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Moisson 2023 : l'excès d'humidité de juillet douche les espérances de juin.

Si la pluie cessante et des températures à la hausse permettent le retour des moissonneuses-batteuses dans les champs, la qualité des blés paie un lourd tribut à l'excès d'humidité. Côté lin, l'inquiétude plane aussi.

Rémi Stichelbout et Amaury Levesque. Pour le président de la FNSEA 27, le sourire n'est que de façade car la qualité des blés qu'il reste à battre risque de payer un lourd tribut à l'excès d'humidité.
Rémi Stichelbout et Amaury Levesque. Pour le président de la FNSEA 27, le sourire n'est que de façade car la qualité des blés qu'il reste à battre risque de payer un lourd tribut à l'excès d'humidité.
© TG

Si le cru 2023 de la moisson n'a pas encore totalement rendu son verdict, un qualificatif s'impose cependant dès à présent : « hétérogénéité ».

 

SUD EST DE L'EURE : - 20 A - 25 %

Dans le sud-est de l'Eure, une des régions les plus précoces du département, la moisson est terminée à 99 %. « Nous avons commencé le 25 juin dans les escourgeons pour finir dans les blés vers le 20 juillet », explique Denis Phiquepron, agriculteur à Thomer-la-Sogne et par ailleurs co-président de JA 27. Des dates similaires au cru 2022. Si les premiers coups de batteur dans les escourgeons étaient porteurs d'espoirs, l'essai n'a pas été transformé. « En blé, c'est la déception pour l'ensemble du secteur autour de Saint-André-sur-Eure avec des rendements en recul de 20 à 25 % par rapport à la moyenne historique. » Côté qualité, manque de calibrage et deux épisodes pluvieux (10 à 20 mm) qui ont fait perdre 2 à 3 points de PS. « Décevant, mais pas catastrophique en colza qui a souffert du froid et du sec de la mi-mai à la fin juin », complète Denis Phiquepron. Reste le lin. « Mauvais en lin de printemps, mais bon, voire excellent, en lin d'hiver avec de grosses nappes. » Premiers enroulages le 6 août en attendant la suite avec un risque de salissure (renouée, liseron...) contre lequel le glyphosate constitue la seule parade.

 

VEXIN : ENCORE 15 % A 20 % A BATTRE

Situation très contrastée dans le Vexin. Rémi Stichelbout serait presque un céréalier heureux. Il a terminé avant le long épisode pluvieux et qualifie le cru 2023 « de bonne moisson », mais pense aussitôt à ses collègues moins chanceux. C'est le cas d'Amaury Levesque, le président de la FNSEA 27 (Houville-en-Vexin) n'a pas encore remisé sa machine. « Nous avons commencé le 14 juillet, une année classique, voire un peu précoce, pour le Vexin. On a battu jusqu'au 23 juillet 5 heures du matin sachant que la pluie arrivait ». 100 mm d'eau en cumulé plus tard, « il reste environ 1 000 ha à rentrer dans la région ».  La déception est grande. « Sans cet aléa climatique, on aurait eu une très belle moisson. » En attendant, ce n'est pas la perte de rendement qui inquiète, mais la dégradation qualitative des blés tant au niveau du PS que du taux de protéines et surtout du Hagberg. « Des contrats de blés meuniers vont se transformer en contrats fourragers avec les raréfactions qui vont avec. » Autres motifs d'inquiétude, le risque germination qui pourrait hypothéquer le potentiel semences fermières et un calendrier des travaux qui va se bousculer dans les prochains jours. Aux blé et colza restant à battre, vont venir se télescoper les enroulages de lin (très compliqués cette année), les chantiers de paille avec retournement des andains et les semis de couverts végétaux... A moins que les pouvoirs publics ne fassent preuve de mansuétude !

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