2019, l’année du blé dur normand ?
        
      
      
            La filière blé dur française étaient réunie en colloque à Tours le 5 février. Répondant à une demande des semouliers, des agriculteurs du sud de l’Eure, soucieux de diversifier leurs assolements - s’initient à cette culture.
      
La qualité du blé dur dépend essentiellement de sa teneur en protéines. L’objectif est d’atteindre 14%. Pour cela, la réussite de la fertilisation azotée est primordiale. Elle passe par le calcul de la dose prévisionnelle, qui doit tenir compte de la variété. Pour le blé dur, les besoins par quintal sont variables selon les variétés : les plus productives ont des besoins en azote plus élevés et nécessitent un dernier apport plus important.
La dose totale d’azote du blé dur est souvent équivalente à celle du blé tendre. En effet, si son potentiel de rendement est plus faible, ses besoins en azote sont supérieurs à ceux du blé tendre. Comme pour le blé tendre, le dernier apport impacte la teneur en protéines. Le fractionnement est régulièrement plus efficace en quatre apports qu’en trois : le premier apport est généralement réalisé en sortie d’hiver, le second au stade épi 1 cm, le troisième à montaison et le dernier à sortie dernière feuille. Si les reliquats en sortie d’hiver sont élevés (> 60 kg N/ha), une impasse est généralement préconisée. La plante absorbera mieux l’azote s’il est apporté tardivement, avec un effet positif sur la teneur en protéines. Un report de 40 u d’azote au stade dernière feuille étalée permet une augmentation de 0,5 % de la teneur en protéines. L’azote apporté au stade dernière feuille étalée est au moins aussi efficace sur le rendement que l’azote apporté début montaison. Pour affiner le calcul de la dose prévisionnelle et ajuster la quantité totale d’azote a apporter au plus près des besoins de la culture, l’utilisation d‘outils de pilotage comme Farmstar ou N Tester est recommandé.
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 Des surfacesen reculLes surfaces françaises 
enblé dur pour 2019 diminueraientde -20 à – 25% 
 parrapport à 2018. Les raisonssont diverses : d’abord  
un effetmarché, avec des prix indexéssur le cours mondial.  
Les troisquartde la production françaisesont exportés et  
soumis à laconcurrence d’autres grandsexportateurs comme  
le Canada,le Mexique ou la Turquie. Ainsi, lateneur moyenne 
 en protéine dela dernière récolte était bonne(14.5% moyenne  
France) maisn’a pu être pleinement valorisée.La baisse des  
surfaces est égalementlié au manque de pluiesà l’automne,  
qui a bousculé lecalendrier des semis de céréales. 
Les producteurs ont pu déciderde reporter des semis sur 
d’autres espèces au printemps2019. 
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 Environnement, santé, naturalité 
Les consommateurs français aimentles  
pâtes, qu’ils consommentà hauteur de  
8,1 kg paran et par habitant ! A l’occasion 
du dernier colloque blé dur, lesrésultats d’une 
 enquête BVA-INRA2016-2017 ont été publiés : 
les consommateurs sont de plusen plus sensibles  
aux matièrespremières locales et premium : 
une opportunité dont la filièreblé dur entend se saisir.  
L’étuderecommande 3 actions pour  
renforcerla filière blé dur : 
 garantir le blé dur français dans les usines françaises,  
garantir le revenu des agriculteurs,  
développer les filières locales.  
 La filière française a déjà des atouts en main avec ses 3 semouleries et 10 fabricants de pâtes 
et de couscous sur son sol. 
Le souhait des consommateurs est en phase  
avec le plan de transformationde la filière qui, 
 parmi ses objectifs, veut  
« créer de la valeur via des stratégies  
de segmentationde l’offre ». 
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