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Entretien des haies : bonnes et mauvaises pratiques.

La haie est au carrefour de multiples enjeux : agronomie, climat, carbone, eau, biodiversité, paysage. Voici quelques points de repère concernant les pratiques d’entretien.

Les débroussailleuses à rotor présentent le plus faible
coût horaire d’utilisation, mais elles doivent intervenir plus
fréquemment que les lamiers ou sécateurs.
Les débroussailleuses à rotor présentent le plus faible
coût horaire d’utilisation, mais elles doivent intervenir plus
fréquemment que les lamiers ou sécateurs.
© L. VIMOND

L’entretien de la haie souffre d’un manque de débouché pour le bois. Les interventions principales sont le débroussaillage et la taille pour la contenir. La mécanisation offre des solutions intéressantes.

 

UN MANQUE DE DÉBOUCHÉS BOIS RETARDE LES COUPES ET OBLIGE LES TAILLES

La principale difficulté de l’entretien des haies vient du manque de débouchés à la production de bois et du manque de moyens qui en résulte sur la main d’oeuvre dans les exploitations. La perte de compétences et la dangerosité du bucheronnage ont aussi entrainé des changements dans les pratiques ces dernières années. Les haies étaient autrefois entre tenues par des coupes fréquentes de bois. Aujourd’hui, ces dernières sont souvent retardées et les opérations de maintien par tailles sont prédominantes.

 

LA MÉCANISATION, UNE SOLUTION ADAPTÉE

La mécanisation est ainsi quasi obligatoire en taille et en coupe de bois. Une solution adaptée dans la mesure où elle permet de maintenir des haies en place tout en s’approchant de la qualité de l’entretien sélectif dit « manuel ». En revanche, si elle entraine des dégradations difficilement réversibles à moyen terme, la mécanisation conduit à une détérioration de la production de bois et de la protection climatiques des parcelles. L’usage des débrousailleuses pour le pied de haie est parfait. En élevage, un bon positionnement des clôtures permet de limiter ce débroussaillage. La prise en compte des dates de reproduction de la faune sauvage dans le calendrier de travaux est aussi une bonne pratique.

 

UTILISER DES OUTILS COUPANTS ADAPTÉS AU DIAMÈTRE DES BRANCHES ET RÉCOLTER LES HAIES

Il faut bien prendre en compte les essences et les diamètres du bois à tailler et utiliser le matériel adapté afin que le bois soit coupé avec des sections franches. Certaines essences d’arbre ne peuvent pas être entretenues comme des arbustes. Si la taille est mal réalisée, la haie se dégrade ; ce qui entraine soit sa destruction, soit des coûts supplémentaires. Si l’essencene correspond pas à la haie recherchée, il est possible d’enchanger.

L’entretien idéal passe par la coupe de récolte de bois. L’opération donne des productions valorisables soit en auto consommation soit en vente. La coupe des arbres, la transformation du bois, le stockage du produit peuvent être mécanisés et externalisés afin de « soulager » l’exploitant. La haie se régénère et les tailles couteuses sont limitées. L’entretien se concentre sur la gestion des clôtures et le débroussaillage avec les outils déjà disponibles sur les exploitations.

 

INTÉRÊT DU TAILLIS SOUS FUTAIE ET DE LA TRONÇONNEUSE

Pour les haies hautes, une bonne pratique consiste à laisser à chacune un espace flexible tel qu’une largeur variable en fonction de son âge. La taille peut se réaliser avec un outil coupant type lamier, il faut que les diamètres des branches à couper fassent au minimum 3 cm. Il permet d’espacer les passages, ici la qualité rejoint l’économie.

La comparaison des itinéraires d’entretien pratiqués, montre que ce sont les haies récoltées qui se régénèrent bien et sont « économiques », et à ce double titre se maintiennent durablement. Dans ce cas la pratique du taillis sous futaie, au vu des productions de bois qu’elle génère est intéressante, tant en terme économique (Volume et qualité du bois) qu’en qualité (multifonction).

L’usage de la tronçonneuse est aussi adapté. Par contre? la technique d’exécution est importante pour la sécurité des hommes et pour le rendement du chantier. Les chantiers bien ordonnés sont plus rentables. L’entretien « taille haie » peut même être supprimé ou réduit à un seul passage entre deux coupes de bois.

Pour la coupe au pied, le sécateur hydraulique ou cisaille est le système le plus répandu en Normandie. Selon les équipements, la pression de coupe et sur la souche peut provoquer des arrachages de souches et des décollements de cernes sur le bois. Dans ce cas une reprise rapide à la tronçonneuse sera nécessaire. La technique coupe à raz de souche est aujourd’hui reconnue pour favoriser la régénération de certaines essences dans le taillis, sinon à terme c’est la capacité de la haie à produire du bois qui sera pénalisée.

Grâce à la mécanisation des économies et des solutions techniques existent pour maintenir les haies. Tous les outils de taille et de coupe préconisent des options d’équipement pour les diamètres de branches à tailler. Pour aller encore plus loin en agroforesterie et obtenir des haies et des arbres de qualité, certaines interventions sélectives et manuelles sont incontournables.Un plan de gestion à la demande de l’exploitant peut le préciser. Le « fruit » de ces pratiques se concrétise par une régénération naturelle et une augmentation de la biomasse et de la qualité du bois qu’il faudra bien valoriser.

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