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Qualité de l'eau : la culture du résultat plutôt que des moyens.

« La carotte plutôt que le bâton et un objectif de résultats plutôt que de moyens ». Telle est la politique menée par le SERPN (Syndicat d'Eau du Roumois et du Plateau du Neubourg) en faveur de la reconquête de la qualité de l'eau.

Stratégie de la protection de la ressource en eau : définir des objectifs
liés aux enjeux, privilégier la co-construction pour permettre l'innovation, travailler avec le plus grand nombre pour être efficace, privilégier la diversité et accompagner sans imposer de pratiques.
Stratégie de la protection de la ressource en eau : définir des objectifs
liés aux enjeux, privilégier la co-construction pour permettre l'innovation, travailler avec le plus grand nombre pour être efficace, privilégier la diversité et accompagner sans imposer de pratiques.
© TG

« Au départ, on était réticent, mais ça a fonctionné parce que l'on ne nous a pas imposé les choses. On a été respecté. On nous a pris pour des chefs d'entreprise ». Entre le SERPN et les agriculteurs engagés dans le vaste chantier de la reconquête de la qualité de l'eau, le bonheur est dans le pré. Le 21 septembre dernier au Thuit-de-l'Oison, Alain Cousin, Jacques Fauvel et Marie-Hélène Mettais sont venus témoigner de leurs bonnes pratiques agricoles devant Jérôme Filippini (préfet de l'Eure) et les élus et techniciens du Syndicat d'Eau du Roumois et du Plateau du Neubourg. Au menu notamment des échanges : le PSE (Paiement pour Services Environnementaux) sur les BAC avant une visite sur le Bassin d'Alimentation de Captage des Varras.

 

De la contrainte à l'opportunité

« C'est un changement de méthode pour nous, mais l'animation assurée par le SERPN et le PSE est motivant, ont expliqué les agriculteurs. Nous avons fait de cette contrainte une opportunité pour reconstituer la structure de nos sols ou bien encore piéger les nitrates ». Le principe repose sur une contractualisation à la parcelle avec pour objectif un niveau de reliquat entrée hiver prédéfini. Aucune pratique culturale n'est imposée, seul le résultat compte. « Chez moi, c'est CIPAN et fractionnement de l'apport azoté en 5 passages », commente l'un d'eux. Une dynamique individuelle dans un cadre partagé puisqu'« un bonus collectif peut être accordé à ceux qui n'ont pas atteint le résultat », précise-t-on du côté du SERPN.

Sur la BAC du Tremblay Omonville (62 km2, dont 59 km2 de SAU), 55 exploitations se sont engagées dans la démarche pour un objectif de 60 UN/ha/an. En 2019, 119 des 292 parcelles prélevées ont atteint l'objectif pour un paiement individuel de 133 783 e et 42 480 e de bonus collectif.

Autre chantier mené sur le BAC des Varras-Moulineaux (125 km2, dont 87 km2 de SAU), une expérimentation de couverture permanente pour limiter l'usage des phytosanitaires notamment des herbicides, limiter le ruissellement et augmenter la biodiversité intraparcellaire avec le triptyque colza/trèfle/sarrasin. 34 ha ont été subventionnés à 80 % par l'AESN (Agence de l'Eau Seine Normandie).

 

Les cimetières aussi

L'agriculture n'est pas la seule concernée. Une expérimentation de végétalisation est également menée dans 20 cimetières : essai de 7 mélanges pour l'enherbement, de 3 mélanges fleuris et de 9 espèces de couvre-sols pour la végétalisation d'espaces spécifiques (pied de mur et dos de tombe). Les occupants ne s'en plaignent pas !

Autant de petits pas qui seront mis en avant le 4 novembre prochain lors d'un grand rendez-vous vidéo-débat qui réunira tous les acteurs de l'eau, les élus locaux, la profession agricole...

Mais le nerf de la guerre reste le financement. Il faudra trouver de nouvelles sources pour pérenniser le dispositif PSE. La vente de crédit carbone est une piste à explorer. Parallèlement, il faut boucher les trous dans les canalisations. Le chantier est démarré, mais, à ce rythme, il faudra 100 ans pour le finaliser. Et le SERPN de conclure : « la bonne pratique magique n'existe pas ».

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