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Le nouveau préfet à la rencontre des agriculteurs.

Jérôme Filippini, le nouveau préfet de l’Eure, a pris ses fonctions lundi 10 février. Une semaine après son arrivée, il a souhaité aller à la rencontre du monde agricole et de ses acteurs. Mardi 18 février, il a, ainsi, visité plusieurs exploitations euroises dont celle de Régis et Bertrand Chopin à Garencières.

Régis Chopin a pris la parole pour présenter son exploitation familiale depuis trois générations.
Régis Chopin a pris la parole pour présenter son exploitation familiale depuis trois générations.
© A.O.

Fraîchement nommé, Jérôme Filippini n’a, pour le moment, pas de feuille de route mais des sujets qui lui tiennent à coeur comme l’environnement, la culture et l’agriculture. Le nouveau préfet rencontre au fil des jours les acteurs du département. Mardi dernier, les agriculteurs. Régis Chopin, son frère Bertrand et son fils Amaury l’ont donc accueilli sur l’exploitation familiale située à Garencières en présence de Gilles Lievens, président de la chambre d’agriculture, et Fabrice Moulard, président de la FNSEA 27.

 

UN PRÉFET À L’ÉCOUTE

Gilles Lievens a pris la parole pour dessiner le paysage eurois. « Notre département a une particularité : la culture du lin textile. Le teillage est bien implanté sur le plateau du Vexin, la région du Neubourg et de Bernay. Nous sommes un département très agricole en périphérie de la région parisienne avec une pression foncière importante que nous essayons de réguler. Nous avons des terres à moindre potentiel alors nous produisons essentiellement des cultures d’hiver comme le colza, l’orge, les céréales ». Le président a présenté les forces des exploitants avec la recherche de la diversification et la mise en place des circuits courts. Gilles Lievens et Fabrice Moulard ont, ensuite, soulevé les difficultés économiques rencontrées par les professionnels tel que le montant de la prime PAC. Jérôme Filippini préconise le dialogue. « On sent les enjeux communs et les problématiques mais plus on se cause, plus tôt les problèmes seront remontés aux autorités compétentes ».

 

UNE EXPLOITATIONÀ LA POINTE

Régis Chopin a, ensuite, pris la parole pour présenter son exploitation familiale depuis trois générations. L’élevage a quitté l’exploitation désormais céréalière en 1974. Au fil des années, Régis et Bertrand ont agrandi les surfaces cultivables. De Guichainville au Vieil-Evreux en passant par Garancières, la ferme compte 33 îlots sur 11 communes, soit 342 hectares dont 80 de colza, 210 de blé, 30 d’orge de printemps pour la brasserie, 17 de lin et des zones de jachères. « Nous avons pris des dispositions pendant toute notre carrière pour être opérationnel et compétitif. Nous nous sommes penchés très tôt sur la transition agro-écologique. Nous l’avons pris en compte avec nos moyens, nos atouts mais également nos faiblesses ». L’agriculture de précision est entrée dans l’exploitation en 2013. Les deux frères ont, alors, fait retranscrire des cartes de préconisation grâce aux analyses géolocalisées. Les fongicides ont ainsi été diminués de 10 à 15 % environ par an. L’exploitation a cependant deux parcelles qui vont poser problème avec les ZNT… cimetière, stade de foot ou encore résidences secondaires feraient perdre des hectares de production.

 

LES ZNT AU COEUR DU DÉBAT

L’arrêté habitation/ZNT (zones de non traitement) - pris quelques heures avant Noël par le gouvernement - s’est, ainsi, invité dans la conversation. « Nous comptons beaucoup sur la charte riverain pour nous aider », lance Amaury Chopin, futur repreneur de la ferme familiale. « Le décret a été pris pendant les fêtes de fin d’année, peu avant les élections », s’indigne Fabrice Moulard, le président de la FNSEA 27. « Ce décret retire des surfaces de production. Il aurait pu se construire avec l’ensemble des acteurs et des paramètres connus », ajoute-t-il. «Nous allons, également, devoir supporter un coût supplémentaire pour l’entretien de ces parcelles. D’autres interrogations sont soulevées comme par exemple comment déclarer ces surfaces ? En SIE, en jachère ? », poursuit Gilles Lievens. La question récurrente reste toutefois la compensation de l’Etat liée à ces pertes d’exploitation. Parallèlement, les agriculteurs redoutent le moment où ils vont sortir le pulvérisateur au printemps. « Les voisins vont sortir et nous parler de la zone des 5 mètres. C’est un sujet extrêmement clivant avec la société ». Les professionnels rappellent que certaines matières actives sont utilisées sur les chats et les chiens ! « C’est un sujet très sensible, note Jérôme Filippini, mais une large consultation a été menée en amont. Je comprends l’anxiété, la peur mais c’est à vous, professionnels de l’agriculture, de dialoguer avec les défenseurs de l’environnement».

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