Aller au contenu principal

Le fermage, premier support de l’activité agricole.

Comme chaque année, la Section Nationale des Fermiers et Métayers (SNFM) de la FNSEA est venue à la rencontre des responsables normands, le 16 novembre dernier à Caen. Les tensions sur le foncier demeurent fortes et la crise énergétique en constitue une cause supplémentaire.

Bertrand Lapalus, président de la SNFM, Jean-Michel Hamel, président de la section régionale des fermiers, Patrice Chaillou, secrétaire-général de la SNFM.
Bertrand Lapalus, président de la SNFM, Jean-Michel Hamel, président de la section régionale des fermiers, Patrice Chaillou, secrétaire-général de la SNFM.
© DR.

L’accueil de la SNFM a été l’occasion de dresser un panorama des sujets de préoccupation dans les sections départementales. Parmi ceux-ci, les fermiers constatent une recrudescence des défauts de paiement des fermages avec, pour corollaire, des contentieux soumis aux tribunaux paritaires. Ils rappellent le rôle fondamental des assesseurs fermiers dans ces juridictions, un rôle qui complète opportunément le rôle du juge grâce à la connaissance du terrain et des pratiques locales. Une situation qui pourrait s’accentuer avec la hausse des prix du fermage de 3,55 % cette année et la crainte d’un indice encore plus élevé en 2023. « De plus, si les prix agricoles ne se maintenaient pas en 2023, nous aurions un effet ciseau avec des charges foncières en hausse », expliquent les fermiers. Mais au-delà des aspects conjoncturels, l’attitude désinvolte de certains d’entre eux, notamment de nouvelle génération, suscite l’inquiétude : « payer son fermage est pour nous une priorité, cela ne semble plus être le cas chez certains jeunes », observent-ils. Secrétaire général de la SNFM, Patrice Chaillou remarque : « le foncier est pourtant le support de notre métier, et le bail le premier contrat que l’on signe quand on s’installe ».

UN LIVRE BLANC DE LA TRANSMISSION

Cette réflexion est partagée par les responsables des Jeunes Agriculteurs. Elle a d’ailleurs motivé la publication d’un livre blanc de la transmission. Présent pour présenter les réflexions des jeunes, Alexis Graindorge, vice-président de JA Normandie, a dressé un constat de quasi-échec dans le repérage des futurs cédants avec un retour très insuffisant des Déclarations d’Intention de Cessation d’Activité (Dica) que les futurs cédants sont censés retourner à la MSA après 55 ans. Il a aussi tenu à rappeler que les cédants doivent aussi intégrer l’idée que leur successeur pourra se positionner sur d’autres productions agricoles ou d’autres modes de production. Au rayon des propositions, le livre blanc suggère une série d’aménagements fiscaux destinés à encourager les propriétaires à louer à un jeune en phase d’installation : « la fiscalité est un levier qui pourrait être actionné pour inciter propriétaires et cédants à penser à la transmission à un jeune ». Parmi les outils, la non-réintégration de l’épargne de précaution en cas de transmission pourrait être demandée, de même qu’une baisse de l’impôt sur les revenus du foncier agricole loué à un jeune agriculteur. Mais au premier rang des obligations figure pour les jeunes le contact avec les propriétaires, préalable à tout projet d’installation. Bertrand Lapalus, président de la SNFM, a remarqué que le livre blanc publié par les JA abonde complètement dans la démarche des fermiers. Il est même allé plus loin : « je vais proposer à nos collèges propriétaires d’intégrer notre accord de modernisation du statut du fermage dans votre livre blanc, car nos réflexions se complètent ». Des sujets qui alimenteront le prochain congrès de la SNFM, en février 2023, à Villerest (42).

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Les forces vives de ce festival au côté du speaker officiel. La cheville ouvrière de ce rendez-vous a remercié les bénévoles : "ce sont eux qu'il faut applaudir".
Agricult'Eure en Folie : JA conjugue culture et agriculture.
La seconde édition du festival Agricult'Eure en Folie, qui s'est tenue ce week-end au lycée Édouard de Chambray à Mesnils-sur-…
Les frères Marc et Vincent Depestele ont transmis à leurs quatre enfants les rênes du groupe.
Le groupe Depestele inaugure le teillage du Vexin.
Marc Depestele, le président du groupe s'y était engagé il y a quelques années : " si la production de lin est suffisante l'…
Clotilde Eudier : "on ne ferme pas les robinets, on les suspend. On va réécrire le texte en coconstruction avec l'ensemble du monde agricole".
Le NAI victime de son succès suspendu depuis le 10 juin.
Le téléservice de la Région NAI (Normandie Agriculture investissement) est suspendu depuis le 10 juin pour cause de…
Céline Lefevres a rendu un hommage appuyé au président sortant d'AS 27, ici au côté de sa femme Christine. "Pas facile de vous quitter. Je retiens de ces onze années la richesse des qualités humaines. Cela va me manquer."
AS 27 : ni révolution ni attentisme mais de l'humain.
Pour son baptême du feu en tant que nouveau président d'AS 27 qui tenait le 13 juin dernier son assemblée générale, Gilles…
Des cas de FPA détectés à 100 km de la frontière franco-allemande

Un cas de fièvre porcine africaine a été confirmé le 15 juin sur un sanglier, en Allemagne, sur la rive est du Rhin. Depuis,…

Pas de représentant du NFP (ils n'ont pas répondu) ni du RN (excusés) mais 33 candidats du Centre droit ou majorité départementale et un indépendant.
Législatives : 33 % de participation à l'oral agricole.
Si le premier tour des législatives a rendu son verdict, FNSEA 27 et JA 27 avaient invité, le 27 juin à la Maison des…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole