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RECOLTE DU CHANVRE TEXTILE DANS LE CALVADOS. De l'arrachage à la coupe.

Un premier essai individuel en 2020. Une dizaine d'hectares en 2021. 70 hectares cette année. Plusieurs centaines l'an prochain ? Le chanvre textile poursuit sa quête territoriale dans le Calvados.

L'automotrice de fauchage est calibrée pour une sole de 300 hectares. Au poste de pilotage, Hugo Ozenne, employé de la coopérative et en charge du dossier « chanvre ». Il est en relation permanente avec Niels Baert (concepteur de la machine) pour optimiser son utilisation et apporter les dernières améliorations.
L'automotrice de fauchage est calibrée pour une sole de 300 hectares. Au poste de pilotage, Hugo Ozenne, employé de la coopérative et en charge du dossier « chanvre ». Il est en relation permanente avec Niels Baert (concepteur de la machine) pour optimiser son utilisation et apporter les dernières améliorations.
© TG

L'automotrice récolteuse de chanvre textile, conçue par la société Hyler (Belgique) et financée en partie par la Région Normandie, est de retour pour une seconde campagne en terres calvadosiennes. Quelques améliorations ont été apportées. Le point avec Henri Pomikal, vice-président de la coopérative lin du nord de Caen, coopérative propriétaire de la machine.

 

Quelles sont les évolutions majeures de la Sativa 200, version 2 ?

On n'arrache plus la plante, mais on la coupe au sol grâce à un lamier. Parallèlement, les coeurs du bec d'acheminement ont été ouverts pour une alimentation plus régulière de la machine. Enfin, on coupe désormais la tête du chanvre qui est ensuite broyée. Ce broyat n'est pas encore récupéré, mais il le sera l'an prochain grâce à un caisson embarqué à l'arrière de la cabine.

 

Votre sentiment après 2 jours de chantier ?

Il s'agit de la mise en route d'une machine qui n'existait pas auparavant. Ça ne se fait pas d'un simple claquement de doigts, il y a toujours quelques aléas. On a récolté 10 ha en 2 jours sans incident majeur et, au bilan, nous avons atteint notre objectif. A savoir une bonne parallélisation de la matière coupée et calibrée à 90 cm. C'est de bon augure pour la suite. Il nous reste désormais à retourner, enrouler, teiller...

Des opérations sur lesquelles il existe des marges de progrès ?

On va valider la fauche, mais il nous reste à valider l'ensemble du process jusqu'au teillage. On se pose encore des questions. Faut-il rouler les andains ? Faut-il faire un pré retournage ? Ce qui est intéressant cette année, c'est que nous allons pouvoir réaliser des tests grandeur nature sur des parcelles de plusieurs hectares alors que l'an dernier il s'agissait de micro-parcelles.

 

Prochaine étape ?

En octobre-novembre, nous réunirons nos adhérents pour leur exposer les résultats techniques de cette campagne 2022. Ensuite, il y aura des décisions à prendre : se contenter d'une seule machine qui est taillée pour 300 ha en théorie ou investir dans une seconde automotrice.

 

Mais en face, il y a un marché ?

Aucun problème de commercialisation. Si nous avions 50 conteneurs en stock, tout serait vendu demain matin. Tout le monde demande du chanvre.

 

Durablement ?

Nous sécurisons la filière en signant des chartes avec l'association « Lin et chanvre bio » et d'autres acteurs amont et aval. L'objectif est que le chanvre français soit teillé, filé et tissé localement, jusqu'à la confection. L'enjeu est de relocaliser une industrie textile en France avec des fibres naturelles.

 

En cet été caniculaire et sans eau, comment s'est comportée la culture ?

Je suis assez surpris. Le chanvre n'a quasiment pas subi les excès de la chaleur. Sur les 70 ha que nous avons implantés, les parcelles sont homogènes, autour de 2 m à 2,30 m.
On peut penser que le chanvre tamponne les conditions extrêmes. Mais attention, l'étape la plus délicate, c'est le semis, pas de droit à l'erreur à ce niveau sinon ça se paie très cher.

 

Et quid enfin de la marge à l'hectare par rapport au lin ?

Il est trop tôt pour le dire, mais on peut penser qu'à terme et grâce à une bonne maitrise technique et agronomique, on arrivera à des marges quasi équivalentes. Cependant, je rappelle que l'idée de départ c'était de trouver une réponse à la perte de la culture de la betterave sucrière sur notre territoire. Je voulais retrouver une tête d'assolement sur une rotation de 6 ans pour pouvoir faire du lin. Ce pari est en passe d'être gagné.

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