Cycle for water : l'eau désormais au fil de leur future vie.
Partis en novembre 2022 de Nouvelle-Zélande, César, William, Hugo et Pétronille, les 4 Mousquetaires amis d'enfance de "Cycle for water", ont bouclé leur périple après 3 000 000 de coups de pédales en 16 mois et 18 pays traversés. Samedi 16 mars à Bayeux (14), ils ont retrouvé leurs proches.
Bien dans leur tête malgré 30 cm de cheveux en plus et bien dans leurs mollets qu'ils se refusent de surdimensionner d'un ego d'aventurier. Tel est le bilan de santé physique et psychologique de ces 4 jeunes Bajocasses qui ont relevé le pari un peu fou de parcourir un bout de planète à vélo au profit de l'eau. Partis en novembre 2022, ils sont rentrés au bercail après 16 mois de pédalage à travers 18 pays. "Une frustration et de l'émotion de se dire que c'est fini", a avoué à son arrivée Pétronille Sartorio à sa maman, Virginie, agricultrice à Creully-sur-Seulles (14). Mais, samedi 16 mars, c'était plutôt jour de fête avant une nuit (...), de fête aussi ponctuée à 6 heures du mat en boîte de nuit selon certaines sources. "Cycle for water" a été accueilli par la famille, les amis et les sponsors pour un "débriefe" à chaud.
sensibiliser et agir au profit de l'eau
"Après 16 mois, il est temps d'atterrir," reconnaissent-ils tout en humour. Atterrir après 3 000 000 coups de pédales, 71 urgences toilettes, 3 grosses chutes mais zéro abandon. Une de leur plus grande fierté sans doute. Car au-delà de l'exploit physique, "le combat contre les montages en Nouvelle-Zélande et le froid dans le désert d'Ouzbékistan", le plus grand défi à relever, c'était l'aventure humaine. Le vivre ensemble avec leurs fortes personnalités en terres inconnues. Forcément, quelques vagues à l'âme qu'ils ont avoués pudiquement et qu'ils partageront peut-être dans l'intimité familiale plus tard. En attendant, mission accomplie. "Sensibiliser et agir au profit de l'eau", leur feuille de route du départ, s'est concrètement matérialisée. Leurs actions terrains : "rencontre de scientifiques, agriculteurs, politiques (...) afin qu'ils nous expliquent la situation hydrique dans leurs pays, puis, relais de l'information à travers nos réseaux sociaux. Interventions auprès des jeunes dans les écoles, collèges, lycées et universités afin de les sensibiliser et d'échanger au sujet de l'eau. Mise en place, construction et financement de 5 projets permettant d'améliorer l'accès à l'eau et à l'assainissement de communautés situées en Asie du Sud Est et en Inde".
Inde : "le pays le plus intense dans notre aventure, qui nous a fait mûrir et qui nous a chamboulés dans nos croyances".
un chemin intellectuel
Tout un chemin pratique mais aussi intellectuel qui leur a permis de faire le lien entre l'eau et la politique, l'eau et l'éducation, l'eau et la mafia, l'eau et les femmes... "30 % de la population mondiale n'a pas accès de façon durable et ce sont les femmes, qui doivent aller chercher l'eau et la faire chauffer, qui sont le plus impactées". La boucle n'est cependant pas bouclée. Bayeux n'est qu'un leurre et certainement pas la vraie ligne d'arrivée. Les quatre comparses portent désormais "leur bonne parole" auprès des écoles, comme à Cherbourg, ou auprès de ceux que le sujet de l'eau en cette période de perturbation climatique passionne ou inquiète.
un avant et un après
Enfin, pour César, William, Hugo et Pétronille, il y a désormais un avant et un après. L'Inde par exemple, "le pays le plus intense dans notre aventure, qui nous a fait mûrir et qui nous a chamboulés dans nos croyances", avouent-ils. Cet autre atterrissage, pas le plus simple, il leur faudra bien le négocier.
Quant à Pétronille, ingénieure agro (Purpan) de formation, elle n'exclut pas de reprendre l'exploitation familiale un jour. Avec du lait ou sans lait ? La question n'est pas encore tranchée mais avec de l'eau sans doute dans une approche raisonnée de la préservation et du partage de la ressource. Une nécessité planétaire et un enjeu de paix et de fraternité dans le monde. César, William, Hugo et Pétronille espèrent un jour passer le flambeau "de l'eau" à la nouvelle génération. À pied, à vélo, à cheval (...), qu'importe. L'appel est lancé. Ils sont prêts à accompagner les relayeurs, forts d'une expérience légitime. Félicitations !