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« C’est qui le patron ? » s’exporte en Italie.

Depuis le 25 juin, les consommateurs italiens peuvent acheter les pâtes « Chi è il padrone ? « La marca del consumatore », une marque largement inspirée de la version française « C’est qui le patron ? ».

Présentation de l’initiative Dyalna - Markat El Moustaklik
au Maroc, équivalent de la marque « C’est qui le patron ? »
en France, le 17 octobre 2019. À droite, Enzo di Rosa, fondateur
de la marque en Italie.
Présentation de l’initiative Dyalna - Markat El Moustaklik
au Maroc, équivalent de la marque « C’est qui le patron ? »
en France, le 17 octobre 2019. À droite, Enzo di Rosa, fondateur
de la marque en Italie.
© C’EST QUI LE PATRON ?

Enzo di Rosa, fondateur de la marque « Chi èil padrone ? » en Italie, s’est inspiré de la marque française « C’est qui le patron ? » pour valoriser les produits de base italiens, à commencer par les pâtes. « La marque française a été lancée à la suite de la crise du lait. Ici, nous avons voulu répondre à la crise du blé », explique-t-il. Selon la réglementation européenne, un produit composé pour moitié de blé italien peut être estampillé « produit en Italie », le reste étant du blé importé.Face à l’importation, les produits italiens ont des difficultés à rester compétitifs ce qui a pour résultat des conséquences économiques pour les agriculteurs. « Les gens ne savent plus si les pâtes sont italiennes. Pour le consommateur, il est difficile de comparer des produits quand on n’a pas la connaissance de sa production. Or, en achetant les produits avec notre argent, nous sommes financeurs de ce fonctionnement », déplore Enzo di Rosa.

 

LA GARANTIE D’UN BLÉ 100 % ITALIEN

Pour répondre à ces enjeux, les 3 500 consommateurs qui ont répondu au questionnaire de la marque ont tranché : les pâtes « Chi è il padrone ? » seront composées de 100 % de blé italien issu d’une filière de qualité et contrôlée CSQA (certifications alimentaires, des normes pour l’hygiène et la sécurité ndlr). Parmi les autres critères, 71,4 % des consommateurs ont voté pour un produit issu d’une agriculture soutenable contre 14,6 % pour une agriculture biologique et 14 % pour une agriculture conventionnelle. Outre la composition du produit, c’est aussi la rémunération du producteur, au « juste prix » qui est prise en compte : ce dernier sera rémunéré 400 € la tonne. C’est un prix minimum garanti pendant 3 ans, « 25 % supérieur au prix du marché qui est entre 280 € et 300 € la tonne », explique Enzo di Rosa.

Concrètement, sur le produit final coûtant 1,07 €, 0,31 € est reversé au producteur, 0,655 € va à la transformation, la distribution et le transport et 0,054 € va à la marque « Chi è il padrone ?! ». Pour arriver à un tel résultat, deux longues années de recherche ont servi. « La marque a été créée en 2018. Nous avons depuis rencontré 100 producteurs et 5 industriels ».

L’heureux élu sur le plan industriel est l’entreprise Sgambaro, créée en 1947. Cette dernière est la première entreprise italienne à avoir produit un blé certifié CQSA, en 2003. Outre cette preuve de qualité, Sgambaro a plus d’un tour dans son sac (de blé) : « Cette entreprise a son propre moulin. En Italie, il y a beaucoup de moulins séparés des lieux de transformation. Ils reçoivent des blés de plusieurs destinations et cela nous posait des questions de traçabilité. De plus, cela aurait rajouté du transport au produit final »,explique Enzo di Rosa. Le moulin annexé à l’usine de transformation a été plébiscité par 42 % des consommateurs qui ont participé au vote.

 

MOINS DE MYCOTOXINE DON

Sgambaro a fini par l’emporter grâce à une usine alimentée à 100 % par une énergie verte et la plantation d’arbres pour compenser ses émissions. Moins de transport, une meilleure qualité… et une meilleure santé. Les pâtes « Chi è ilpadrone ? » ont une limite pour la mycotoxine DON (déoxynivalénol ndlr) fixée à 1 000 ppb (microgrammes/kg ndlr) alors que le seuil européen est de 1 750 ppb pour le blé. « Les enfants qui consomment des pâtes ont plus de difficulté à éliminer cette toxine. Nous voulions pour eux des pâtes consommables sans danger. Notre objectif  pour la production est de réduire la limite de mycotoxines à 200 microgrammes / kg sur les pâtes pour qu’ils puissent en consommer sans danger », confirme le fondateur.

Après ce long travail sur la qualité du produit, il ne restait qu’à penser à l’emballage : un carton recyclable de couleur bleue. Si la couleur rappelle étrangement celle de la marque française, c’est avant tout le vote des consommateurs italiens qui a tranché : 50 % d’entre eux souhaitaient un emballage bleu, 26 % jaune et 23 % rouge. Et il n’y a pas qu’un seul format de pâte smais trois : spaghetti, penne et fusilli. Après un tel travail, il a fallu trouver un distributeur et c’est sur les rayonnages de tous les Carrefour italiens que ces nouvelles pâtes se trouvent désormais.

 

UN PRODUIT ÉTHIQUE ET SOCIAL

Après les pâtes italiennes, « la marca del consumatore » souhaite s’attaquer au coulis de tomates. La production de ce légume-fruit « fait aussi la une des médias pour ses scandales. Il y a beaucoup de travail au noir, d’emploi de personnes en situation irrégulière. Nous voulons donc un produit éthique sur le plan social qui assure une rémunération aux travailleurs », confirme le fondateur. Le questionnaire devrait se clore fin août pour une commercialisation d’ici 2021. Les oeufs, le lait et la farine sont aussi dans le viseur de la marque. Mais ces produits italiens ne sortiront pas sur le marché français. « Nous sommes une association fonctionnant sur les mêmes valeurs et les mêmes finalités que la marque française mais nous sommes indépendants », explique Enzo di Rosa. Malgré tout, les fondateurs de la marque présents dans plus de neuf pays et sur trois continents différents se parlent régulièrement… en français !

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