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CTLN : se dépêcher d'avancer pour répondre au marché.

La CTLN (Coopérative de Teillage du Plateau du Neubourg) a tenu sa 75e assemblée générale le 11 janvier dernier. Son président, Pascal Prévost, a souhaité aux liniculteurs « une bonne année 2024 », mais a exhorté chacun à se dépêcher car « il serait dommage que le marché perde patience ».

Pascal Prévost (président de la CTLN) entouré d'Olivier Guenier (vice-président) et Bertrand Coulier (directeur général). Le sourire s'impose : « on a investi dans un outil neuf au bon moment et qui est prêt à servir la génération qui nous suit ».
Pascal Prévost (président de la CTLN) entouré d'Olivier Guenier (vice-président) et Bertrand Coulier (directeur général). Le sourire s'impose : « on a investi dans un outil neuf au bon moment et qui est prêt à servir la génération qui nous suit ».
© TG

Les cours du lin n'arrêtent pas de crever le plafond sous l'effet d'un manque de volumes suite à plusieurs récoltes consécutives décevantes, plus particulièrement en lin de printemps, et à une demande soutenue sur le marché international. L'un compense l'autre, voire même fait mieux, mais faut-il pour autant s'en satisfaire ? « Le déséquilibre offre/demande génère des inquiétudes auprès des filateurs. Quelles seront les limites de prix des produits en lin pour le consommateur ? », s'est interrogé Pascal Prévost en conclusion de son rapport moral. Et le cru 2023 ne va pas freiner la tendance. «  Sans remuer le couteau dans la plaie, le poids paille estimé sera l'un des plus faibles de ces 30 dernières années avec 1 à 5 t/ha de paille et pas plus de 600 kg/ha de fibre. Une récolte au rouissage rapide, voire avec du sur-rouissage, et 90 % d'enroulage au 20 août », a commenté le président de la CTLN.
Un cru 2023 qui fait suite à un cru 2022 où la production de fibre avait déjà chuté de 30 % sans pour autant impacter le revenu. La recette 2021 à 7 000 EUR /ha pourrait même être dépassée...

Malgré ce contexte, la coopérative, « encore une jeune fille de 75 ans », se porte à merveille avec un CA (chiffre d'affaires) de 66 MEUR (en hausse de 63 % versus 2022) et un « excédent permettant de conforter nos fonds propres ». Le commissaire aux comptes, Bertrand Blois, y est même allé de son envolée lyrique : « à ce rythme, le milliard sera atteint dans 5 ans 1/2 ».

 

DES FONDS PROPRES CONFORTÉS
Et si tout va bien dans ce qui n'est pourtant pas le meilleur des mondes, c'est notamment parce que les deux unités de teillage fonctionnent parfaitement. « Le cap des 20 000 heures est dépassé depuis juin ». Autre explication avec un important stock de report qui permet d'alimenter l'outil, même en cas de disette. On ne pavoise cependant pas du côté de Le Neubourg sachant que le report peut s'épuiser faute de réapprovisionnement suffisant. Par ailleurs, Bertrand Coulier (directeur général) et Pascal Prévost ont listé quelques points faibles générateurs d'inquiétudes pour demain. Tout d'abord, l'augmentation des charges : main-d'oeuvre avec l'inflation.
D'électricité, même si avec « + 67 %, on est un peu passé entre les gouttes ».  Une problématique « poussière » où « le port du masque reste envisageable dans certaines circonstances mais signifie une source d'attractivité en moins pour le métier ». L'approvisionnement en semences et « une réflexion à mener pour sécuriser le dossier »...

 

LE CHANVRE TEXTILE DANS LE VISEUR
Le marché des fibres de lin est en pleine expansion, mais la pénurie actuelle, due aux aléas climatiques, pourrait trouver une réponse avec d'autres fibres naturelles, comme le chanvre que la coopérative a décidé d'explorer. « C'est pourquoi nous sommes actifs sur le sujet en nous constituant nos propres références. Il reste des verrous techniques à lever. Il est encore trop tôt pour émettre un avis objectif sur sa rentabilité », avance prudemment Pascal Prévost.
Au tableau noir, Christophe Burel (directeur adjoint) a dressé un point d'étape tout en pédagogie et transparence. Plusieurs étapes ont été franchies.
La première : pouvoir récolter avec l'acquisition d'une faucheuse automotrice grâce au soutien financier de la Région et de l'Agence de l'Eau.
Ensuite, la mise en place des surfaces : 66 ha sur 24 parcelles et la récolte, avec la problématique de l'accessibilité de certaines parcelles. D'autres sont en cours comme la réception et le teillage.
A venir, la commercialisation puis l'évaluation de la rentabilité pour enfin pérenniser la sole du chanvre textile dans l'Eure. Une sole qui devrait osciller entre 150 et 190 ha en 2024. Sur le dossier lin comme celui du chanvre textile, le préfet s'est montré très attentif. « On sait vos préoccupations et on partage votre stress. Vous êtes aux avant-postes du changement climatique », a souligné Simon Babre, invitant les liniculteurs à « amplifier l'écosystème du lin à travers, par exemple, Territoire d'industrie ou bien encore France 2030, véhicules de subventions de l'Etat doté de 55 MEUR avec des thématiques assez larges. Insérez-vous dans ces dispositifs ». Fin de citation.

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