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Prairiales : un essai pour conserver les bénéfices de la prairie

Membre du GIEE Manche Agriculture de conservation, Antoine Maquerel a progressivement changé ses pratiques depuis trois ans. Avec son groupe, il présente un essai de semis direct sur prairie aux Prairiales, jeudi 10 juin à Pont-Hebert (50).

À droite, Antoine Maquerel, éleveur porcin à La-Chapelle-en-Juger (50), membre du GIEE Manche agriculture de conservation et Gabriele Fortino, conseiller en agronomie au sein de la Chambre d’agriculture de Normandie et animateur du GIEE.
À droite, Antoine Maquerel, éleveur porcin à La-Chapelle-en-Juger (50), membre du GIEE Manche agriculture de conservation et Gabriele Fortino, conseiller en agronomie au sein de la Chambre d’agriculture de Normandie et animateur du GIEE.
© DR.

Antoine Maquerel est éleveur de porcs sur paille à La-Chapelle-en-Juger (50). Cultivateur sur 107 hectares, il a vu son rendement plafonner, « à force de faire céréales à paille sur céréales à paille. La rotation n’était sûrement pas la bonne », juge-t-il aujourd’hui. Il veut aussi améliorer ses performances économiques et réaliser des gains de temps et de fuel. Il espère restaurer la portance de ses parcelles qui présentent une tendance à l’hydromorphie. Il intègre le GIEE Manche agriculture de conservation en 2018, se forme durant un an avec la Chambre d’agriculture et fait évoluer sa pratique. « Au bout de trois ans, on a encore des choses à travailler, mais on a quelques bénéfices », note l’éleveur : la portance de ses parcelles est meilleure, « on constate qu’on ne marque pas », il a gagné du temps dans la mise en place des cultures et réduit le recours aux intrants en passant en bas volume. Le comptage des vers de terre lui a appris que son sol avait retrouvé de la valeur : 875 vers de terre/m2 en sortie d’hiver 2020 contre 330/m2 en moyenne dans le secteur.

 

Redevenir agronome

Si ces effets restent encore ponctuels, « en fonction des années », Antoine Maquerel assure avoir, avant tout, fait évoluer sa manière de penser, « comme on dit, le plus long, c’est de décompacter le cerveau ». Il a modifié son approche : « aujourd’hui, on raisonne beaucoup plus sur la marge que sur du rendement en tant que tel ». Il a ainsi limité le travail du sol, varié ses rotations, dans lesquelles il intègre désormais systématiquement des couverts. L’objectif : nourrir et protéger son sol autant que possible. « Je ne m’empêche pas de gratouiller un peu quand j’ai quelque chose à corriger », précise l’éleveur. Il fait appel à un conseiller agronome indépendant qui réalise des analyses de sols et de sèves. « J’ai acquis des compétences, se réjouit-il, je suis redevenu agronome ». La limite : « avoir un semoir adapté ». L’éleveur est équipé d’un semoir JD750A en copropriété pour ses semis directs. Les charges de mécanisation ont baissé elles aussi, « plus on va vers l’agriculture de conservation des sols, plus on réduit les charges ».

 

Essai de maïs aux Prairiales

En 2019-2020, Antoine Maquerel a mené un essai de maïs en conduite sans labour. Dans la continuité, il présentera aux Prairiales, avec le GIEE, un essai de semis direct de maïs sur prairie. « On s’adresse à des éleveurs, surtout bovins, justifie-t-il, ils ont souvent de la prairie dans leur rotation ». L’objectif est de conserver les bénéfices de la prairie : garder la matière organique en surface et le carbone dans le sol « et aussi de profiter de la structure de sol constituée sur la durée ». Avec deux semoirs spécifiques semis direct, le GIEE sèmera deux bandes au semoir céréales et deux bandes au semoir monograine. Chacune sera testée avec ou sans fissuration.

Il nous donne rendez-vous aux Prairiales pour connaître le résultat.

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