Aller au contenu principal

DEROBEES FOURRAGERES

Autonomie protéique : les légumineuses comme solution ?

Une dizaine de participants a répondu présente, dont des agriculteurs du GIEE légumineuses de Normandie.
Une dizaine de participants a répondu présente, dont des agriculteurs du GIEE légumineuses de Normandie.
© LM

Plutôt que de choisir la luzerne ou le ray-grass, les dérobées à base de seigle et de trèfle peuvent être une bonne alternative pour produire des fourrages riches en matières azotées afin de diminuer les achats de concentrés. C’est la thématique développée lors de la porte ouverte Innov’action du mercredi 29 mars, à Roucamps (14).

 

C’est sous une météo bien normande, oscillant entre le soleil, la grisaille et la bruine, que s’est tenue la porte ouverte Innov’action des Chambres d’agriculture de Normandie, mercredi 29 mars, à Roucamps réalisée avec le soutien de la Région Normandie. C’est ici, sur les terres de l’EARL Delamarre, qu’une rencontre autour des dérobées fourragères a eu lieu.

La problématique était de dessiner des « leviers pour gagner en autonomie sur les concentrés et la fertilisation azotée », explique d’entrée de jeux David Delbecque, responsable de l’antenne de Vire de la Chambre d’agriculture, en lien avec le GIEE « légumineuses de Normandie » porté par l’Association pour une agriculture normande autonome (Apana).

 

NE PAS SEMER TROP TOT

Sur ses parcelles balayées par le vent, Cédric Delamarre a implanté, en lien avec la Cran et Barenbrug qui a fourni certaines semences, quatre compositions variétales différentes. « Je ne fais pas de dérobées fourragères en temps normal, mais de la luzerne. Avec la sécheresse de 2022, la récolte de fourrages a été faible. J’ai fait face grâce au report de stocks que j’avais déjà », explique-t-il. Les dérobées succèdent ici au blé et elles précèdent un maïs. L’exploitant a déchaumé en août, avant d’apporter du lisier le 9 octobre. Un deuxième déchaumage est intervenu le 10 octobre et les semis ont été implantés le 12 octobre. « Il ne faut pas semer trop tôt, sinon vous risquez d’avoir des dérobées très avancées au début de l’hiver et dont la pousse de printemps pâtit de leur stade prématuré », suggère Sarah Cavenel, conseillère agronomie et cultures des Chambres, à la dizaine de participants. Même si elle reconnaît aussi la difficulté de semer tard vis-à-vis des dates de SIE. Un roulage a été effectué avant et après semis.

 

SEIGLE, TREFLE, AVOINE, POIS…

La première bande est composée de seigle fourrager et de trèfle incarnat avec une densité de semis de 63 kg/ha (50 kg de seigle et 13 kg de trèfle). La deuxième bande est composée de 40 % de seigle forestier, de 20 % de seigle fourrager, de 15 % de vesce commune, de 10 % de vesce velue, de 10 % de trèfle incarnat et de 5 % de trèfle de perse pour une densité de semis de 45 kg/ha. Pour déterminer la qualité de la structure du sol, un bloc de terre a été prélevé. « La structure est grumeleuse, il n’y a pas d’angle cassant. Les racines semblent bien perforer le sol. On voit les nodosités du trèfle », constate positivement Sarah Cavenel. Quant à la troisième composition, elle est constituée de 30 % d’avoine d’hiver, de 45 % de pois fourragers, de 15 % de vesce commune et de 10 % de trèfle incarnat pour une densité de semis de 66 kg/ha. C’est celle qui est la plus dense. Pour autant, avec une vesce dominante, inégale et un pois fourrager peu présent, « elle ne donne pas envie pour l’instant à cause du démarrage tardif », constate Sarah Cavenel.

 

« L’AUTONOMIE PASSE PAR LES LEGUMINEUSES »

C’est finalement la quatrième bande, sur une autre parcelle, qui a retenu l’attention du groupe. « Si je suis amené à refaire des dérobées fourragères, l’essai me permet de voir ce qui est le plus adapté sur ma ferme », concède Cédric Delamarre. La meilleure option semble être la quatrième parcelle d’essais, à savoir un mélange de 60 % de seigle forestier, de 17 % de vesce commune, de 10 % de vesce velue, de 10 % de trèfle incarnat et de 5 % de trèfle de micheli pour une densité de 37 kg/ha et un coût d’implantation de 95 €/ha. « Avoir des dérobées riches en légumineuses permet d’avoir une autonomie fourragère plus élevée, confirme David Delbecque. Selon le pourcentage de légumineuses présent lors de la récolte, le taux de MAT du mélange devrait être supérieur à 16 % (contre 12 à 15 % pour les RGI-TI habituellement). »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Les forces vives de ce festival au côté du speaker officiel. La cheville ouvrière de ce rendez-vous a remercié les bénévoles : "ce sont eux qu'il faut applaudir".
Agricult'Eure en Folie : JA conjugue culture et agriculture.
La seconde édition du festival Agricult'Eure en Folie, qui s'est tenue ce week-end au lycée Édouard de Chambray à Mesnils-sur-…
Les frères Marc et Vincent Depestele ont transmis à leurs quatre enfants les rênes du groupe.
Le groupe Depestele inaugure le teillage du Vexin.
Marc Depestele, le président du groupe s'y était engagé il y a quelques années : " si la production de lin est suffisante l'…
Clotilde Eudier : "on ne ferme pas les robinets, on les suspend. On va réécrire le texte en coconstruction avec l'ensemble du monde agricole".
Le NAI victime de son succès suspendu depuis le 10 juin.
Le téléservice de la Région NAI (Normandie Agriculture investissement) est suspendu depuis le 10 juin pour cause de…
Céline Lefevres a rendu un hommage appuyé au président sortant d'AS 27, ici au côté de sa femme Christine. "Pas facile de vous quitter. Je retiens de ces onze années la richesse des qualités humaines. Cela va me manquer."
AS 27 : ni révolution ni attentisme mais de l'humain.
Pour son baptême du feu en tant que nouveau président d'AS 27 qui tenait le 13 juin dernier son assemblée générale, Gilles…
Des cas de FPA détectés à 100 km de la frontière franco-allemande

Un cas de fièvre porcine africaine a été confirmé le 15 juin sur un sanglier, en Allemagne, sur la rive est du Rhin. Depuis,…

Signature de la convention de partenariat en 2023.
Prévenir le risque d'incendie en période de chantiers de récolte.
Compte tenu des évolutions de conditions climatiques propices aux départs d'incendies ces dernières années, la Chambre d'…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole