Aller au contenu principal

Production, consommation : le poulet tient toujours la corde.

Produit phare de la table française, le poulet s'affirme comme une valeur sûre du secteur avicole. Mais il est fortement concurrencé par ses compétiteurs étrangers.

Un poulet sur deux consommé en France est un poulet importé.
Un poulet sur deux consommé en France est un poulet importé.
© © Réussir

DEst-ce une réminiscence de la fameuse poule au pot du bon roi Henri IV ? Toujours est-il que le poulet s'affirme comme le roi des assiettes françaises. Il reste l'un des plats les plus consommés en France. Selon les chiffres de l'interprofession volailles (Anvol) qui s'appuie sur ceux de l'institut technique de l'aviculture (Itavi), le poulet représente presque 80 % des volailles consommées en France (79,8 %) très loin devant la dinde (12,2 %), le canard (6,6 %) et la pintade (0,9 %). Sur les 28,8 kg de volailles que le Français consomme en moyenne par an, près de 80 % sont constitués de poulets. Le gallinacé a vu sa part progresser depuis 2021 : elle était alors de 75,8 %. De même, le poulet confirme sa prédominance dans la filière avicole puisqu'il représentait, en 2023, presque les trois-quarts (74,6 % exactement) des volailles élevées en France.

Le poulet a d'ailleurs renoué avec un niveau de production quasiment similaire à 2021, c'est-à-dire d'avant la grippe aviaire. La croissance de la production de poulets est d'ailleurs régulière : 50,6 % en 2000 ; 60,9 % en 2010 ; 68,2 % en 2020 ; 70 % en 2021... Cette progression se fait cependant au détriment des autres espèces qui voient leurs parts diminuer. Celle de pintade était en recul de -4,8 % en 2023 par rapport à 2022, et celle de dinde de -1,8 %. " C'est plus difficile pour les autres espèces, et on le regrette un peu ", a concédé Bernard Tauzia, président du Syndicat national des labels avicoles de France (Synalaf) lors d'une conférence de presse fin février.

Clause de sauvegarde

Le poulet est également un moteur des ventes dans les grandes surfaces et le commerce de détail, " avec une hausse de + 6,5 % en volume entre 2022 et 2023 ", a ajouté Bernard Tauzia. Les achats de cuisses ont même bondi de +10 % en volume (8,6 % en valeur) et les escalopes de + 6,3 % (+ 4,6 % en valeur), souligne l'Anvol. Cependant la production française ne parvient pas à couvrir l'intégralité de la demande nationale. Tant et si bien qu'un poulet sur deux consommés en France est un poulet importé, essentiellement des découpes, avec une hausse de + 3,4 % en volume par rapport à 2022. En trois ans, ces importations ont bondi de + 37 % ce qui représente un volume supplémentaire de 217 000 tonnes équivalent carcasses (téc). En 2000, seulement un poulet sur quatre était importé et en 2010, quatre sur dix. " La croissance des importations est à mettre en parallèle avec l'augmentation de la part de la restauration hors domicile (RHD) ", souligne l'Anvol. En effet, la part des volailles consommées en RHD (35 % en 2023) n'était que de 33 % en 2022, 29 % en 2021 et 8 % en 2005. Les volailles importées, majoritairement du poulet, proviennent du Brésil (300 000 téc), de Pologne (235 000 téc), d'Ukraine (225 000 téc - en hausse de + 39 % par rapport à 2022), de Belgique (207 000 téc) et des Pays-Bas (132 700 téc). En bout de chaîne la balance commerciale des volailles ne cesse de se creuser accusant un déficit de - 448 000 téc en volume et de - 1,23 milliard d'euros en valeur. Le président de l'Anvol, Jean-Michel Schaeffer s'est félicité de la mise en place de la clause de sauvegarde sur les importations de poulets ukrainiens. Cependant, le seuil de 200 000 tonnes lui paraît trop élevé. " Il faut revenir à un niveau identique à la période précédant la guerre : 90 000 tonnes ", a-t-il plaidé. De même souhaite-t-il " favoriser le développement de la volaille standard dans tous les maillons de la filière (...) avec le soutien moral, politique, financier et administratif des pouvoirs publics " et " assurer la traçabilité sur tous les produits pour que le consommateur puisse faire son libre choix ". 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Des stratégies à adapter à l'herbe d'automne.
La croissance de l'herbe s'est élevée à 31 kg MS/ha/j la semaine passée en Normandie.
Malgré des réformes successives, les pensions agricoles demeurent inférieures à la moyenne nationale.
Protection sociale et retraite : un enjeu majeur pour les agriculteurs.
Être agriculteur, c'est un métier de passion et de courage. Il faut composer avec les aléas climatiques, les variations des prix…
Des agriculteurs et un conseiller réalisent un diagnostic de tassement des sols grâce aux mini profils 3D. 
Fertilité des sols, et si on vous accompagnait ? 
Fertilité des sols et changement climatique sont des enjeux de plus en plus d'actualité au niveau mondial. Même si pour certains…
La collecte laitière  dans le monde et Europe. 
Après 3 ans de relative stagnation, la production dans les 5 principaux bassins laitiers exportateurs,  sur les six premiers…
Tout foin et vaches Normandes au lycée du Robillard.
Témoignage d'Anthony Herouet du lycée du Robillard à Lieury dans le Calvados.
Céréales à paille : la génétique pour répondre aux enjeux sociétaux, économiques et environnementaux.
Relever les défis climatiques, économiques et sociétaux, tout en assurant la compétitivité des céréales à paille françaises, sont…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 185€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole