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Exploitation agricole : la fin d'un modèle ?

« Les entreprises agricoles sont de plus en plus protéiformes. » C'est ainsi que Bertrand Hervieu et François Purseigle, sociologues ont présenté le secteur agricole français aujourd'hui, lors d'une conférence au lycée de Chambray à Mesnils-sur-Iton dans l'Eure, mardi 3 mai.

« Nous assistons à la fin d'un modèle et à un éclatement des stratégies et des types d'entreprises », a indiqué François Purseigle, lors de la conférence, mardi 3 mai.
« Nous assistons à la fin d'un modèle et à un éclatement des stratégies et des types d'entreprises », a indiqué François Purseigle, lors de la conférence, mardi 3 mai.
© LA

« Le monde agricole est le seul secteur qui est passé, en un siècle et demi, d'une situation de majorité absolue - plus de 50 % de la population en 1890 - à une minorité, soit 3 % de la population active aujourd'hui. Mais notre force d'exploitation n'a pas diminué », introduisent Bertrand Hervieu et François Purseigle, sociologues spécialistes des questions rurales et agricoles, lors d'une conférence organisée mardi 3 mai au lycée de Chambray. Une perte du poids démographique donc, mais un bon de productivité et des exploitations plus complexes. « En 50 ans, la superficie moyenne des fermes a augmenté de 50 ha et les entreprises agricoles sont de plus en plus protéiformes. On constate une baisse des actifs familiaux et une augmentation du salariat », indique François Purseigle.

 

UN BOOM DU SALARIAT

Les montages juridico-fiscaux sont davantage sophistiqués avec une véritable culture d'entreprise : production agricole, commercialisation, prestations de services, diversification dans les énergies renouvelables, assolements partagés, etc. Petit à petit, les exploitations ont laissé place à des entreprises agricoles. De 2010 à 2020, les sociologues constatent une baisse de 55 % d'actifs permanents familiaux sur l'Hexagone dont une majorité d'hommes - seulement 19 % d'entre eux sont en couple avec un ou une agricultrice. 70 % des exploitations de taille moyenne ont recours à des tiers (salariés non permanents, ETA, Cuma...). « Pour des raisons de coûts et évidemment de qualité de vie, poursuit François Purseigle. Nous assistons à la fin d'un modèle et à un éclatement des stratégies et des types d'entreprises. »

LES DEFIS DE DEMAIN

« Il y a, aujourd'hui, plusieurs façons d'exercer ce métier et de nombreux statuts qu'il faut valoriser pour renforcer le développement du secteur agricole français car devenir agriculteur, pour certains, ne va pas de soi », explique François Purseigle. Il faut donc le donner à voir à travers de nouvelles images. 1,57 % des électeurs français sont des chefs d'exploitations mais entre retraités et autres actifs ressortissants de la MSA, ce n'est pas moins de 10 % des électeurs qui conservent un fort attribut agricole, « par ailleurs le secteur agricole, avec ses syndicats, est doté d'une force sociale repérable et organisée. C'est grâce à ces outils que l'image pourra évoluer ».

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