Prix des engrais : la FNSEA lance un cri d'alerte.
La FNSEA exige le report d'urgence de la nouvelle taxe européenne de Mécanisme d'Ajustement Carbone aux Frontières (MACF).
Alors que les agriculteurs terminent la récolte du maïs, et alors que le secteur des grandes cultures vit une crise majeure, partout, la colère gronde face aux annonces par les opérateurs de manque de disponibilité des engrais et au prix annoncés. S'il faut remettre un peu de rationalité dans l'estimation de la disponibilité, les producteurs sont indignés avec raison par la mise en place, dès le 1er janvier 2026, du Mécanisme d'Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) qui va provoquer une explosion des coûts de production, déjà intenables. Pour la FNSEA, c'est la taxe de trop, un véritable coup de massue pour des exploitations déjà exsangues. Cela fait déjà trois ans que les cours du blé ne couvrent plus les coûts de production. Et au lieu d'aider les producteurs à respirer, en mobilisant le fonds de gestion de crise, l'Europe décide de les taxer encore plus en instaurant cette nouvelle taxe qui est une bombe à retardement économique. Selon les estimations issues des travaux de la DGEC, la taxe MACF pourrait atteindre 144 € par tonne d'urée importée. Un choc économique majeur, qui frapperait ainsi de plein fouet les trésoreries agricoles déjà au bord de la rupture. Cette taxe est un non-sens économique, environnemental et politique et la FNSEA exige le report immédiat de cette taxe et demande à la commission européenne, aux eurodéputés et aux chefs d'État et de Gouvernement de revoir leur copie car il s'agit d'une question de survie pour notre agriculture. La FNSEA appelle le Gouvernement français à agir sans délai et à réunir au plus vite un Comité de suivi du marché des engrais, réunissant tous les acteurs économiques concernés, piloté par la ministre de l'Agriculture et de la souveraineté. Elle demande enfin à son réseau de sensibiliser tous les parlementaires sur cette question. " Mais où va l'Europe ? L'Union européenne s'est construite sur l'agriculture, c'est elle qui en a été le socle, le moteur, la fierté. Et aujourd'hui, cette même Europe tourne le dos à ceux qui la nourrissent. Entre cette taxe qu'elle compte instaurer sur les engrais et l'accord Mercosur, on a l'impression que Bruxelles s'est donné pour mission de tuer l'agriculture européenne à petit feu !" s'indigne Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.