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François Lecourt cultive des vignes avec vue sur mer.

François Lecourt a planté, ces deux dernières années, près de 1,5 ha de vignes composés d'une dizaine de cépages. Produire du vin à Barneville-Carteret, dans le nord Cotentin : cet ingénieur des Ponts et Chaussées y croit. Surtout qu'il a déjà engrangé une première vendange.

D'ici quelques semaines, François Lecourt devra attaquer la taille des pieds de vigne : « les vendanges ne sont pas la si grosse étape. Le gros du travail, c'est toute l'année ».
D'ici quelques semaines, François Lecourt devra attaquer la taille des pieds de vigne : « les vendanges ne sont pas la si grosse étape. Le gros du travail, c'est toute l'année ».
© JP

François Lecourt, fils d'un père vétérinaire, petit-fils de deux grands-parents agriculteurs, a 23 ans quand il a connaissance de vignes plantées dans le Calvados, mais aussi à Jersey, à Sercq et en Angleterre. Il se décide alors à essayer « quelques pieds » sur les hauteurs du Mont Barbey, à Barneville-Carteret. Quand le temps est dégagé, Jersey et les Ecréhous se dessinent à l'horizon. Ici, les vignes ont vue sur mer. « Je voulais voir ce que ça donne. » Réponse : « c'était pas mal. J'ai fait plusieurs récoltes. Le raisin est arrivé à maturité suffisante pour que, potentiellement, j'aie des produits corrects. C'était une première expérience réussie », décrit celui qui est, depuis, diplômé de l'École nationale des Ponts et Chaussées, salarié d'un groupe coopératif dans la branche finance, après être notamment passé par l'Inra ou encore les travaux publics.

 

L'INSTALLATION : LE VIGNOLBLE MUUS

Fin 2019, François Lecourt veut développer l'expérimentation. Il se professionnalise : « j'ai acheté 1,8 ha mi-2020, du matériel pour le travail du sol, la taille, les traitements et un tracteur. J'ai planté 3 500 pieds l'année dernière et 2 500 cette année sur deux parcelles. Il faut compter 30 000 à 35 000 euros d'investissement à l'hectare, sans le matériel ni le foncier. » Il plante un cépage nommé Piwi qui « regroupe plusieurs cépages, naturellement résistants aux maladies ». Mais aussi du Chardonnay, du Pinot noir et du Pinot meunier, « plus sensibles ». Les pieds viennent d'Allemagne.  Le nom de la société : la SCEA Vins de la côte des Isles. Nom du vignoble : « Muûs », qui signifie « meilleur » ou « mieux » en patois normand.

 

500 L DE JUS DE RAISIN

François Lecourt se forme « sur le tas. Je lis beaucoup et je visite ». Cet été, un étudiant est venu l'aider pour installer les plantations. François Lecourt cultive sans label et donc « sans contrainte. Je désherbe mécaniquement. J'ai une grippe avec un intercep qui bine entre les pieds. Et on fignole à la main. Mais je ne m'interdis pas le chimique, en dernier recourt ». Il sourit : « il y a quelques dizaines d'heures à biner ». Alors qu'il faut compter deux à trois années de pousse avant de récolter les fruits de son travail, François Lecourt a cueilli les premières grappes de raisin cet automne. Les vendanges ? « Ce n'est pas la si grosse étape. On les a faites en deux jours. Le gros du travail, c'est toute l'année. » Pour la première année de récolte, François Lecourt a vendangé de quoi sortir « 500 l de jus de raisin, transformés à la cidrerie de Chesnaie, à Yvetot-Bocage. C'est une belle première production », qui sera écoulée dans le réseau local et sur les marchés. « Les bouteilles sont en cours de packaging. » Question climat, il apprécie un été 2021 qui « n'a pas forcément été mauvais. Cet été, on a arrosé une fois les plantations de 2022. »

UNE BOUTEILLE/PIED

Le raisin sera transformé en rosé, blanc et vin effervescent « selon les méthodes traditionnelles ». À terme, François Lecourt table sur « une bouteille par pied. Aujourd'hui, je suis limité par les bâtiments qui doivent être aux normes pour obtenir l'agrément de la douane pour vinifier. ». Son objectif : « consolider un chai ». Pour l'instant, François Lecourt est encore « dans l'expérimentation. Il me reste des hypothèses à valider en termes de débouchés commerciaux et de cépages ».

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