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Les défis de la filière cidricole.

Après trois mois difficiles, les producteurs de pommes à cidre continuent de se battre pour passer la crise et misent sur une reprise de la consommation cet été, et au-delà.

La relance de la consommation est indispensable pour les
producteurs de pommes à cidre.
La relance de la consommation est indispensable pour les
producteurs de pommes à cidre.
© PIXABAY

« Nous avons surtout besoin que la consommation reparte ». Que ce soit Thomas Pelletier, président de la fédération nationale des producteurs de fruits à cidre, ou Denis Gaillard, représentant syndical dans l’Eure, le constat est unanime. Sans consommation, les plans présentés par l’Etat ou la Région, ne serviront à rien. La filière cidricole normande a beaucoup souffert de la crise sanitaire, en accusant une baisse globale du chiffre d’affaires jusqu’à - 50 % au moment du confinement, revenu à - 30 % aujourd’hui. Et les producteurs craignent « une deuxième vague » en automne, d’où l’urgence de gérer les stocks.

La rencontre avec le ministre de l’Agriculture le 11 juin a confirmé une enveloppe de 5 millions d’euros pour pouvoir distiller 100 000 hectolitres et faire de la place dans les cuves, en lien avec les industriels. La profession demandait le double, ainsi qu’une aide à la destruction de 100 000 tonnes de pommes. Elle a par contre obtenu des exonérations de charges sociales - tout ou partie selon les dossiers - pour ceux dont la perte a dépassé les - 50 % et la possibilité de prêts de trésorerie garantis par l’Etat. Un autre rendez-vous a été fixé début juillet pour poursuivre les négociations.

 

LA PROMOTION DU CIDRE EN NORMANDIE

De son côté, Hervé Morin, président de la région Normandie, était vendredi dernier dans le Calvados pour apporter son soutien. Il propose « une vraie stratégie de promotion» en lien avec l’activité touristique. Pots d’accueil dans les campings, association avec le monde de la culture, organisation d’apéros normands, vente de paniers dans les hébergements sont des exemples d’animations qui pourraient être lancées cet été. Mais pas seulement. « Après août, on craint une baisse de consommation d’où l’idée d’attirer des touristes entre octobre et mars sur la côte, en proposant des week-ends avec visites d’unités de transformation, par exemple », détaille Denis Gaillard. Ce plan se déroulera en lien étoit avec la Maison cidricole de Normandie et l’Interprofession des appelations cidricoles (IDAC) pour encourager la vente et favoriser l’écoulement des stocks. Les échanges sont en cours avec le Comité régional de tourisme de Normandie. La communication reste le nerf de la guerre.« Nous étions pourtant bien partis, avec le salon Cidrexpo en février mais nous avons été coupés dans notre élan en mars. »

 

LE CIDRE, UN PRODUIT NOBLE

Pour Thomas Pelletier, les premiers à convaincre sont les agriculteurs. « Le cidre est un produit noble, au même titre que le vin. Si nous en sommes persuadés, alors le grand public suivra ». Les pommiers permettent de stocker du carbone, c’est un atout à valoriser. Repositionner et améliorer l’image du produit, c’est le défi qui attend les producteurs et c’est là-dessus qu’ils demandent à être aidés. « Une bouteille de cidre à deux euros alors qu’il y a un savoir-faire derrière, cela ne fait pas travailler l’imaginaire, cela ne créé pas d’envie », selon le professionnel. Les grandes surfaces devront évidemment jouer le jeu. « Nous avons déjà un partenariat avec Carrefour, j’y fais moi-même des animations qui fonctionnent », note Denis Gaillard, mais la Région pourrait aider à convaincre les autres acteurs de la grande distribution à bâtir une « politique dynamique commerciale sur juillet et août ». Denis Gaillard pense que la filière est «sauvée » mais regrette qu’il a fallut batailler ferme pour se faire entendre, car lorsque le gouvernement a présenté son plan pour aider la filière viticole, « notre filière cidre a été oubliée. »

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