Le FarmDroid FD 20 en corvée de désherbage
On vous l'a présenté sur l'exploitation Saint-Louis Sucre à Etrépagny en plein semis (voir notre édition du 14 avril). Le voilà désormais en corvée de désherbage à Carsix. Le robot
FarmDroid FD 20 fait ses preuves

Beaucoup de monde le 25 mai dernier à Carsix (27) sur les terres de la Sarl Eta Hue Crombez. En collaboration avec Saint-Louis Sucre, l'OP Avenir Sucre (que préside Olivier Harou) proposait une journée thématique sur les nouvelles technologies en matière de culture betteravière. Au menu : herse étrille, houe rotative, fertilisation localisée, mais surtout la robotisation du désherbage avec le FarmDroid FD 20.
Une mémoire de ouf
Le FarmDroid FD 20, nous vous l'avions présenté en avril dernier en plein semis. Une petite merveille technologique qui utilise les signaux GPS RTK à la précision millimétrique. En configuration semis, il mémorise 160 000 points par hectare pour un débit de chantier de 6 ha/jour. Sa vitesse d'avancement en conditions optimales est de 750 m/heure.
Autonome en énergie, il est alimenté par des batteries électriques rechargées à l'aide de panneaux solaires, il travaille de jour comme de nuit, mais sait aussi s'arrêter en cas de pluie.
En configuration désherbage, le débit de chantier est moindre : de l'ordre de 5 ha/jour, mais il s'agit d'un désherbage en continu et à l'aveugle. Le FarmDroid FD 20 ne visionne pas l'adventice. Il le détruit entre les rangs à l'aide de socs métalliques fixes et entre les plantes à l'aide de couteaux mobiles. Au fur et à mesure de la croissance de la betterave, il faut bien évidemment adapter les réglages.
Impasse chimique ?
Cette technologie signifie-t-elle le zéro désherbage chimique ? Le constructeur reste prudent, mais « c'est jouable », estiment certains betteraviers interrogés sur site. Il est en fait trop tôt pour se prononcer. A Carsix, la parcelle est coupée en deux. Itinéraire classique d'un côté, uniquement robotisé de l'autre. On mesurera la différence de rendement à l'automne pour juger de l'efficience du FarmDroid FD 20. Si pour Thomas Nuytten (directeur betteravier SLS), « le passage du cheval au tracteur a constitué une révolution, celui du chauffeur au robot en est une autre au moins aussi importante », une marge de progression est possible. A Carsix, on peut observer quelques mètres linéaires de plants qui ont été détruits sans doute à cause d'un bug encore inexpliqué à moins qu'il ne s'agisse d'un caillou coincé que le robot a trainé sur une certaine distance. Reste enfin l'approche économique, « pas de retour sur investissement à espérer sur seulement 20 ha de betterave », analyse à chaud un conseiller de gestion. Mais demain ? Par un effet masse, l'investissement peut se démocratiser, on peut aussi optimiser son utilisation en le mettant au service du colza. L'histoire n'est pas finie.