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Julien Lucas projette terre et chanvre pour isoler les maisons.

Julien Lucas est maçon, spécialisé dans l'écoconstruction. Parmi les matériaux, il utilise de la chènevotte, co-produit du chanvre, pour isoler.

Les murs en pierre sont isolés par un matelas terre chanvre, plus ou moins épais. Le lendemain du premier passage, Julien Lucas fait une deuxième couche.
Les murs en pierre sont isolés par un matelas terre chanvre, plus ou moins épais. Le lendemain du premier passage, Julien Lucas fait une deuxième couche.
© DR.

À Saint-Laurent-de-Condel (14), un vieux corps de ferme est réhabilité, séparé en cinq logements. Parmi les futurs propriétaires, Laurence Agostini a pris le pari de l'écoconstruction. « Je voulais rénover la maison dans le respect du bâtiment et de l'environnement. J'ai rencontré plusieurs artisans, dont Julien Lucas avec qui ça a matché. » Le maçon de 37 ans, formé au Greta de Coutances, a d'abord travaillé dans « les travaux publics traditionnels maritimes ». Jusqu'à son « coup de coeur pour l'écoconstruction ». Il a créé sa société, Bâtir en terre, hébergée par la coopérative Les Chantiers de demain, à Canisy. « La coopérative nous aide quand on débute sur la logistique, la comptabilité, les conseils, l'assurance ». Elle est un lieu d'échange, de partage d'expérience.

 

Isolation monobloc

Le chantier a démarré en mars. « Nous avons coulé une dalle écologique, en chaux et schiste expansé qui vient de Mayenne. Mon but est d'être le plus naturel, sain et local possible. » En juin, le maçon a réalisé l'isolation. Si les artisans mélangent souvent la chaux et le chanvre, Julien Lucas a opté pour le mélange terre chanvre. « En remplaçant la chaux par de la terre argileuse, je diminue encore un peu plus l'empreinte carbone et j'utilise un produit moins transformé. » La terre argileuse arrive en grains. Il faut d'abord la mélanger avec de l'eau. Puis, grâce à une cardeuse et une projeteuse, il projette la terre mouillée et la chènevotte en même temps. « La chènevotte enrobée d'argile se colle au mur avec la pression de la projection. Ici, j'ai réalisé un matelas de 8 cm d'épaisseur, sans pont thermique, contrairement à une isolation traditionnelle, une laine en rouleau par exemple, où il y a des points de jonction. Là, l'isolation est monobloc, il n'y a pas de pont thermique. » Les murs sont ensuite enduits par un mélange chaux chanvre. Pour Laurence Agostini, les premières impressions sont à la hauteur : « ça transforme l'intérieur et l'ambiance de la maison. C'est apaisant ».

 

De la chènevotte de qualité

Julien Lucas est certifié et assuré pour isoler en chènevotte. Il se fournit, entre autres, en Normandie auprès d'une société percheronne Eco-pertica ou manchoise Agrochanvre. « L'isolation terre chanvre est encore expérimentale, il faut être soutenu par les assurances. Je recherche une chènevotte de qualité, sans laine, sans étoupe, sans filasse. Et une chènevotte homogène, sans reste de miscanthus par exemple. C'est l'air encapsulé dans la chènevotte qui sert d'isolant. » Si ce type de construction est souvent plus onéreux que celles plus classiques, Julien Lucas assure que c'est aussi « plus efficace en matière d'isolation. On consomme moins d'énergie, ce qui coûte moins cher tous les ans. Et, si un jour, les générations futures doivent reprendre l'isolation, l'intégralité des matériaux utilisés peut aller dans le jardin ».

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