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De grandes mutations agricoles en 45 ans.

L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié le 19 juin un panorama des mutations agricoles depuis 1980. Le constat est cependant amer pour un secteur stratégique.

Moins d'élevage bovin et une forte hausse de la production végétale au cours de ces 45 dernières années.
Moins d'élevage bovin et une forte hausse de la production végétale au cours de ces 45 dernières années.
© © iStock

Moins d'élevage bovin, plus de production végétale, plus de services agricoles, plus de capitaux et d'investissements. Tel pourrait être résumé en quelques mots ce document de quatre pages disponible sur le site de l'institut*. Cette étude qui fourmille de renseignements vient confirmer toutes les perceptions et les certitudes préétablies.

Ainsi dans le secteur des grandes cultures, les statisticiens constatent un recul des céréales au profit des oléagineux en raison d'une demande toujours croissante pour de multiples usages : alimentation humaine, animale, utilisation industrielle. C'est ce qui explique que les surfaces oléagineuses ont plus que quadruplé en 45 ans, passant de 505 000 ha à 2,2 millions d'ha. Les volumes ont explosé dans le même temps, et presque dans les mêmes proportions : 1,1 million de tonnes à 3,9 Mt pour le colza et 600 000 tonnes à 1,8 Mt pour le tournesol.

Veaux, vaches, cochons

Toujours sur la période 1980-2024, les productions animales représentaient 42,8 % de la valeur de la production au prix de base entre 1980 et 1984. Quarante ans plus tard, sur les cinq années 2020 à 2024, leur part n'était plus que de 35,7 %. La production animale a baissé de 2,8 % particulièrement sous l'effet de la décapitalisation bovine. Le cheptel bovin a en effet perdu près de 20 % de son cheptel. Il s'élevait 23,4 millions de têtes en 1980-1984 et n'atteint plus désormais que 17 millions de têtes. Pis. La production de veaux a dégringolé de 52,2 %. Seul le lait, malgré un cheptel divisé par deux (7,1 Mtêtes en 1980 - 3,3 Mtêtes en 2024) est parvenu à maintenir une production équivalente (24,6 millions de litres en 1984-23,3 Ml en 2024) à la faveur d'une meilleure conduite des troupeaux (sélection, alimentation...). Dans les années 1980, la production moyenne annuelle d'une vache laitière était d'environ 3 500 à 4 500 litres (selon les races). Elle avoisine maintenant les 9 000 litres**. À noter que la production d'ovins et de caprins a été divisée par deux en 45 ans. La production de volailles s'est amplifiée en doublant de volume entre 1980 et 1999, affichant 1,1 million de tonnes équivalent carcasses (Mtéc) en 1980 et 2,3 Mtéc en 1999. Les différents épisodes de grippe aviaire ont pesé sur le cheptel, la production de 2023 n'atteignant plus que 1,6 Mtéc. Quant à la production, elle est parvenue à se développer régulièrement : 1,7 Mtéc en 1980 et 2,1 Mtéc en 2024.

Chute de l'emploi

" La part des productions végétales (vin et fruits/légumes pour l'Insee, N.D.L.R.) de 52,2 % en 1980-1984, s'est quant à elle élevée à 55,3 % en 2020-2024 ", constatent les statisticiens de l'Insee. C'est ce qui explique qu'entre ces deux périodes (1980-1984 / 2020-2024) la production végétale a augmenté de 36,0 % en volume, et son prix de 53,9 %. L'Insee rappelle les causes déjà connues de tous : les politiques d'arrachage qui ont abouti à la suppression de 35 % des surfaces de vignes, soit 409 000 ha (1,157 Mha vs 748 000 ha) en 45 ans et à la chute de la production de 34,4 %, celle-ci régressant de 65,4 millions d'hectolitres (Mhl) à 42,9 Mhl, mais au profit d'un saut qualitatif car aujourd'hui plus de la moitié du vignoble français est sous appellation. Les statisticiens de l'Insee pointent également une chute de l'emploi et un recours accru au capital. " Depuis 1980, l'emploi en équivalent temps plein (ETP) a chuté de près de 1,3 million d'ETP, soit une baisse de 63,8 %, pour atteindre 721 500 ETP en 2024. La baisse est de 75,6 % pour l'emploi non salarié, en raison de la concentration des exploitations et de la baisse des emplois non-salariés familiaux ", note l'étude. Côté finances, le taux d'investissement qui affichait 21,6 % en 1980-1984 atteint désormais 30,4 %. " Sur ces cinq dernières années, l'investissement est consacré à 53,6 % à l'achat de machines agricoles, 21,2 % de bâtiments, 12,0 % d'autres équipements, 8,8 % de produits agricoles et 4,5 % de services professionnels ", précise l'Insee. Cependant une donnée ne figure pas dans cette statistique : Il y avait 1,6 million d'actifs agricoles en 1980 (7 % de la population active). Il n'en reste plus aujourd'hui que 390 000 (1,5 %).

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