Aller au contenu principal

Les prairies, le couteau suisse des Normands !

Pourquoi les prairies sont-elles le socle incontournable sur lequel repose le bon fonctionnement des systèmes normands ? A cette question, une réponse évidente : grâce à tous les services qu’elles leur rendent.

© WWF - 2016

Qu’ils en aient réellement conscience ou non, les prairies sont pour les agriculteurs normands au centre de la fourniture d’aliments, de la qualité des produits, de la préservation de l’eau, des paysages, de la régulation climatique et de bien d’autres choses encore. Explications.

 

LES PRAIRIES, UNE FOISON D’ATOUTS

Les prairies sont effectivement indispensables à bien des égards. Elles apportent un ensemble de fonctions appelées services écosystémiques. Ils sont définis comme un ensemble de « bénéfices que les humains tirent des écosystèmes» (Millenium EcosystemAssement, 2005) et se déclinent en quatre types de services : des services de support, ou fondations de tout écosystème, tels que la formation du sol, la production primaire et la production de dioxygène, les processus chimiques, la formation d’habitats et l’accueil de la biodiversité.

Des services de régulation qui permettent le maintien de l’état des écosystèmes. Ils correspondent à la régulation des processus physiques et chimiques. Les plus connus sont la régulation des flux d’eau, la purification des compartiments eau–sol–atmosphère, la pollinisation, la protection contre les perturbations (tempête, inondation), le contrôle de l’érosion et la séquestration du carbone.

Des services de fourniture, également appelés services d’approvisionnement. Ils comprennent l’ensemble des produits (eau, aliments, fibres) que l’homme peut retirer des écosystèmes (alimentation, artisanat, manufacture, commerce,...) tels que la fourniture de fourrages, le paillage, la litière ou encore la production laitière et l’engraissement des animaux y pâturant. Et enfin, des services culturels. Ces derniers ne sont pas matériels. Ils correspondent entre autres à la qualité du paysage, au patrimoine historique ou encore aux loisirs (promenade, pêche, chasse,…).

 

DE MULTIPLES BÉNÉFICES À MIEUX CONNAÎTRE

Si les aspects concernant la fonction alimentaire des prairies sont largement travaillés depuis des années, la biodiversité, la régulation climatique et plus généralement les bénéfices environnementaux restent encore à consolider. C’est pourquoi, de nombreux programmes sont actuellement à pied d’oeuvre pour mieux caractériser ses services et produire des leviers d’amélioration utiles aux éleveurs.

C’est le cas du projet européen Super G dans lequel la chambre d’agriculture de Normandie est, avec la ferme expérimentale de la Blanche Maison et la chambre d’agriculture Grand Est, l’un des trois partenaires français. Démarré depuis 2 ans, ce programme entre désormais dans la phase de mise en place d’essais, sur l’ensemble des services rendus par les prairies notamment permanentes. Le projet évalue les services écosystémiques suivants : biodiversité, biomasse, érosion des sols, qualité de l’eau, stockage du carbone et régulation du climat et le maintien des paysages. Sur la biodiversité par exemple, différentes études à l’échelle des partenaires européens sont menées depuis 2019 sur l’évaluation de ces services comme des tests de mélanges de prairies multi espèces, résistances à la sécheresse : plantain,fétuque élevée, chicorée ou lotier corniculée ou des mélanges à enracinement profond, etc. Différentes associations graminées légumineuses sont testées en particulier dans la zone atlantique. Des études sur les dates de fauches les plus adaptées sont conduites pour trouver l’équilibre entre qualité/productivité et maintien de la biodiversité.

De plus, des essais sur la fertilisation évaluent leur productivité et la pérennité des espèces des prairies permanentes dans le temps. L’entretien de bandes fleuries ou de zones fleuries dans la prairie est aussi testé pour permettre d’améliorer la pollinisation.

Concernant la régulation du climat, les études vont porter sur la réalisation de nombreuses mesures de stockage/séquestration de carbone par les divers partenaires, la composition de prairies multi-espèces afin de réduire voire annuler les intrants. Les prairies sont de l’or vert mais aussi un couteau suisse. Pourtant depuis cinquante ans leur surface ne cesse de se réduire. Mais à l’heure où l’on commence à parler de plus en plus souvent de paiement pour services environnementaux (PSE), susceptible de rétribuer financièrement les éleveurs, un vent nouveau pourrait bientôt souffler sur les vertes prairies normandes.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Jean Puech d'Alissac.
"JA 76 aura le plaisir d'accueillir les Terres de Jim en 2025

JA 76 a remporté il y a quelques semaines l'organisation des Terres de Jim 2025. Jean Puech revient sur la candidature du…

Témoignage de Christophe Gachet, Heizomat, sur les spécificités des chaudières polycombustibles, capable d'accueillir du miscanthus.
Miscanthus : une solution pour les agriculteurs et les collectivités ?
Utiliser directement une production locale de miscanthus pour chauffer des équipements communaux, c'est possible ! Le 29…
Six installations plutôt qu’un (des) agrandissement(s).

Safer et JA Normandie ont réuni, samedi dernier à Petit-Caux près de Dieppe (76), les acteurs d’une opération foncière inédite…

La section en plein débat.
Section lait FNSEA 27.
Le 22 mars, Benoit Gavelle réunissait les producteurs de lait. Acquis syndicaux, conjoncture, prix du lait en débat. 
Mathieu Poirier et Béatrice Hoogterp (à droite) de l'antenne de Bernay de la Chambre d'agriculture ont animé les débats.
Les GDFA phosphorent pour une agriculture ambitieuse.
Pour la première fois, les 3 GDFA (Groupes de Développement Féminins Agricoles) de l'Eure (Avre & Iton, Pays d'Ouche et…
Terre de Lin accueille le président Morin.

Hervé Morin a découvert les nombreux domaines d’activité de la coopérative Terre de Lin et sa volonté de soutenir la filière…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole