Colza : bilan de campagne 2024-2025.
2025 a offert un très bon, voire un excellent, bilan aux producteurs de colza en Normandie et dans l'Ouest de l'Île-de-France. Les résultats égalent ou dépassent les scores élevés de 2017 et 2022.

et Ouest Île-de-France.

* les chiffres ne tiennent pas compte des parcelles grêlées
Les rendements en parcelle vont de 30 à 60 q/ha - 38 à 48 q/ha si on resserre davantage. Les moyennes départementales vont de 40 à 46 q/ha. C'est 7 à 10 q/ha de plus par rapport à la moyenne quinquennale. De plus, les teneurs en huile sont en tendance bien plus élevées qu'en 2024.
Ce bilan résulte d'un excellent nombre de graines/m² et d'aucune difficulté majeure à surmonter pendant 10 mois, ce qui est assez rare pour le souligner. Le printemps sec et les températures élevées en fin de cycle ont sans doute soustrait quelques quintaux dans divers terroirs, mais le bilan reste positif.
Couplés à un bon prix de marché, les résultats ont de quoi réjouir, mais n'effaceront pas de la mémoire collective l'ampleur des dégâts provoqués à divers endroits par les orages de grêle les 13 et 25 juin.
Surfaces de colza dans la région
En 2024-2025, la sole colza en France (1,26 M ha) est en légère baisse : - 4,7 % par rapport à N-1.
À l'ouest de l'Île-de-France (78, 91, 95), les surfaces sont stables désormais depuis 2021.
En revanche, une chute de surface se répète pour la deuxième année consécutive dans les cinq départements normands. C'est dans l'Eure, la Seine-Maritime et l'Orne que les baisses étaient les plus prononcées (-8 500 ha au total). Le marché du lin, très porteur, semble être entré en concurrence directe avec le colza en Haute-Normandie, mais aussi dans le Calvados. La pomme de terre a également réduit l'attrait pour le colza.
À noter que l'Eure descend au 5e rang des départements français cultivant le colza après l'Eure-et-Loir, la Marne, l'Yonne et l'Aisne en 2025.
Chiffres et tendances de rendement à la moisson
C'est dans l'Essonne que les récoltes s'achèvent en premier, vers la mi-juillet, avec des rendements moyens autour de 40 q/ha. Ces résultats ne doivent pas éclipser des fortes irrégularités (28-50 q/ha). Des irrégularités aussi dans les Yvelines (en moyenne 42 q/ha) où des excès d'eau durant l'hiver ont affecté de nombreuses parcelles au sud du département notamment. Dans le Val d'Oise, on enregistre d'excellents résultats (44-46 q/ha), avec des moyennes d'exploitations souvent au-delà de 50 q/ha.
Dans l'Eure, si on écarte les parcelles grêlées1, la moyenne se situe autour de 42 q/ha, soit environ 18 % de plus que la moyenne quinquennale.
Les très bons rendements (43-48 q/ha) s'observent dans le Roumois, Lieuvin, plateau du Neubourg, Vexin Normand. Le Pays d'Ouche, jusqu'aux secteurs de Verneuil d'Avre-et-Iton, réalise des performances groupées de 38 à 42 q/ha. Les plateaux d'Evreux et St-André, vallées de l'Eure et plateaux de Madrie finissent majoritairement entre 36 et 39 q/ha (32-35 q/ha pour les contre-performances).
Loin d'être systématiques, des écarts de performances (jusqu'à 8-10 q/ha) s'observent toutefois encore dans l'Eure entre variétés " éruciques " et " débouchés traditionnels ".
De tels écarts ne se retrouvent pas en Seine-Maritime, où la moyenne départementale avoisine 44-46 q/ha dans une fourchette de 38 à 55 q/ha. Les excellents résultats concernent aussi les terres crayeuses, exposées plein sud dans les zones de vallées du Pays de Bray et entre Bray et Picardie. Les zones du littoral de Dieppe, Eu, Fécamp et surtout Le Havre frôlent ou battent des records (plus de 45 q/ha).
Les résultats dans l'Orne sont certes un peu plus contrastés qu'en Haute-Normandie, mais la réussite est au rendez-vous (39-41 q/ha en moyenne). Compte tenu des rendements observés, nul doute que la fin de cycle a quelque peu pénalisé le poids des graines comme dans le sud 27, selon les profondeurs de sols. Mais pour la plus grande satisfaction des producteurs, les rendements peuvent monter jusqu'à 50 q/ha et plus dans quelques terroirs. D'une façon générale c'est 7 à 10 q/ha de plus qu'escompté !
Dans le Calvados et la Manche, les apparences n'étaient pas plus trompeuses. Les moissons se terminent sur des hauts rendements : plus de 45 q/ha dans le Sud Manche ou le Bessin, entre 42 et 45 q/ha dans le Pays d'Auge et un peu moins de 40 q/ha en moyenne dans les plaines de Falaise.