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Quand les sucreries aident les soignants.

Le gel hydroalcoolique peut être produit à partir de betteraves. La filière a augmenté sa production pour aider les soignants contre le coronavirus. L’occasion de rappeler que la France est le premier producteur en Europe.

La production est passée de 40 000 litres par jour à
500 000 litres par jour.
La production est passée de 40 000 litres par jour à
500 000 litres par jour.
© MICHEL BLOSSIER

La principale substance active biocide utilisée pour la fabrication du gel hydroalcoolique est l’alcool agricole (ou alcool éthylique) dont la France est le premier producteur en Europe, avec 25 % des volumes. Dans le nord du pays, les matières premières végétales utilisées sont le blé et la betterave sucrière. Dans le sud, c’est le maïs.

Les plus gros sites de transformation de la betterave en alcool appartiennent à Tereos ou Cristal Union -Origny Sainte Benoite ou Bazancourt- qui ont aussi de plus petites usines historiques telles que Arcis sur Aube, Artenay… 60 % de la production d’alcool agricole produit en France part dans le débouché carburant. « Nous communiquons beaucoup sur les carburants qui ont fortement augmenté depuis 10 ans. De nouvelles unités ont été construites depuis 2005 essentiellement pour les carburants. Aujourd’hui, nos véhicules restent au garage. La consommation a été divisée par quatre, 40 % des débouchés ont disparu. Les entreprises ralentissent leur production », explique Sylvain Demoures, secrétaire général du syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA).

 

UN MÈTRE CARRÉ DE BETTERAVES POUR PRODUIRE UN LITRE D’ALCOOL

40 % de la production trouve son utilisation pour des usages traditionnels : boissons (vodka, gin, pastis, apéritifs…) parfums, pharmacie (alcool à 70° et gel hydroalcoolique…), industrie (alcool à brûler, désinfectants, désodorisants, peinture, encres…). L’alcool éthylique destiné à la pharmacie doit subir une étape supplémentaire de distillation, appelée rectification qui consiste à enlever le goût et l’odeur du produit. « Evidemment, l’actualité nous amène à parler du gel hydroalcoolique. En temps normal,cela représente 1% du débouché de l’alcool agricole. Depuis trois semaines, la demande est très intense, les besoins sont énormes. Les gros producteurs historiques se sont mobilisés pour augmenter leur cadence ». Pour mieux répondre à la demande, les entreprises se sont adaptées notamment en embauchant des intérimaires, en adoptant un rythme de fabrication en 3 x 8, en ouvrant de nouvelles lignes de production.

La production est passée de 40 000 litres par jour à 500 000 litres par jour. De nouveaux fabricants ont été autorisés par l’Etat à s’y ajouter, telles que les pharmacies, les entreprises pharmaceutiques, les entreprises du secteur des cosmétiques et des produits biocides, ainsi que les installations classées pour la protection de l’environnement. Les producteurs des autres matières qui entrent dans la composition du gel hydroalcoolique s’organisent également. « Les fabricants ont augmenté considérablement la fabrication de gel mais l’industrie de l’alcool agricole est capable de répondre à cette demande très importante : les ventes de parfums et de spiritueux ont chuté. Les fabricants de ces produits n’en ont pas besoin. Ces quantités d’alcool sont donc parties chez les fabricants de gel hydroalcoolique.

Pour les mois à venir, les usines disposent de stocks de matières premières (sirops de sucre de betterave, céréales) pour produire de l’alcool éthylique en continu, jusqu’aux prochaines récoltes. Il y a aussi un gros travail logistique car pour les petits fabricants, les distributeurs utilisent des containers IBC de 1 000 litres pour livrer l’alcool. Avec beaucoup de solidarité, toute une filière est donc mobilisée pour répondre à la demande et la première satisfaction de notre secteur est de pouvoir livrer du gel hydroalcoolique ».

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