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Eure Transition Verte : appuyer sur l'accélérateur agricole aussi.

Pour Myriam Duteil, vice-présidente du Conseil départemental, « il faut mettre le pied sur l'accélérateur » concernant le dossier de la transition écologique « mais pas n'importe comment. Il faut s'appuyer sur un diagnostic objectif avec des données fiables ». L'agriculture est en première ligne.

« Recréer des haies dans les grandes plaines et en faire une économie en construisant une filière pour relocaliser la production énergétique », propose Anne-Sophie De Besses, chargée de mission à l'ANBDD (Agence Normande de la Biodiversité et du Développement Durable). Un contrat gagnant-gagnant pour les collectivités avec une maîtrise de leurs coûts énergétiques et pour l'agriculteur avec une nouvelle source de rémunération durable et contractualisée.
« Recréer des haies dans les grandes plaines et en faire une économie en construisant une filière pour relocaliser la production énergétique », propose Anne-Sophie De Besses, chargée de mission à l'ANBDD (Agence Normande de la Biodiversité et du Développement Durable). Un contrat gagnant-gagnant pour les collectivités avec une maîtrise de leurs coûts énergétiques et pour l'agriculteur avec une nouvelle source de rémunération durable et contractualisée.
© Th. Guillemot

En juin dernier, le Département de l'Eure adoptait sa nouvelle stratégie de transition écologique : Eure TransitionVerte. Dans le cadre de cette politique ambitieuse, la collectivité a organisé, le 15 novembre dernier, un nouveau rendez-vous : les rencontres euroises de la transition écologique.« Un travail de partage avec les autres collectivités, un travail de transversalité.Il faut renforcer les liens qui nous unissent et agir de façon coordonnée », plaide Myriam Duteil. Pour la vice-présidente du Département, « il faut aller plus vite et plus fort ». Au lendemain du passage de 3 tempêtes successives « la nature a su se faire entendre ». Pour autant, l'élue adopte une approche pragmatique. « Il ne faut pas ajouter des règles à la règle et éviter la surenchère normative ». Objectif : « faire comprendre que ce qui peut être vécu comme une contrainte peut constituer une opportunité. Les solutions existent, les leviers sont disponibles ».

L'AGRICULTURE PREMIER DE CORDÉE ?
Dans cette quête, l'agriculture est-elle premier de cordée ? « Non », parce que la transition écologique c'est l'affaire de tous mais « oui un peu quand même », parce que le principe de la médiatisation repose avant tout sur les trains qui n'arrivent pas à l'heure. Pour autant, les Rencontres euroises de la Transition Ecologique n'ont pas constitué le procès de l'agriculture conventionnelle, loin s'en faut ! Elle a simplement reçu de bons et de mauvais points avec beaucoup de rigueur scientifique. Au micro notamment, Anne-Sophie De Besses, chargée de mission à l'ANBDD (Agence Normande de la Biodiversité et du Développement Durable) et Frédéric Gresselin, membre du GIEC normand et chargé de mission développement de la connaissance sur les milieux à la DREAL, ont évoqué quelques sujets agricoles côté pile et côté face. Alors que la température a augmenté en moyenne de 1,8 °C sur les 50 dernières années, il faut se préparer à horizon 2100 à + 20 % de pluviométrie en hiver. Côté pile, pas certain que les nappes phréatiques vont baisser. Côté face, plus de ruissellement d'une eau chargée en éléments indésirables. On pense tout de suite nitrate et résidus de pesticides avec des pics de pollution pas encore atteints alors que les pratiques agricoles ont drastiquement évolué au coursde ces 20 dernières années. « Tout un mixte de risques est en train d'apparaitre », reconnaît Frédéric Gresselin.

LE PIRE N'EST PEUT-ÊTRE PAS À VENIR ?
Mais pas certain que le pire soit à venir notamment grâce à l'agriculture. « Il faut recréer des haies dans nos grandes plaines, créer des corridors, renaturer nos villes et nos villages », plaide Anne-Sophie De Besses.
Une haie qui réassure le risque eau et favorise parallèlement la biodiversité et le bien-être animal en cas de forte chaleur. L'élevage aurait donc de l'avenir quoi qu'en pense la Cour des Comptes mais attention, pas n'importe quel élevage. Harosur l'élevage hors sol, « il faut éviter que nos réserves d'eauservent à refroidir les toitures en cas de canicule ». Harosur l'élevage à base de soja brésilien... C'est en faveur de l'élevage sur prairie qu'on a plaidé à Evreux car la prairie est aussi un puits à carbone, sauf si elle est drainée. Frédéric Gresselin va même jusqu'à imaginer « la création de ceintures alimentaires autour de nos villes ».
Et les grandes cultures dans tout ça ? Moins de vernalisation avec des températures à la hausse en hiver. Il faudra semer demain des variétés adaptées au climat du sud de la France aujourd'hui. Mais en blé comme en maïs, la baisse des rendements semble inéluctable. A moins qu'on arrose plus ? « On ne peut pas envisager de lâcher la bride sur l'irrigation », prévient Frédéric Gresselin. Et si on stockait le trop d'eau hivernale pour une utilisation estivale... Les bassines font aussi partie du débat mais le consensus sera sans doute plus dur à atteindre même si elles font sens.

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