Continuer à protéger les linières contre les maladies.
Les linières se situent actuellement entre les stades 10 et 70 cm en fonction des dates de semis et des secteurs. Une majorité des parcelles observées dans le cadre du BSV se situe au stade 40 cm, quelle que soit la date de semis (figure 1). Parmi celles-ci, des linières semées à la mi-mars approchent du stade Floraison.





Cette situation s'explique par un cumul de facteurs à l'origine d'un stress pour la culture. Depuis les semis, un déficit en eau (figure 2) associé à des conditions venteuses Nord - Nord Est et une augmentation des températures est observé en plaine, quel que soit le secteur de production. Les épisodes orageux de la fin avril - début mai ont été bénéfiques aux linières qui ont reçu de l'eau, mais les cumuls restent relativement modérés (entre 10 et 25 mm) Pour les autres, le stress en cours de culture s'est accru. Les problèmes de structure de sol en lien avec de possibles tassements suite aux pluviométries abondantes au cours de l'automne 2023 et de l'hiver 2024 renforcent l'hétérogénéité de stade des parcelles et limitent probablement l'enracinement par endroits. Des différences s'observent entre les parcelles selon les secteurs, les épisodes pluvieux, mais aussi les créneaux de semis.
Ces conditions climatiques engendrent une forte progression de l'oïdium dans les linières. Cette maladie peut être très préjudiciable pour l'élaboration du rendement en fibres longues de la culture si elle s'exprime tôt dans le cycle de la culture. Il est donc primordial de la maîtriser dès lors que les premiers symptômes apparaissent sur les plantes.
Cette situation est similaire à celle connue durant la campagne 2023. L'oïdium s'était installé tôt dans le cycle de la végétation du lin. La maladie s'était ensuite développée rapidement pendant la phase d'élongation des plantes. Son impact a été particulièrement fort sur la zone de production comme le montre la figure 3.
En effet, dans les 3 essais comparant différents niveaux protections fongicides menés dans l'Eure, en Seine-Maritime et dans la Somme, malgré des rendements faibles, compris entre 740 et 950 kg/ha de lin teillé, la nuisibilité de la maladie atteint jusqu'à 350 kg/ha de perte entre les meilleures protections et les témoins non traités, en lien avec l'intensité d'oïdium.
Pour les parcelles concernées par la production de semence, la protection contre les maladies est tout aussi importante.
En effet, l'impact des maladies peut être à la fois quantitatif et qualitatif (figure 4).
Le positionnement de la protection fongicide a également tout son intérêt, plus l'on protège tôt moins les maladies se développent et plus faciles à maîtriser. Un positionnement en fin de cycle permet un gain de 59 % en graines par rapport à un témoin non traité (figure 5).