Aller au contenu principal

Des camping-cars à la ferme.

Depuis 1993, France Passion met en liaison agriculteurs et camping-caristes pour de courtes haltes à la ferme. 16 agriculteurs y ont adhéré dans l’Eure sur 99 en Normandie.

La ferme de la Charterie de Pascal Beaumesnil à Saint-Aubin-de-Scellon.
La ferme de la Charterie de Pascal Beaumesnil à Saint-Aubin-de-Scellon.
© PASCAL.BEAUMESNIL

« Quand les premiers camping-cars arrivent chez nous, cela signifie que les beaux jours reviennent  » confie Pascal Beaumesnil, cidriculteur et éleveur ovin à Saint-Aubin-de-Scellon. Son verger de 5 ha en conversion bio, a reçu 250 camping-cars en 2019. « La première année en 2007, il y en a eu 60.  » Cette année-là, Pascal Beaumesnil vient de s’installer. Son maître de stage lui a fait découvrir France Passion. « J’ai trouvé l’idée sympa. Elle nous permettait de nous faire connaître, de montrer comment nous travaillons et d’ouvrir un débouché pour vendre nos produits à la ferme.  »

L’idée ne date pas d’hier. « C’est Pierre Ginoux, un journaliste spécialiste du monde viticole qui a lancé le concept en 1993  », explique Mathilde Yonnet-Liberty, responsable de la communication de France Passion. « Le principe était simple : offrir une possibilité de stationnement gratuit et privé d’une nuitée, pour les camping-caristes chez les vignerons de la Vallée du Rhône.  »

Un an plus tard, la confédération nationale des vignerons indépendants adhère à la formule, qui s’étend aux vignobles d’Alsace, du Bordelais, de Champagne, du Jura et de la Vallée de la Loire. En 1997, un partenariat avec les chambres d’agricultures et leur marque bienvenue à la ferme étend le concept à d’autres activités agricoles dans tout le pays. «Aujourd’hui nous en sommes à environ 2000 sites pour 2019.

Nous avons 1000 étapes chez des éleveurs et des fermiers, 800 chez des vignerons et un peu plus de 200 chez des artisans ou des fermes-auberges.», déclareMathilde Yonnet-Liberty. Du côté des agriculteurs, l’adhésion au réseau France Passion coûte 37,92 euros HT par an. En échange, leurs fermes sont référencées dans un guide annuel diffusé aux camping-caristes.

Les membres reçoivent un kit de communication, des panneaux, un fléchage, pour bien indiquer l’emplacement. L’accueil, une simple place de stationnement, est pour une nuit et il est gratuit. Les camping-cars sont la plupart du temps autonomes en électricité et en eau. Pour Bertrand Marie, cidriculteur et éleveur ovin à Courteilles, membre de France Passion depuis 2004, l’intérêt est double. « D’un côté cela permet de faire venir des clients chez nous, mais il ne faut pas s’attendre à une grosse rentabilité. Pour moi, le plus intéressant est l’aspect convivial de cette formule. Cela permet de voir du monde, alors que nous exerçons un métier assez solitaire. De faire découvrir notre activité en toute transparence. Le tout sans perdre de temps, je dois juste être là pour accueillir.  »


DE QUOI REPONDRE A L’AGRIBASHING

Voir du monde et créer un lien souvent durable entre le grand public et les agriculteurs, voilà de quoi répondre à la vogue actuelle de l’agribashing, due la plupart du temps à une forte méconnaissance des métiers de l’agriculture.

« Sur notre site, nous relayons aussi les difficultés du monde rural, en cas par exemple de grosses intempéries. Nous créons du lien  », explique Mathilde Yonnet-Liberty. Mais pour Pascal Beaumesnil, également membre de bienvenue à la ferme depuis 2009, autant la formule est simple, autant elle nécessite un effort particulier au niveau de l’accueil.

« Il s’agit de créer de bonnes conditions de réception : une ferme accueillante, fleurie, avec des haies bien taillées, des bâtiments entretenus, éviter de faire tourner son tracteur à 5 heures du matin... » Et il faut prendre aussi le temps du partage, de la conversation.

«  Discuter sans pousser les touristes à acheter nos produits, ils n’y sont pas obligés. Généralement pour jouer le jeu, ils repartent avec quelques bouteilles, sans que l’on insiste. »

L’accueil aux petits soins de Pascal Beaumesnil est payant, puisqu’il a réussi à fidéliser près de 60 % de ceux qui ont fait une halte chez lui. «  Nous nous sommes fait des amis au fil du temps, comme ce Texan, ancien pilote de la base 105 à Évreux, qui revient chez nous depuis huit ans avec son épouse, originaire du coin. » 25 % des camping-caristes France Passion viennent de l’étranger, de quoi visiter la planète en restant chez soi.

Pour adhérer à France Passion : Les inscriptions pour 2020 sont closes, mais pour 2021, il est possible de retirer un dossier dès le début de l’année prochaine. L’organisme doit vérifier certains critères avant de valider l’inscription.

 

Toutes les infos sur france-passion.com


Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Brûlage des déchets verts à l'air libre.
Le principe d'interdiction générale réaffirmé.
Exemple de dégâts d'altises.
Printemps 2025 : risque altise faible sur les lins, vigilance tout de même

Les semis de lin fibre sont en grande partie terminés dans les zones de production, et la levée est en cours. Le lin est…

Évolution régionale de la collecte (par rapport aux mêmes périodes de l'année précédente).
La production laitière entre stabilité et inquiétudes.
L'année 2024 a marqué un rebond de la production laitière. Mais l'embellie pourrait être de courte durée, tandis que les besoins…
Pauline Le Penven, conseillère cultures des Chambres d'agriculture de Normandie
"Du ciel au champ : les satellites pour guider vos apports d'azote

Une année ne faisant pas l'autre, comment optimiser ses rendements en tenant compte de la valorisation de…

Déclaration PAC : quelle case faut-il cocher ?

Tous les agriculteurs doivent effectuer leur déclaration PAC sur Télépac avant le 15 mai prochain. Mais quelle case faut-…

Les nouvelles technologies agricoles promettent des réductions significatives de main-d'œuvre et d'intrants.
Traitements phytos : le numérique intéresse les agriculteurs.
La compilation d'une centaine d'études scientifiques européennes démontre que les technologies digitales appliquées à l'agronomie…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 185€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole