POINT SUR LA POUSSE DE L'HERBE
Des stratégies à adapter à l'herbe d'automne.
La croissance de l'herbe s'est élevée à 31 kg MS/ha/j la semaine passée en Normandie.

Ce niveau faible ressemble au reste de l'année. Les pluies des dernières semaines ont majoritairement permis un verdissement des prairies sans toutefois permettre la création d'un vrai stock sur pied.
Faut-il fertiliser ?
Avec des stocks d'herbe récoltés plus faibles que l'an passé (à surface équivalente), il peut être tentant d'apporter de l'engrais minéral azoté pour stimuler la repousse d'automne.
Les courbes de réponse à l'azote sur ray-grass anglais montrent une efficacité faible de ces apports.
Le potentiel de pousse est naturellement limité à l'automne (ensoleillement réduit, durée du jour raccourcie, température moyenne et minimale plus faible) et la minéralisation de l'azote du sol est en cours pour couvrir une partie des besoins.
Par contre, les apports d'effluents organiques à l'automne, une fois les animaux sortis des parcelles et dans le délai réglementaire, sont globalement bien valorisés l'année suivante.
Et le chaulage ?
C'est le moment de faire des analyses de sols sur les prairies qui montrent une croissance poussive depuis plusieurs années. La réponse se trouve peut-être dans un besoin de chaulage. Attention cependant à différer l'apport d'effluents organiques de l'apport de chaux ou tout autre engrais contenant de la chaux qui entraînerait la volatilisation d'une grande partie de l'ammoniaque contenue dans l'effluent en cas de contact.
Que pensez de la qualité de l'herbe d'automne ?
La valeur azotée de l'herbe d'automne est généralement intéressante. Toutefois, en cas de froid ou d'excès de fertilisation, le fourrage peut s'enrichir de nitrates avant d'être réellement riche en protéines.
Par ailleurs, son niveau d'humidité élevé limite l'ingestion de matière sèche et réduit la densité énergétique de l'herbe fraîche, donnant l'impression que les vaches pâturent moins bien l'herbe d'automne. S'y ajoutent parfois la présence de rouille, une fertilisation importante ou un taux de sucres réduit par un ensoleillement limité qui peuvent pénaliser l'appétence.
Il est essentiel d'adapter la ration en tenant compte de ces spécificités propres à l'herbe d'automne.