Aller au contenu principal

Positiver pour installer et embaucher.

Les élus de la Chambre d'agriculture de l'Eure, réunis en session le 17 juin dernier au lycée agricole de Chambray, ont porté un regard croisé sur le renouvellement des générations et l'attractivité des métiers de l'agriculture. Un constat s'impose, il faut positiver.

Apprendre à manager des salariés de la génération Z ne
s'improvise pas. Des formations existent.
Apprendre à manager des salariés de la génération Z ne
s'improvise pas. Des formations existent.
© TG

Entre 2010 et 2020, la Ferme départementale a perdu 11 % d'exploitations professionnelles (voir tableau ci-dessous) passant de 3 287 unités à 2 913. La baisse du nombre d'ETP (Equivalent Temps Plein) est du même tonneau (-10 %) passant de 5 240 à 4 727. Côté installation, 45 DJA (Dotation Jeune Agriculteur) en 2021, mieux qu'en 2020 (35) mais sans doute moins bien que les prévisions 2022 (50). Quelques chiffres commentés par les élus de la Chambre départementale d'agriculture, réunis en session le 17 juin dernier, et qui ont servi de support à la table ronde portant sur le renouvellement des générations et l'attractivité des métiers de l'agriculture.

 

PLUTOT OPTIMISTE

Autour de la table, Marion Farin (consultante ressources humaines et psychologue du travail représentant le Cercle d'Echanges), Yann Lapeyronnie (directeur des ressources humaines chez Natup), Pierre Le Baillif (agriculteur et peut-être futur employeur), Pierre-Yves Bernard (enseignant, chercheur et responsable de la formation continue et du cycle ingénieur au campus UniLaSalle Rouen) et Christophe Roux (proviseur du lycée de Chambray). Autant de spécialistes qui ont porté un regard croisé sur les métiers de l'agriculture avec un sentiment partagé « plutôt optimiste ». Néanmoins, la mise en adéquation des besoins en main-d'oeuvre de la Ferme départementale avec son vivier de collaborateurs potentiels mérite encore d'être travaillée. « A nous de nous former et à nous de nous obliger à positiver », a synthétisé Gilles Lievens (président de la Chambre d'agriculture) au terme des débats.

Pour Marion Farin, que l'on soit employeur ou futur employeur babyboumeur, génération X voire Y, l'enjeu est d'attirer dans ses filets la génération Z. Le contexte est tendu. « On a des difficultés à recruter. Il faut déployer de plus en plus de moyens et d'énergie », admet Yann Lapeyronnie. Et pourtant, « les jeunes ont une vision plutôt positive de l'agriculture », soutient Pierre-Yves Bernard. A UniLaSalle Rouen, ils sont aujourd'hui 15-20 % d'origine agricole. Il y a 12 ans, c'était du 40 %. « Certains ont une vision totalement idéalisée. Il y a du Koh-Lanta dans cette génération Z », image Christophe Roux. Pas question pour autant de jeter le bébé avec l'eau du bain et d'ailleurs il n'y a guère le choix. « Sur nos exploitations, on est tout seul. On n'est pas habitué à manager et encore moins une génération Z. Alors, comment on fait ? », a-t-on pu entendre. Cela passe notamment par de la formation, « elles existent mais on a du mal à les remplir ». Autre piste, impliquer le salarié à la réflexion globale de l'entreprise. Pierre Le Baillif pousse le bouchon un peu plus loin. « On va venir à un employé permanent. Il faudrait peut-être mieux que ce soit un associé », s'interroge-t-il. Jusqu'à libérer un peu de foncier pour faciliter cette mutation ? Toujours est-il que l'image du salariat agricole est à toiletter. La robotisation des taches pénibles et récurrentes est à faire savoir. La mariée est plus belle que certains ne le pensent. Il suffit d'en être convaincu pour convaincre les Z.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Les forces vives de ce festival au côté du speaker officiel. La cheville ouvrière de ce rendez-vous a remercié les bénévoles : "ce sont eux qu'il faut applaudir".
Agricult'Eure en Folie : JA conjugue culture et agriculture.
La seconde édition du festival Agricult'Eure en Folie, qui s'est tenue ce week-end au lycée Édouard de Chambray à Mesnils-sur-…
Les frères Marc et Vincent Depestele ont transmis à leurs quatre enfants les rênes du groupe.
Le groupe Depestele inaugure le teillage du Vexin.
Marc Depestele, le président du groupe s'y était engagé il y a quelques années : " si la production de lin est suffisante l'…
Clotilde Eudier : "on ne ferme pas les robinets, on les suspend. On va réécrire le texte en coconstruction avec l'ensemble du monde agricole".
Le NAI victime de son succès suspendu depuis le 10 juin.
Le téléservice de la Région NAI (Normandie Agriculture investissement) est suspendu depuis le 10 juin pour cause de…
Céline Lefevres a rendu un hommage appuyé au président sortant d'AS 27, ici au côté de sa femme Christine. "Pas facile de vous quitter. Je retiens de ces onze années la richesse des qualités humaines. Cela va me manquer."
AS 27 : ni révolution ni attentisme mais de l'humain.
Pour son baptême du feu en tant que nouveau président d'AS 27 qui tenait le 13 juin dernier son assemblée générale, Gilles…
Des cas de FPA détectés à 100 km de la frontière franco-allemande

Un cas de fièvre porcine africaine a été confirmé le 15 juin sur un sanglier, en Allemagne, sur la rive est du Rhin. Depuis,…

Pas de représentant du NFP (ils n'ont pas répondu) ni du RN (excusés) mais 33 candidats du Centre droit ou majorité départementale et un indépendant.
Législatives : 33 % de participation à l'oral agricole.
Si le premier tour des législatives a rendu son verdict, FNSEA 27 et JA 27 avaient invité, le 27 juin à la Maison des…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole