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2010-2020 : les territoires normands se transforment.

Que de transformations en 10 ans, depuis le dernier recensement agricole ! La Normandie a vu la géographie de ses productions évoluer rapidement, dans la Manche avec une vocation laitière réaffirmée, et ailleurs avec un glissement vers les grandes cultures notamment en Seine-Maritime.

PRODUCTION OU COMBINAISON DE PRODUCTIONS DOMINANTE PAR COMMUNE
PRODUCTION OU COMBINAISON DE PRODUCTIONS DOMINANTE PAR COMMUNE
© SOURCE : AGRESTE – RECENSEMENT AGRICOLE 2010 -2020

Les résultats du recensement agricole 2020 commencent à être diffusés. Ils donnent par exemple une vision des productions dominantes par commune. Une carte identique a été reconstituée sur les mêmes bases pour 2010 : que de chemin parcouru en 10 ans !

 

A L’OUEST LE LAIT COMME PRIORITE

Longtemps les laitiers du Bocage bas-normand ont diversifié leurs systèmes avec des activités d’engraissement de bovins notamment. Dans ce secteur, la majorité des communes apparaissait en dominante « bovins mixtes lait-viande ».

La levée des quotas, au milieu de la dernière décennie, a changé la donne : depuis, la Manche a été le premier département français par l’accroissement de sa production laitière. Les exploitants ont concentré leurs moyens de production, humains et matériels, sur la production principale : le lait.

Sur la carte de 2020 tout l’axe Flers-Cherbourg est occupé désormais par des communes où l’activité « Bovin lait spécialisée » est dominante. C’est surtout l’orientation « bovins mixtes » qui recule. Les communes à dominante de polyculture-élevage du Sud-Manche résistent plutôt bien.

Au total en Normandie, sur 2 623 communes, 120 ont vu leur dominante passer du bovin mixte au bovin spécialisé entre 2010 et 2020.

 

GLISSEMENT VERS LES GRANDES CULTURES AILLEURS

Une autre tendance s’affirme dans la région depuis 10 ans : une transformation lente, mais continue des systèmes d’élevage vers la polyculture-élevage, et de celle-ci vers la grande culture spécialisée.

La transition de l’élevage bovin (souvent mixte) vers la polyculture élevage (étape « 1 » sur le schéma) s’observe de façon diffuse, principalement dans le Calvados (Bessin, bordures de la Plaine de Caen) et la Seine-Maritime (Pays de Bray). 161 communes normandes sont concernées par une telle évolution de leur dominante. Cette évolution était déjà à l’œuvre depuis plusieurs décennies.

Elle se prolonge aujourd’hui de façon très marquée par une mutation de ces systèmes de polyculture-élevage en systèmes centrés uniquement sur les grandes cultures (étape « 2 » sur le schéma). En cause la simplification des systèmes, la réduction de la main-d’œuvre, et la rentabilité relative des grandes cultures qui s’est plutôt affirmée pendant la dernière décennie.  Le phénomène est particulièrement vif en Seine-Maritime et dans les régions de l’Eure où subsistait de la polyculture-élevage, ainsi que dans le Calvados à la périphérie de la Plaine de Caen. Au total en Normandie 242 communes évoluent dans ce sens.          Ainsi en une décennie le nombre de communes normandes à dominante « grandes cultures » est passé de 500 à plus de 700.

 

GRANDES CULTURES DIVERSIFIEES

A noter que la dominante « grandes cultures » est en fait séparée en deux variantes, l’une centrée sur les céréales et oléo protéagineux, l’autre plus diversifiée avec betteraves, lin, pommes de terre… (« autres grandes cultures »). Cette dernière tend à progresser aux dépens de la première, c’est un autre enseignement de cette comparaison entre les deux recensements.

Ce passage d’une dominante « élevage » à une dominante « polyculture-élevage » (1) puis « grandes cultures » (2) est-il typiquement normand ? Les données du recensement permettent de le mesurer à l’identique dans les différentes régions de France.

La première évolution, de l’élevage à la polyculture-élevage, est présente ailleurs, dans les régions de montagne notamment (Massif central, Pyrénées, Alpes, Vosges, Ardennes), mais la Normandie concentre trois départements très concernés : le Calvados, la Seine-Maritime et l’Orne ce qui la classe au 1er rang des régions françaises par l’intensité de cette transformation.

La seconde évolution (de la polyculture élevage vers les grandes cultures) est particulièrement présente en Seine-Maritime et dans l’Eure (1er et 2nd départements français sur ce critère), suivis de près par le Pas de Calais et la Somme. La Normandie est ici au second rang des régions françaises derrière les Hauts de France, par l’intensité de cette évolution. Si l’on additionne les deux évolutions, la Normandie est de loin la première région de France concernée par les mutations allant de l’élevage aux grandes cultures en passant par la polyculture-élevage. Hormis la Manche, tous les départements normands sont concernés, au tout premier rang desquels la Seine-Maritime et l’Eure tiennent les deux premières places parmi les départements français.

 

Même si les déterminants de ces évolutions sont multiples, la décennie écoulée a vu un séisme de taille, avec la fin des quotas laitiers en 2015. Mais gageons que les évolutions de l’année 2022 dans les rapports de prix entre les différentes productions agricoles produiront d’autres changements, si elles s’installent dans la durée… Les territoires normands n’ont pas fini de se transformer !

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