Agriculture-OFB : le gouvernement à l'épreuve.
Renouer le dialogue entre l'Office français de la biodiversité (OFB) et le monde agricole est la mission que s'est fixée le gouvernement. Une tâche plus compliquée qu'il n'y paraît comme l'ont constaté les ministres Annie Genevard (Agriculture) et Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique).

Apaiser les tensions, aplanir les divergences et tenter de retisser les liens : telle est la mission que se sont donnée les ministres de l'Agriculture, Annie Genevard, et de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher lors d'un déplacement au siège de l'Office français de la biodiversité (OFB) à Auffargis (Yvelines) le 17 avril dernier. " Nous sommes ici pour montrer que nous sommes en soutien de notre police de l'environnement et dénoncer les attaques dont elle a été victime (...) mais aussi faire en sorte d'améliorer le fonctionnement et la compréhension des contrôles " et " travailler à un partenariat entre le monde agricole et l'OFB ", a déclaré à l'issue de la visite à nos confrères de l'AFP Agnès Pannier-Runacher. À peine les deux ministres étaient-elles arrivées sur le terrain qu'un comité d'accueil FNSEA-JA les attendait et qu'un communiqué de la Chambre d'agriculture d'Ile-de-France tombait sur les boîtes mail des journalistes. Cette dernière a dénoncé " une visite organisée en catimini, sans même tenter d'associer ceux qui sont pourtant en première ligne : les agriculteurs " et " une provocation de trop ".
" Concessions au monde agricole "
La réaction des syndicats de l'OFB a été, sur la forme, toute aussi critique envers les dix mesures proposées par les deux ministres (lire encadré). L'intersyndicale OFB a indiqué " ne pas croire à l'efficacité de ces mesures dont certaines sont spécialement inappropriées et dangereuses ". Ses dirigeants ont avancé l'idée de réactiver le mouvement de grève nationale qui avait été assez suivi en janvier dernier.
La principale pierre d'achoppement vient du port d'armes par les agents de l'OFB. Une circulaire adoptée en décembre 2024 et validée par le Premier ministre, François Bayrou, stipule que " le port d'arme est discret pour l'ensemble des contrôles administratifs programmés dans les corps de ferme ", autrement dit, dans un holster et non visible. Les syndicats agricoles préfèrent quant à eux que les agents ne soient pas armés pendant les contrôles, même s'ils pourraient se satisfaire de ce port d'arme discret... Les syndicats de l'OFB estiment que les propositions du gouvernement " font beaucoup de concessions au monde agricole, sans contreparties, et demandent beaucoup d'efforts aux agents de l'OFB ", conduisant " à affaiblir notre action et la mise en œuvre du droit de l'environnement ". Autrement dit, chacun campe sur ses positions. Le gouvernement qui entend " restaurer la confiance " selon les mots de deux ministres, ne va pas avoir la tâche facile.