Aller au contenu principal

COTATION BEURRE / POUDRE EN FORTE AUGMENTATION

Quel retour pour les producteurs de lait ? Frôlant les 500 €/tonne, les produits industriels laitiers arrivent à un niveau record, dépassant les niveaux de 2007 et de 2014.

© SOURCE : CNIEL/FRANCEAGRIMER

De mémoire d’éleveurs laitiers, jamais la valorisation beurre / poudre n’a atteint de tels niveaux. La baisse européenne de production de beurre (- 1,9 % entre les 10 premiers mois de 2020 et les 10 premiers mois de 2021), de poudres grasses (- 10,5 %) et de poudres maigres (- 4,4 %), associée à une demande mondiale toujours maintenue, induit une flambée des cotations.

Cette tension sur les marchés profite en partie aux producteurs dont les laiteries affichent une part de produits industriels dans la formule de prix. Pour les autres, la couleur de cette embellie est plus difficile à percevoir et ne permet pas de faire face à la hausse des coûts de production, aggravant la situation de certains éleveurs dont la trésorerie et le revenu ne cessent de diminuer.  Pour preuve, le niveau des charges atteint également des niveaux historiques : selon l’indice MILC calculé par l’Idele, elles s’élèvent à 337 e/1 000 l au mois d’octobre 2021, continuant à progresser et induisant une diminution directe de la marge brute des élevages laitiers.

 

 

Ludovic BLIN, président de la section laitière régionale de la FRSEA de Normandie.

Nous faisons aujourd’hui l’amer constat qu’aucune laiterie ni aucune coopérative n’affiche à ce jour l’indicateur de prix de revient du Cniel à 100 % de sa partie PGC France. Nous invitons tous les producteurs de lait français à se servir du nouveau cadre réglementaire (EGA 2) pour faire une proposition simple à leurs laiteries : prendre en compte l’indicateur de prix de revient à 100 % du marché intérieur, quelle que soit la laiterie, quelle que soit la catégorie de produit… Seule cette prise en compte permettra de couvrir l’augmentation des charges et de garantir aux producteurs de lait un prix de base suffisant pour dégager un revenu décent. Les marchés internationaux sont volatils et court-termistes, ce ne sont pas les outils du renouvellement des générations. Seul l’indicateur de prix de revient l’est !

 

Thierry Roquefeuil, président de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL).

2022 : l’année du revenu des producteurs de lait.

Dans une interview donnée en début d’année, Thierry Roquefeuil, président de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL), s’exprime sur les attentes des producteurs pour 2022. La rémunération des producteurs, priorité du syndicat laitier, et l’application de la loi EGA2, sont au cœur de la feuille de route.

 

« Automne 2021, la loi pour la défense du revenu des agriculteurs a été votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale et par le Sénat. C’est dire si ce problème est consensuel au sein de la représentation nationale. Nos élus ont compris que la souveraineté alimentaire, avec une alimentation de qualité respectant nos standards, passera obligatoirement par un revenu décent des agriculteurs.

Les clauses d’ajustements automatiques à l’environnement concurrentiel sont désormais interdites, nous avons eu l’occasion de le rappeler à ceux qui l’ont oublié.

 

Industriels, privés ou coopératifs, et distributeurs sont au beau milieu des négociations commerciales et il ne nous appartient pas d’intervenir dans les discussions. Nous voudrions tout de même rappeler qu’à l’heure de l’explosion des charges d’exploitation et quand la loi prévoit la non-négociabilité des matières premières agricoles, nous ne saurions comprendre que des laiteries n’intègrent pas dans leurs conditions générales de vente des indicateurs de prix qui tiennent vraiment compte des coûts de production et de la rémunération des producteurs de lait.

 

L’absence de prise en compte par certains et la prise en compte partielle par d’autres sont inacceptables à deux titres. Tout d’abord, au niveau légal, la loi Egalim2 impose l’utilisation d’indicateurs de prix de revient dans la construction des prix, ce n’est que justice. Et ensuite au niveau moral, les quatre collèges de l’interprofession laitière ont signé un plan de filière ambitieux, France Terre de lait. Et si le Cniel a fait valider par l’Europe un indicateur de prix de revient, ce n’est pas seulement pour faire bien sur les photos et pour le RSE des entreprises, c’est pour que la filière l’utilise pour construire un revenu attrayant pour les éleveurs, car il est évident que sans revenu attrayant on restera dans le plan de communication incantatoire pour traiter le dossier clé du renouvellement des générations dans l’élevage laitier.

Nous faisons un métier merveilleux et l’exerçons avec passion, mais depuis trop longtemps le lait est insuffisamment payé à une majorité d’éleveurs, il est plus que temps que ça change ».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Les membres du comité de pilotage comptent sur le dynamisme du réseau pour que cette troisième édition soit un succès.
Une réunion Agricult'Eure en Folie pour les futurs bénévoles.
La troisième édition du festival Agricult'Eure en Folie aura lieu les 21 et 22 juin 2025 au Neubourg sur la ZI du Ressault.…
C'est avec le cœur et sans IA que Gilles Lancelin a rendu hommage à Anne Corson. La juriste, qui fait valoir ses droits à la retraite, a mis en avant "le côté humain qui règne chez AS 27 et cette capacité à faire confiance".
Digitalisation et IA au menu des travaux d'AS 27.
Avec la digitalisation et l'IA (Intelligence Artificielle), les tâches standardisées vont s'automatiser. Le métier de comptable…
Un au revoir ému à Amélia Ocana, grande dame du droit rural

Après 38 années de dévouement au service des agriculteurs de l'Eure, Amélia Ocana tire sa révérence. C'est avec émotion qu'…

Rouilles : vigilance à l'approche de la floraison.
Bien que néfaste pour la plupart des cultures, le manque d'eau aura au moins participé à une pression maladie particulièrement…
Figure 2 : cumuls de pluies du 25/03 au 15/05/2025.
Continuer à protéger les linières contre les maladies.
Les linières se situent actuellement entre les stades 10 et 70 cm en fonction des dates de semis et des secteurs. Une…
Terres de Jim 2025 : la dynamique est lancée !

Dans le cadre de l'organisation des Terres de Jim 2025 qui auront lieu les 12, 13 et 14 septembre, l'équipe organisatrice de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 185€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole