants, passe sous la barre des 100 % », a-t-il poursuivi, alarmé par la hausse des importations dans de nombreux domaines (fruits, légumes, volailles, viande bovine...) mais aussi de la baisse de nos exportations. « C'est le cas pour la farine (...) le cognac recule dangereusement aux Etats-Unis », a-t-il illustré, se refusant toutefois à jouer « les marchands de peur ». Ce qu'il souhaite avant tout, c'est un sursaut de la part du gouvernement pour qu'il remette la Ferme France sur de bons rails et que ce gouvernement « soit cohérent entre ses paroles et ses actes ». « On ne peut pas d'un côté dire qu'il faut muscler notre souveraineté alimentaire et de l'autre faire de l'alimentation la variable d'ajustement du portefeuille des Français ». Pour lui, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, « ne paraît pas cohérent quand il affirme d'une part que les prix agricoles ne seront pas impactés par la baisse des prix et qu'il garantit, d'autre part, vouloir faire baisser le prix de l'alimentation ». Le secrétaire général de la FNSEA, Hervé Lapie, pointe aussi cette sorte de distorsion cognitive de la part du gouvernement qui impose un gel des surfaces de 4 % et qui, dans le même temps, demande de produire plus de biomasse pour participer à la transition énergétique.

 

« MOYENS DE PRODUIRE »

A plus court terme, c'est le Pacte et loi d'orientation et d'avenir agricoles (PLOA) qui va mobiliser la FNSEA. A l'heure où ces lignes sont écrites, peu d'informations ont fuité sur son contenu. Le ministre en dira plus à l'occasion de Terres de Jim, la grande manifestation organisée par Jeunes Agriculteurs (JA) les 8, 9 et 10 septembre à Cambrai (Nord). La FNSEA souhaite de son côté adjoindre un « volet compétitivité » à ce texte qui devrait être présenté au Parlement pour une première lecture dans le courant du mois de décembre. Ce chapitre compétitivité pourrait s'inspirer, en partie, du rapport du sénateur Laurent Duplomb (LR, Haute-Loire)* qui pointe la stratégie du « tout monter en gamme » car « le risque est réel de voir un affaissement du potentiel productif agricole français, au détriment de notre souveraineté alimentaire », souligne celui-ci. A mots couverts, Arnaud Rousseau plaide pour que les agriculteurs français produisent pour tous les profils de consommateurs, français et mondiaux et qu'on leur donne aussi les « moyens de produire », a-t-il insisté. Dans sa ligne de mire, les interdictions de certains produits phytosanitaires qui pénalisent les productions françaises, à l'image du glyphosate pour lequel l'Agence de sécurité sanitaire européenne (EFSA) a estimé qu'il n'y avait pas « de domaine de préoccupation critique ». Or à raison d'1,5 litre par ha, cette substance est le moyen efficace pour pratiquer la conservation des sols, estiment les agronomes. Dans un souci de cohérence avec les objectifs agroécologiques du gouvernement, la FNSEA souhaiterait que le glyphosate voie son agrément renouvelé à la mi-décembre. Ne pas rouvrir la guerre des prix, tout en assurant la souveraineté alimentaire ainsi que la transition agroécologique constituent de véritables défis. Tous ces sujets, de même que la Redevance pollution diffuse le gazole non routier le futur plan Ecophyto 2030, ou encore la prédation devraient être abordés lors de la rencontre entre Arnaud Rousseau et le président Emmanuel Macron le 7 septembre.

(*) Rapport d'information n° 905 sur la compétitivité de la Ferme France (septembre 2022). Disponible sur le site Internet du Sénat.

 

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