Aller au contenu principal

« Incompréhension et colère sur les ZNT »

© DR:

Le gouvernement a annoncé le 20 décembre avoir fixé des zones de non-traitement. Comment en est-on arrivé là ?

Depuis de nombreux mois, FNSEA et JA se sont mobilisés pour sortir d’une approche dogmatique sur la question des phytos. Nous avons toujours prôné le dialogue et élaboré dans le cadre du contrat de solutions des chartes associant maires, représentants des collectivités, ONG et associations de riverains. Cette méthode est aujourd’hui clairement reconnue parle gouvernement. Notre approche pragmatique a permis de remettre la science au coeur des décisions gouvernementales. Notre mobilisation syndicale a évité la fixation de distances idéologiques, prônées par certaines ONG et des maires militants.

Nous avons également obtenu des avancées par rapport à la version initiale des textes : réduction possible des zones de non-traitement grâce aux chartes que nous élaborons et à l’utilisation de techniques réductrices de la dérive ; retrait de l’obligation de l’information préalable des résidents et personnes présentes ; limitation de la liste de produits concernés par des zones de non-traitement incompressibles (3 % ensubstances et 5 % en produits), pas d’application des ZNT aux semences enrobées,traitement racinaire et micro-granulés ; retrait du respect du 8 mm de précipitation après les interventions de traitement.

C’est une avancée au regard des débats irrationnels que nous subissons depuis trop longtemps sur ce sujet. Par ailleurs, un plan d’accompagnement de 25 millions d’euros est annoncé pour les agriculteurs pour l’achat de matériels d’application performants. Et nous avons l’engagement d’un lancement de travaux scientifiques afin depouvoir reconnaître de nouvelles pratiques équivalentes aux zones de non-traitementet descendre en deçà des 5 et 3 m actuellement prévues. Le 0 m est possible juridiquement. Le communiqué de presse des ministères prévoit aussi que ces réductions pourront « le cas échéant » s’appliquer aux produits avec de nouvelles autorisations de mise sur le marché.


Mais une partie du texte suscite chez vous incompréhension et colère ?

En effet, notre incompréhension est totale car le reste du texte ne peut pas convenir aux agriculteurs. En l’état, cela signifie que des ZNT seront à respecter : 3 m pour les grandes cultures avec des buses à 66 %,5 m pour la viticulture et l’arboriculture avec des dispositifs anti-dérive également à 66 % et à 3 m pour la viticulture avec des dispositifs de 90 % à 3 m. En outre, des dispositions ont été ajoutées, sans aucune discussion préalable, qui vont conduire à un recul supplémentaire des terres en production : application d’une zone de non-traitement incompressible le long des écoles et autres lieux accueillant des groupes de personnes vulnérables de 10 m pour l’arboriculture, la viticulture, les arbres et arbustes, les petits fruits et les cultures ornementales, les bananiers et le houblons et 5 m pour les autres utilisations agricoles ; passage de 10 à 20 m des ZNT incompressiblespour les produits CMR1, les plus toxiques et les perturbateurs endocriniensnéfastes pour l’homme, y compris pour les applications sous serre. De plus, rien n’est prévu pour les pertes de production et les surcoûts d’entretien dans les zones non cultivées.

Enfin, la mise en oeuvre est au 1er janvier 2020, sauf pour les cultures emblavées (1er juillet 2020), alors que nous demandions un report de l’entrée en vigueur,pour toutes les cultures, après la campagneculturale 2019/2020.

 

Y aura-t-il des réactions syndicales ?

Notre incompréhension et notre colère sont grandes par rapport aux engagements pris par le ministre de l’Agriculture et le Premier ministre il y a quelques jours à peine. L’annonce de ce décret quelques heures avant noël est typique des méthodes du gouvernement, en espérant faire passer la pilule avec la dinde de noël… Toutes les instances de la FNSEA et de JA vont se réunir début janvier pour travailler à lariposte.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

C'est avec le cœur et sans IA que Gilles Lancelin a rendu hommage à Anne Corson. La juriste, qui fait valoir ses droits à la retraite, a mis en avant "le côté humain qui règne chez AS 27 et cette capacité à faire confiance".
Digitalisation et IA au menu des travaux d'AS 27.
Avec la digitalisation et l'IA (Intelligence Artificielle), les tâches standardisées vont s'automatiser. Le métier de comptable…
Un au revoir ému à Amélia Ocana, grande dame du droit rural

Après 38 années de dévouement au service des agriculteurs de l'Eure, Amélia Ocana tire sa révérence. C'est avec émotion qu'…

Terres de Jim 2025 : la dynamique est lancée !

Dans le cadre de l'organisation des Terres de Jim 2025 qui auront lieu les 12, 13 et 14 septembre, l'équipe organisatrice de…

Le stand JA n'a pas désempli. les baptêmes en tracteur constituent une valeur sûre.
Champs en fête après la tempête
Le coup de vent du 13 juin a quelque peu perturbé le démarrage de « Champs en fête » qui s'est tenu ce week-end. Tard…
Figure 2 : cumuls de pluies du 25/03 au 15/05/2025.
Continuer à protéger les linières contre les maladies.
Les linières se situent actuellement entre les stades 10 et 70 cm en fonction des dates de semis et des secteurs. Une…
Le concours des races allaitantes s'est déroulé lors de "Champs en fête" les 14 et 15 juin dernier à Gisors.
Comice de Gisors : le palmarès des concours d'animaux.

Concours Charolais

Section Taureaux adultes 

1er : Socrate de l'…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 185€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole