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À la CGB Eure : le combat syndical et scientifique continue.

"Stop aux distorsions de concurrence, à la concurrence déloyale et aux importations massives de sucre en provenance d'Ukraine". Pour la CGB Eure, qui tenait jeudi dernier ses travaux, le combat syndical continue. Le travail de recherche aussi. "Nous mettons beaucoup d'espoir dans le succès du PNRI", a commenté Alexandre Quillet qui présidait sa 30e et dernière assemblée générale.

43e assemblée générale consécutive dont 30 au titre de président. Cela méritait bien une standing-ovation ! Alexandre Quillet a donc présidé, le 23 mai dernier au Neubourg, son ultime assemblée générale. "Il me reste encore quelques dossiers à porter jusqu'en décembre mais un autre planteur sera à ma place l'an prochain".

Pour autant, il s'est projeté betteravier en 2026 se voyant choisir une variété plus tolérante aux maladies que les autres avec un enrobage qui assurera quatre semaines de protection et avec épandage (à la manière d'un anti-limace), d'un produit odorant éliminant 50 à 60 % des pucerons. Une façon de témoigner sa confiance au PNRI (Plan National de Recherches et d'Innovations) dont l'objectif est d'apporter une solution pragmatique et économique dans le combat contre le couple "puceron + virus" après l'interdiction des néonicotinoïdes.

retour à des marges positives

Au préalable, Benoît Carton (directeur régional CGB Normandie) est revenu sur la campagne 2023-2024 qui s'est déroulée du 10 septembre au 30 janvier. Au niveau départemental, le tonnage effectif se situe à 86,4 t/ha (83,9 au niveau national) à 16,9°S de richesse (16,8) soit un tonnage à 16° (betterave entière) de 92,4 t/ha (89,1). Après la forte crise sanitaire (jaunisse) passée, 2023 est qualifiée "d'année record" en attendant de connaître le niveau de rémunération qui devrait tomber en juin. Benoît Carton, en collaboration avec le service économique de la CGB, a cependant fait tourner la calculette. Pour un transformateur qui ne fait pas d'éthanol et donc 100 % sucrier avec peu d'export et qui aurait déjà restructuré son outil, la fourchette s'établit entre 55 et 62 €/t. "55 €/t a forfait collet 7 % est potentiellement atteignable", suggère Alexandre Quillet. On assiste donc à un retour à des marges positives mais des marges réduites par l'augmentation des coûts de production : + 41 % en 10 ans.

40 fois plus de sucre ukrainien

Tout irait presque pour le mieux dans le meilleur des mondes mais un autre sucre s'est invité à la table de l'Union Européenne provoquant une perte de valeur de 30 % sur le marché spot.

Avant la guerre, l'UE autorisait l'importation en provenance d'Ukraine de 20 000 t/an. On est passé à 420 000 t en 2022-2023 pour dépasser les 700 000 t en 2023-2024.

"Un sucre très éloigné de nos standards de production, dénonce Nicolas Rialland (directeur général de la CGB). 29 substances actives (fongicides, insecticides, herbicides) utilisables en Ukraine sont interdites dans l'UE. Par ailleurs, 20 % de la SAU (Surface Agricole Utile) est au sein de structures supérieure à 25 000 ha contre une moyenne de 137 ha, dont 16 ha de betterave, pour la France betteravière". Heureusement, la CGB, aux côtés de la CIBE et du COPA, a convaincu le Parlement européen et le Gouvernement français d'inclure le sucre dans la liste des produits soumis à contingentement et de réduire les importations annuelles en provenance d'Ukraine à 260 000 t (chiffre provisoire). Mais des mesures qui ne seront effectives que pour la campagne 2024-2025.

stop aux surtranspositions

À cette concurrence déloyale extra UE, s'ajoute la spécificité des surtranspositions françaises. "Cela n'a pas de sens car la filière betteravière française, malgré les moyens alloués à la recherche, reste encore sans solutions efficaces et opérationnelles pour lutter contre la jaunisse, alors que ses concurrents européens maintiennent leurs rendements du fait notamment de l'utilisation de ces moyens efficaces de protection des cultures. Cette situation est d'autant plus déplorable que le risque d'une jaunisse sévère en 2024 apparait déjà élevé à ce jour, en raison d'un hiver doux, favorable aux réservoirs viraux", dénonçait la CGB en février.

"Pas d'interdiction sans solution, c'est l'engagement du président de la République depuis 2017, nous le tiendrons. Nous sortirons d'une situation où notre agence sanitaire se prononce sur des produits sans coordination avec le régulateur européen. Interdire en France des produits alors même que la procédure est en cours au niveau Européen, ça n'a pas de sens. Les agriculteurs Français seraient les seuls à faire l'objet de cette interdiction, nous mettrons fin à cette situation", avait répondu Gabriel Attal, (Premier ministre) en détaillant sa feuille de route agricole.

Il reste à passer aux actes en autorisant l'utilisation de l'acétamipride en France après l'avis de l'EFSA !

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