Le Salon de l’Agriculture inauguré par Emmanuel Macron.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a inauguré le 25 mars la 59e édition du Salon international de l’agriculture. L’occasion pour lui de rappeler son attachement à l’agriculture française, à la souveraineté alimentaire. Il a aussi appelé à la sobriété sur l’eau.

C’est entouré des principaux représentants des organisations professionnelles agricoles, dont Christiane Lambert, présidente de la FNSEA qu’Emmanuel Macron a inauguré la 59e édition du Salon international de l’agriculture à Paris, non sans avoir, au préalable rencontré les acteurs de la filière pèche puis quelques minutes plus tard les organisations agricoles. « Nous sommes très loin de la mise en œuvre de la souveraineté », ont interpelé, lors de ce huis clos, les responsables agricoles. Ils demandent d’accentuer la recherche et de coordonner les instances pour trouver des solutions, en faisant référence à l’interdiction des néonicotinoïdes sur les betteraves sucrières et à la volonté de l’agence de sécurité sanitaire (Anses) d’interdire la vente de S-Métolachlore. « Il faut que le politique reprenne la main pour ne pas perdre les outils de production en France », ont-elles ajouté. La FNSEA a profité de cette occasion pour lancer une pétition sur la souveraineté alimentaire appelée « Je veux consommer français » (photo ci-dessous) qui est mise en ligne pendant la durée du salon et pour laquelle le syndicat espère au moins 100 000 signatures. La FNSEA y réclame, une fois de plus, de « ne pas importer de l’alimentation que nous ne voulons pas. »
MERCOSUR
Arrivé à 9 h 30, il a coupé le traditionnel cordon tricolore aux côtés du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, du président du Ceneca, Jean-Luc Poulain et de Christiane Lambert avant d’entamer son parcours à travers les allées du Salon déjà bien remplies. Il a commencé par saluer l’égérie de ce grand rendez-vous annuel de l’agriculture et des traditions culinaires : Ovalie, la vache de race Salers accompagnée de ses deux jumelles Utopie et Utopia. Les propriétaires d’Ovalie, Marine et Michel Van Simmertier l’ont notamment interpelé sur la sécheresse, les rats taupiers ainsi que sur le Mercosur. « Moi, j’ai tenu une position de fermeté sur le Mercosur et je vais continuer à la tenir (…) je veux qu’ils (les pays du Mercosur, ndlr), respectent autant que nous l’environnement et qu’il y ait des clauses miroirs », a répondu le chef de l’État. Il a également appelé les distributeurs à « faire un effort sur leurs marges » face à l’inflation. Les prix de l’alimentation sont en hausse de 12 % sur un an, en raison notamment de la guerre en Ukraine et de la reprise économique post-Covid. Emmanuel Macron s’est ému que 70 % de la viande servie dans la restauration hors domicile, soit étrangère : « elle n’est pas française. Ça, ce n’est pas le Mercosur. Il faut que la filière s’organise mieux. On sert de la viande européenne. Il n’y a rien qui l’impose », a-t-il ajouté.
« PLANIFIER TOUT ÇA »
Emmanuel Macron a été interpellé sur la réforme des retraites, notamment par plusieurs personnes qui ont brandi des pancartes dénonçant le report de l’âge légal à 64 ans. Ces dernières ont été vite écartées par le service de protection de l’Élysée, venu en nombre. Il a également eu un échange très vif avec un écologiste radical du collectif Dernière rénovation. Ce dernier arborait un T-shirt estampillé « A quoi tu sers ? ». Le président lui a rétorqué : « vous êtes la démonstration d’une forme de violence civique » et il a déploré qu’il refuse le débat. Il a aussi appelé à la mise en place d’un « plan de sobriété sur l’eau » en s’inspirant du plan de sobriété énergétique évoquant sans détour « la fin de l’abondance ». « On sait qu’on sera confronté comme on était l’été dernier à des problèmes de raréfaction (d’eau) : plutôt que de s’organiser sous la contrainte au dernier moment avec des conflits d’usage, on doit planifier tout ça », a expliqué Emmanuel Macron, en appelant à « mieux récolter l’eau de pluie », « avoir moins de fuites dans les réseaux d’eau » et « mieux répartir l’utilisation de l’eau potable selon les usagers », notamment en « continuant de produire et d’investir sur des retenues collinaires ». « L’accès à l’eau est stratégique pour la souveraineté alimentaire, en particulier dans un contexte de changement climatique », a-t-il ajouté. Emmanuel Macron a aussi invité la profession à réfléchir et poser un « cadre pour une nouvelle approche » sur les produits phytosanitaires avec un moindre recours aux pesticides. Enfin, le président de la République qui s’est dit « frappé par la mobilisation de nos compatriotes qui sont très en soutien de notre agriculture » a lancé l’idée d’une réflexion sur l’élevage, intégrant le bien-être animal.
Au total, le président de la République aura passé un peu plus de treize heures sur le Salon, une heure et demie de moins qu’en 2019. L’an dernier, en raison invasion de l’Ukraine par la Russie, il ne s’était attardé qu’à peine plus de deux heures