Aller au contenu principal

Les betteraves françaises sont malades.

La jaunisse gagne du terrain. Avec une perte estimée à 10% du chiffre d'affaires pour les betteraviers, la filière se demande : « qui va payer ? »

ÉVOLUTION DES SURFACES PARCELLAIRES IMPACTÉES AU 23 JUIN ET AU 5 JUILLET 2020
Touchant le sud de la France, la jaunisse gagne du terrain de jour en jour et a atteint le département de l’Eure. La maladie est ainsi aux portes de la Seine-Maritime.
ÉVOLUTION DES SURFACES PARCELLAIRES IMPACTÉES AU 23 JUIN ET AU 5 JUILLET 2020
Touchant le sud de la France, la jaunisse gagne du terrain de jour en jour et a atteint le département de l’Eure. La maladie est ainsi aux portes de la Seine-Maritime.
© CGB

Le 8 juillet, les betteraviers ont lancé un cri d'alerte sur le « jaunissement» des champs de betteraves. « La situation agronomique se détériore très fortement », explique Franck Sander, président de la CGB. La maladie gagne du terrain chaque semaine du sud vers le nord et a maintenant atteint le département de l'Eure. Elle est donc aux portes de la Seine-Maritime. Conséquence pour les planteurs que dénonce la CGB, une baisse de 10% de leurs revenus, soit 100 millions d'euros pour 26 000 agriculteurs français. Pour le syndicat, cela ne peut plus durer. Le retrait des néonicotinoïdes est responsable de cette situation.

 

UNE MÉTÉO FAVORABLE AUX RAVAGEURS.

Les pucerons sont très nombreux cette année, pour diverses raisons, dont une météo qui leur est favorable. « Cela montre les limites des produits insecticides autorisés et utilisés ». Les symptômes de la maladie sont facilement repérables : des feuilles jaunes et cassantes. Cela conduit à une perte d'efficacité de la photosynthèse et donc d'une perte de rendement dont pour l'instant, « nous n'avons pas de lisibilité ». La CGB évoque jusqu'à 50% de baisse de rendement sur certaines parcelles. Et « pas de solution pour l'an prochain ». Le changement climatique avec des hivers plus doux et des printemps plus chauds conduisent à une pression forte des ravageurs dès le stade 2ème feuille. C'était le cas dans le département du Loiret dès avril. Le 25 mai, la région Centre était la première région à alerter, lorsque les betteraves ont commencé à jaunir. Les zones au sud de Paris sont celles qui sont le plus gravement touchées. « Jour après jour, la carte change de couleur », insiste Franck Sander. « L'Eure qui est en orange passe au rouge aujourd'hui ».

La CGB a rappelé que la filière était déjà en grande difficulté avec la fermeture de plusieurs sucreries. Elle demande à rencontrer le nouveau ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, pour lui faire part de ses inquiétudes. Parmi les pistes, il y a bien la piste génétique mais elle n'aboutira pas avant plusieurs années, selon le syndicat. Pour rappel, 2018 était la dernière année où les néonicotinoïdes étaient autorisées et utilisées. En 2019, les deux produits autorisés -flonicamide et spirotetramate- ont été utilisés, et il y a eu peu d'infestation. « Mais aujourd'hui, ces produits s'avèrent inefficaces ». De plus, la CGB ajoute que cela nécessite deux à quatre traitements par parcelle, contre zéro auparavant. Le surcoût par hectare a été chiffré à 80 euros. « Tout ceci pour une culture qui ne produit ni fleurs ni pollen, c'est donc un non-sens environnemental », martèle Franck Sander. La filière se retrouve dans une impasse technique et compte bien se faire entendre avec les preuves apportées par les photos des champs de 2020. Elle demande une solution efficace de protection pour les semis 2021 en enrobage de semences pour réduire les passages en plein champs ; un système d'indemnisations pour les sinistrés et un soutien public renforcé pour la recherche contre la jaunisse. La France n'est pas seule dans ce cas, la Suisse, le Royaume-Uni et la Belgique sont également en grande difficulté face à la maladie.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Les forces vives de ce festival au côté du speaker officiel. La cheville ouvrière de ce rendez-vous a remercié les bénévoles : "ce sont eux qu'il faut applaudir".
Agricult'Eure en Folie : JA conjugue culture et agriculture.
La seconde édition du festival Agricult'Eure en Folie, qui s'est tenue ce week-end au lycée Édouard de Chambray à Mesnils-sur-…
Les frères Marc et Vincent Depestele ont transmis à leurs quatre enfants les rênes du groupe.
Le groupe Depestele inaugure le teillage du Vexin.
Marc Depestele, le président du groupe s'y était engagé il y a quelques années : " si la production de lin est suffisante l'…
Clotilde Eudier : "on ne ferme pas les robinets, on les suspend. On va réécrire le texte en coconstruction avec l'ensemble du monde agricole".
Le NAI victime de son succès suspendu depuis le 10 juin.
Le téléservice de la Région NAI (Normandie Agriculture investissement) est suspendu depuis le 10 juin pour cause de…
Céline Lefevres a rendu un hommage appuyé au président sortant d'AS 27, ici au côté de sa femme Christine. "Pas facile de vous quitter. Je retiens de ces onze années la richesse des qualités humaines. Cela va me manquer."
AS 27 : ni révolution ni attentisme mais de l'humain.
Pour son baptême du feu en tant que nouveau président d'AS 27 qui tenait le 13 juin dernier son assemblée générale, Gilles…
Des cas de FPA détectés à 100 km de la frontière franco-allemande

Un cas de fièvre porcine africaine a été confirmé le 15 juin sur un sanglier, en Allemagne, sur la rive est du Rhin. Depuis,…

Signature de la convention de partenariat en 2023.
Prévenir le risque d'incendie en période de chantiers de récolte.
Compte tenu des évolutions de conditions climatiques propices aux départs d'incendies ces dernières années, la Chambre d'…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole