Aller au contenu principal

Quel est l’intérêt de couvrir votre fosse à lisier ?

Les déjections animales représentent une ressource majeure de matière brute riche en azote et autres éléments : leur gestion est donc un enjeu économique mais aussi environnemental pour les élevages.

© IFIP 2000

Il existe plusieurs postes responsables d’émissions d’ammoniac en élevage et cela concerne notamment toute la chaîne de gestion des effluents. Concernant le stockage d’effluent, le principal risque est la volatilisation de l’ammoniac qu’il contient, ce risque étant plus élevé avec le stockage de lisier. En 2014, en Normandie, 28 % des émissions d’ammoniac de l’élevage bovin étaient imputables au stockage des effluents, 21 % pour les volailles et 22 % pour les porcins (source : Atmo Normandie). Le constat est simple, plus l’effluent reste au contact de l’air libre plus les émissions sont importantes. Le principe de la couverture des fosses de stockage est de limiter le contact entre l’effluent et l’atmosphère et ainsi réduire les échanges gazeux. Il est difficile de déterminer un taux d’abattement des émissions d’ammoniac grâce à la couverture de fosses car de nombreux autres facteurs interviennent. Néanmoins, selon les études, cet abattement est évalué par l’Ademe entre 40 et 90 % des émissions selon les types de couverture. Plusieurs facteurs tels que la composition des déjections, la surface de contact entre le lisier et l’air, la durée de stockage ou encore les conditions météorologique influent sur les émissions d’ammoniac.

 

LES AUTRES AVANTAGES

Couvrir sa fosse permet de réduire à plus de 90 % les odeurs et apporte ainsi une meilleure qualité de vie pour les exploitants et le voisinage. La suppression d’apport d’eau pluviale permet d’augmenter la capacité de stockage de la fosse entre +15 % et +60 % (APCA), selon la pluviométrie locale et le diamètre de la fosse. Dans le cas d’une augmentation de cheptel de l’exploitation, c’est une solution qui peut permettre de maintenir des capacités de stockage suffisantes sans créer de nouveaux ouvrages. Cela permet également de diminuer les volumes à épandre (-20 à -30 % d’après les chambres d’agriculture) et donc de raccourcir les chantiers d’épandage, générant économie financière et de main d’oeuvre mais également de conserver un effluent plus concentré et plus homogène pour une valorisation agronomique améliorée. Les couvertures de fosses permettent aussi de réduire les émissions de méthane et de protoxyde d’azote, gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

 

PLUSIEURS TYPES DE COUVERTURE

Les couvertures rigides sont les plus efficientes en termes de réduction d’émissions qui peut dépasser 90 %, mais aussi les plus couteuses. Elles peuvent être, par exemple, en bétonétanche ou en fibre de verre. Ce système est difficilement adaptable à une fosse existante. Les couvertures souples sont plus simples à mettre en oeuvre et sont assez facilement adaptables aux fosses existantes. La bâche est soit flottante, soit supportée par un mât central qui facilite l’évacuation de la pluie ou de la neige. Elle est fixée au mur de la fosse ou dans le sol pour les fosses enterrées pour l’empêcher de bouger pendant les opérations de brassage du lisier et pour résister au vent. L’abattement des émissions d’ammoniac varie de 80 à 90 %. Les dispositifs flottants sont les plus simples à adapter sur fosse existante, les non flottants ont l’avantage de moins perturber la gestion des lisiers mais ils sont aussi plus onéreux.

Les couvertures de fosses restent un investissement important, elles sont éligibles au dispositif d’aide de la Région Normandie « Investissements agricoles pour une agriculture normande performante ». Les couvertures flottantes artificielles sont constituées de matériaux qui reposent à la surface du lisier. Il peut s’agir par exemple de balles plastique, de matériaux légers en vrac, de granulats d’argile ou de paille. Ce système permet un abattement des émissions de l’ordre de 60 %, bien que simple à mettre en oeuvre il est à utiliser avec précaution car les matériaux plastiques peuvent adhérer à la croûte formée par le lisier et être difficiles à récupérer avant épandage.

La formation d’une croûte naturelle à la surface des lisiers à forte teneur en matière sèche est le procédé le moins onéreux. Cela implique de limiter le brassage et d’injecter les déjections sous la croûte afin de ne pas la détruire, le système d’alimentation de la fosse doit donc y être adapté. Il faut également veiller à ne pas laisser une croûte trop épaissese former sous peine de rendre sa résorption difficile sans curage de la fosse. Ce système ne permet pas la suppression des eaux de pluie. Son efficacité sur la réduction des émissions d’ammoniac dépend de l’étendue de recouvrement de la fosse et de son épaisseur, l’abattement des émissions d’ammoniac est donc variable entre 20 et 80 % d’après l’Ademe.

L’inconvénient majeur est la difficulté de reprise du lisier pour les épandages et les incompatibilités possibles avec le matériel d’épandage choisi comme les injecteurs ou les pendillards susceptibles de s’obstruer si le lisier n’est pas suffisamment fluide.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Les membres du comité de pilotage comptent sur le dynamisme du réseau pour que cette troisième édition soit un succès.
Une réunion Agricult'Eure en Folie pour les futurs bénévoles.
La troisième édition du festival Agricult'Eure en Folie aura lieu les 21 et 22 juin 2025 au Neubourg sur la ZI du Ressault.…
La caméline, une petite graine oléagineuse, trois à quatre fois plus petite qu'une graine de colza.
La cameline, nouvelle opportunité pour l'agriculture de plaine ?
À l'occasion de son assemblée générale, la FNSEA Grand Bassin Parisien s'est intéressée à la cameline. Encore relativement…
La journée du vendredi était réservée à l'accueil des scolaires.
Une " Promenade chez les agris " réussie !
Vendredi 23 et samedi 24 mai 2025, Jeunes agriculteurs du Roumois organisait sa " Promenade chez les agris "…
Une visite inédite de plateforme d'essais multipartenariale a eu lieu, jeudi 15 mai, près de Caen, afin de permettre aux liniculteurs "de se former, s'informer et progresser" sur la conduite du lin d'hiver.
Le lin d'hiver passé au crible, que faut-il en retenir ?
Les acteurs locaux ont œuvré, main dans la main, à la réalisation d'essais techniques sur la culture de lin fibres d'hiver dans…
Figure 2 : cumuls de pluies du 25/03 au 15/05/2025.
Continuer à protéger les linières contre les maladies.
Les linières se situent actuellement entre les stades 10 et 70 cm en fonction des dates de semis et des secteurs. Une…
Un au revoir ému à Amélia Ocana, grande dame du droit rural

Après 38 années de dévouement au service des agriculteurs de l'Eure, Amélia Ocana tire sa révérence. C'est avec émotion qu'…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 185€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole