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Le miscanthus a son interprofession.

Le miscanthus a son interprofession pour consolider sa montée en production et en débouchés et pour mieux assurer ses développements : de la combustion en chaudières au paillage horticole en passant par les litières. Et ultérieurement dans des utilisations qui n'existent pas encore, comme la construction et les biocarburants pour l'aviation.

Le miscanthus, apprécié pour ses propriétés absorbantes et sa rétention d'humidité, réduit l'irrigation et favorise la vie du sol.
Le miscanthus, apprécié pour ses propriétés absorbantes et sa rétention d'humidité, réduit l'irrigation et favorise la vie du sol.
© © RÉUSSIR

Le 3 mars dernier, un arrêté du ministère de l'Agriculture a reconnu l'Interprofession française du miscanthus (IFM), a annoncé Alain Jeanroy, président de l'association France Miscanthus, à une conférence de presse récemment organisée par l'association. Avec un taux de croissance moyen des surfaces de 12 %, " nous ressentions le besoin de nous structurer. Il était important pour nous d'être représentatifs pour mener nos actions de promotion de la culture du miscanthus et de ses débouchés ", a commenté Cyril Cogniard, agriculteur en Ardennes. Un accord interprofessionnel est en vue en 2026.

Le miscanthus couvre le sol et produit de la biomasse sans nécessiter ni pesticides ni engrais.

Une montée en valorisation

La reconnaissance de l'IFM offre un cadre institutionnel pour assurer un suivi statistique de sa production et de ses débouchés, pour renforcer la promotion de la filière et pour mener à bien des dossiers en lien avec la recherche et les pouvoirs publics, comme le cycle de l'azote, le label bas carbone, les essais du miscanthus dans la bioconstruction. L'utilisation du miscanthus (aussi appelé "herbe à éléphant") a commencé dans les années 2000 avec la combustion, notamment dans les sucreries, pour le séchage des pulpes de betteraves. La création de l'association France Miscanthus en 2009 a été suivie d'une forte augmentation des surfaces, tirée par une diversification des usages en litière animale et en paillage horticole.

Le miscanthus est plus ou moins valorisé selon ses utilisations : la combustion est le débouché qui le valorise le moins et qui ne représente plus que 20 %, selon Alain Jeanroy. La litière le valorise mieux, grâce à son pouvoir absorbant trois fois supérieur à celui de la paille de blé, et évite ainsi des maladies du cheptel. Le paillage horticole encore mieux, car il retient l'humidité, donc réduit le recours à l'irrigation tout en entretenant la vie du sol. Le paillage viticole est particulièrement recherché en région de fortes pentes pour limiter l'érosion.

Bataille pour l'eau potable

Un intérêt croissant du miscanthus est qu'il couvre le sol et produit de la biomasse sans nécessiter ni pesticides ni engrais. Il sera de plus en plus recherché pour ces avantages : la France compte environ 33 000 captages d'eau potable. Toutefois, plus de 14 000 ont été abandonnés depuis les années 1980 en raison de contaminations et les fermetures se poursuivent à un rythme de près de 100 par an, selon l'Association des petites villes de France. Constatant cette demande sociétale émergente, Philippe Logeay, agriculteur dans l'Oise, vice-président de la communauté de communes des Sablons, est en train de mener un projet de culture de 40 ha de miscanthus avec six agriculteurs autour de quatre bassins d'alimentation de captage. 20 ha ont été implantés ce printemps, 20 autres le seront au printemps prochain. L'objectif est de rendre un service environnemental et de chauffer la piscine et le gymnase de Méru en divisant par trois son budget "combustible".

Mais la bataille pour l'eau potable est surtout un parcours du combattant juridique. Les appels d'offres pour la fourniture de miscanthus sont valables cinq ans. Or quand un agriculteur plante une parcelle de miscanthus, c'est pour une durée de 20 ans minimum pour que l'investissement soit amorti. La solution qui a été trouvée est le dispositif de l'obligation réelle environnementale (ORE), qui est un contrat lié à la parcelle et non au propriétaire. L'ORE permet au propriétaire d'un bien immobilier de mettre en place une protection environnementale sur son bien, même si le propriétaire change. Dans le cas de la communauté de communes des Sablons, celle-ci exploite directement les parcelles des agriculteurs et ceux-ci touchent une compensation financière par le biais d'une ORE qui a une durée de 18 ans. Les montants de la compensation peuvent être de l'ordre de 1 500 euros par ha et par an, à laquelle s'ajoute un loyer qui peut s'élever à 200 euros par ha et par an.

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