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Broyage des poussins : un an pour s’adapter.

Le décret interdisant le broyage des poussins mâles dans la filière des poules pondeuses a été publié au Journal officiel le 6 février. La France est en pointe sur le sujet, mais ses partenaires européens peinent à suivre.

© OVO SELEGGT

Transmis au Conseil d’État pour valider sa conformité avec les lois et règlements français, le décret sur l’interdiction du broyage n’a été définitivement validé qu’à la fin du mois de janvier. Soit un mois après la date prévue d’entrée en application de ce texte qui était fixée au 1er janvier. En conséquence, les cinq couvoirs français qui avaient quand même anticipé les attendus du texte ont jusqu’au 1er mars pour s’y conformer. Plus clairement, les couvoirs devront avoir commandé les matériels à cette date. Au 1er juin, les travaux d’installation devront avoir commencé et, au 31 décembre, l’ensemble des couvoirs aura mis en place « l’une des méthodes alternatives au broyage », explique-t-on au ministère.

Peu de méthodes d’ovo sexage existent. Les investissements restent cependant très coûteux : de l’ordre de plusieurs millions d’euros pour une machine standard. Le Gouvernement a d’ailleurs souhaité sécuriser ces machines. « Pendant cinq ans, on ne pourra pas les remettre en cause, de quelque manière que ce soit, le temps d’amortir ces lourds investissements », précise-t-on dans l’entourage du ministre. Les surcoûts sont évalués à 50 millions d’euros par an pour la filière. Elle peut néanmoins compter sur une partie des crédits de France Relance pour les financer.

 

0,06 centime par œuf

Des exceptions sont prévues par le décret. Ainsi pourront être broyés des poussins destinés à l’alimentation animale, notamment ceux à destination des animaux de zoo (rapaces et reptiles en particulier) et ceux qui servent à des fins scientifiques ou encore « les animaux blessés ou atteints d’une maladie entraînant des douleurs ou souffrances intenses, lorsqu’il n’existe pas d’autre possibilité pratique d’atténuer ces douleurs ou souffrances », précise le texte. Au sein de l’Union européenne qui broie chaque année 300 millions de poussins mâles (dont 50 millions en France), seuls la France, l’Allemagne et cinq autres pays (L’Autriche, l’Espagne, l’Irlande, le Luxembourg, et le Portugal) sont dans cette dynamique. « Il n’existe pas de calendrier pour avoir une mesure harmonisée au sein de l’Union européenne », explique-t-on au cabinet de Julien Denormandie. Ce qui veut dire que la production d’œufs en France (la première au sein de l’Union européenne) sera contrainte de répercuter le coût de cet ovo sexage : « environ 0,06 centime d’euros par œuf », glisse-t-on au ministère. Au risque de perdre une partie de sa compétitivité. Le consommateur est-il prêt payer plus cher sa boîte d’œufs au nom de l’ovo sexage ? Et quand bien même l’Union européenne serait à l’unisson, encore faudrait-il mettre en place des clauses miroirs pour que chacun joue à armes égales. Mais la Chine qui produit environ 400 milliards d’œufs par an (112 milliards pour l’UE, 15,7 milliards pour la France) sera-t-elle d’accord ? En attendant, il faudra trouver une filière et des débouchés économiques pour les millions de « frères de poules » afin que ceux-ci ne viennent pas (trop) concurrencer les volailles de chair.

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