Aller au contenu principal

Influenza aviaire : enlèvement rapide, administratif trop lent.

La ferme de la Couterie, à Beuzeville dans l'Eure, a été touchée le 2 mars par l'influenza aviaire. Prélèvements, abatage et désinfection se sont enchaînés. Depuis Ludovic Maquaire attend le passage de l'expert pour être indemnisé.

3 000 volailles ont été abattues mardi 7 mars à la ferme de la Couterie, à Beuzeville dans l'Eure. Ludovic Maquaire témoigne.
3 000 volailles ont été abattues mardi 7 mars à la ferme de la Couterie, à Beuzeville dans l'Eure. Ludovic Maquaire témoigne.
© LM

« Ça nous est tombé dessus sans qu'on ne puisse rien y faire », avoue fatalement Ludovic Maquaire, 39 ans. L'éleveur établi depuis avril 2017 à Beuzeville, dans l'Eure, a vu le couperet tomber en mars lorsqu'on lui a annoncé que ses volailles étaient contaminées par l'influenza aviaire. Au total, 3 000 animaux ont été abattus avant de céder la place aux équipes de désinfection. S'il était en zone réglementée à la suite d'un cas dans une basse-cour, Ludovic Maquaire ne s'attendait pas à être lui-même touché par l'épidémie. Il est, à ce jour, le seul éleveur du département dont la ferme a été infectée.

 

40 % DE MORTALITE EN 48 HEURES

« Certains poulets étaient malades. Vu qu'ils étaient faibles, on les a mis sous antibiotique », remarque Ludovic Maquaire. Le samedi 4 mars au matin, il part au marché comme chaque semaine. Il enchaîne avec un rendez-vous. « Je suis revenu vers 18 h. Dès que je suis entré dans le bâtiment, j'ai vu qu'il y avait un problème. J'ai tout de suite appelé le vétérinaire afin qu'il me prescrive un antibiotique plus costaud », se souvient-il. Le taux de mortalité dans le bâtiment s'élève à 40 %. Le professionnel de santé, alerté, appelle immédiatement les services de la DDPP de l'Eure. « Le circuit était lancé : dès le dimanche après-midi, les équipes étaient là pour faire les prélèvements. Le lundi à 18 h 30, l'influenza aviaire était confirmée et le mardi, l'enlèvement avait lieu », énumère-t-il. Les trois semaines suivantes, deux personnes du GDS ont procédé à la désinfection des lieux (cour intérieure, bâtiment d'élevage, extérieur des silos, etc.). Ludovic Maquaire a payé l'intervention de nettoyage du GDS à hauteur de 1 500 EUR. De son côté, il s'est chargé du nettoyage du fumier qu'il a recouvert de chaux. Un vide sanitaire de 30 jours a suivi.

 

UNE ACTIVITE REMISE EN QUESTION

« Avant, j'étais double actif. J'avais déjà quelques vaches allaitantes et je travaillais en exploitation agricole. Je cherchais à m'installer et j'ai rencontré l'ancien propriétaire de la ferme qui était mon voisin. Il voulait partir à la retraite, mais il ne trouvait pas de repreneur », relate Ludovic Maquaire. Avant l'incident sanitaire, l'exploitation comptait une vingtaine de vaches allaitantes de race Limousine, mais surtout des poulets et des poussins, « environ 1 500 toutes les cinq semaines », explique-t-il. Petit fils d'agriculteur et fils d'éleveur ovins, il reconnaît « avoir toujours été bercé là-dedans ». En revanche, il n'aurait pas imaginé se lancer dans l'aviculture. « Je n'y connaissais rien du tout. C'est le cédant qui m'a tout appris », se remémore-t-il. Il pratique, depuis, la vente en circuits courts en proposant des poulets prêts à cuire, à raison de trois marchés par semaine, mais aussi en vente directe avec des poulets vivants de plus de quatre semaines. Les animaux restants sont envoyés à l'abattoir. Aujourd'hui, c'est toute son activité (avicole comme bovine) qui est remise en question. Tant qu'un expert ne sera pas passé, l'indemnisation n'aura pas lieu. « En moins d'une semaine, il n'y avait plus de poulet. Maintenant, pour l'administratif, ça va beaucoup moins vite », déplore-t-il. Depuis l'enlèvement, « j'ai appelé les services de la DDPP toutes les semaines sans avoir de réponse concrète sur la date de la venue d'un expert », constate-t-il dépité.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

C'est avec le cœur et sans IA que Gilles Lancelin a rendu hommage à Anne Corson. La juriste, qui fait valoir ses droits à la retraite, a mis en avant "le côté humain qui règne chez AS 27 et cette capacité à faire confiance".
Digitalisation et IA au menu des travaux d'AS 27.
Avec la digitalisation et l'IA (Intelligence Artificielle), les tâches standardisées vont s'automatiser. Le métier de comptable…
Un au revoir ému à Amélia Ocana, grande dame du droit rural

Après 38 années de dévouement au service des agriculteurs de l'Eure, Amélia Ocana tire sa révérence. C'est avec émotion qu'…

Terres de Jim 2025 : la dynamique est lancée !

Dans le cadre de l'organisation des Terres de Jim 2025 qui auront lieu les 12, 13 et 14 septembre, l'équipe organisatrice de…

Figure 2 : cumuls de pluies du 25/03 au 15/05/2025.
Continuer à protéger les linières contre les maladies.
Les linières se situent actuellement entre les stades 10 et 70 cm en fonction des dates de semis et des secteurs. Une…
Le stand JA n'a pas désempli. les baptêmes en tracteur constituent une valeur sûre.
Champs en fête après la tempête
Le coup de vent du 13 juin a quelque peu perturbé le démarrage de « Champs en fête » qui s'est tenu ce week-end. Tard…
Le concours des races allaitantes s'est déroulé lors de "Champs en fête" les 14 et 15 juin dernier à Gisors.
Comice de Gisors : le palmarès des concours d'animaux.

Concours Charolais

Section Taureaux adultes 

1er : Socrate de l'…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 185€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole