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La souveraineté alimentaire prend du plomb dans l’aile.

Des ZNT qui passeraient de 3 à 10 mètres, une qualité 2021 en blé meunier pas forcément au rendez-vous, de nouveaux bâtiments d’élevage qui ne peuvent plus sortir de terre, des projets de développement agricole contrariés par des associations... Et si c’était la souveraineté alimentaire nationale qui était remise en cause ? FNSEA 27 et JA tirent la sonnette d’alarme.

Au côté de Fabrice Moulard (FNSEA 27) et Victor Delavoipière (JA 27), tous les élus ou leur représentant avaient répondu présents.  « On compte sur vous pour nous soutenir dans nos projets de développement,» espère la Ferme départementale.
Au côté de Fabrice Moulard (FNSEA 27) et Victor Delavoipière (JA 27), tous les élus ou leur représentant avaient répondu présents. « On compte sur vous pour nous soutenir dans nos projets de développement,» espère la Ferme départementale.
© TG

FNSEA 27 et JA ont invité, ce lundi à Guichainville, les parlementaires, élus territoriaux et d’OPA pour un point agricole de rentrée. Au menu : situation de l’agriculture départementale et bilan moisson, ZNT et conséquences de la décision du Conseil d’Etat, entrave à l’entreprenariat agricole, réforme de la PAC.

 

Ne pas obérer notre capacité a produire

Sans sombrer dans le catastrophisme, Fabrice Moulard s’est inquiété d’une tension sur les marchés. Pour le président de la FNSEA 27, « si on obère trop notre capacité à produire, on pourrait être amené à importer. Les stocks peuvent très vite basculer avec des lendemains qui pourraient être douloureux ». En d’autres termes, l’assiette française si on n’y prend pas garde, pourrait dépendre d’un bateau russe ou canadien... Cette morosité ambiante s’explique par une moisson longue et compliquée avec une qualité qu’il faut aller chercher à coups (et coûts) d’allottements et de triage. Parallèlement, « le marché du blé à moins de 72 de PS n’existe pas encore, mais il va venir », de source coopérative. Et selon la formule chiraquienne qui veut que les emmerdements volent toujours en escadrille, « le camion d’engrais liquide est passé de 180 e à 340 e et il pourrait même y avoir pénurie d’azote ».

 

ZNT : la boite de Pandore

C’est dans ce contexte tendu que le Conseil d’Etat a retoqué, en juillet, le processus de concertation des chartes de bon voisinage concernant les ZNT (Zone de Non Traitement). « Un dossier qui prend mauvaise tournure et où l’on ne sait pas où est la science. On va à l’encontre de la souveraineté alimentaire. C’est une mécanique infernale qu’on est en train de mettre en place », se fâchent de concert les syndicalismes jeune et ainé. Dans le collimateur, une largeur de ZNT qui pourrait passer de 3 à 10 mètres. Concrètement, à l’échelon d’une commune du département où l’on a mesuré l’impact, on passerait de 2,5 à 11 ha. Autre élément d’incompréhension, pourquoi les mêmes contraintes distancielles face à un mur de deux mètres ou quand la maison d’habitation se trouve à l’opposé de la limite parcellaire. « Le danger ne vient pas forcément du voisin, tout activiste peut se plaindre », souligne Fabrice Moulard. Un céréalier qui s’affranchirait de la ZNT vis-à-vis de sa propre résidence pourrait également être inquiété. « Il y a un risque aussi de radicalisation de certains agriculteurs », n’a pas caché le président de la FNSEA 27. Quant à prévenir ses 80 voisins qu’on va passer le pulvé tel jour à telle heure, « simplement irréaliste ». Les éleveurs ne sont pas épargnés non plus. De nombreux bâtiments deviennent de plus en plus désuets parce que construire une nouvelle installation, même si tous les clignotants sont au vert, génère des levées de boucliers. Même constat vis-à-vis de projets de méthanisation à taille humaine où les anti savent parfaitement jouer la montre. L’installation va bientôt devenir une gageure. « Les enfants jettent l’éponge. On a décrédibilisé notre métier. On est en train de casser la ferme familiale », craignent certains.

Ecoute attentive des élus à qui la FNSEA 27 a délivré des axes d’actions très concrètes : « pas de transition écologique à marche forcée. Un fléchage des aides du second pilier qui ne soit pas exclusif bio, il y a aussi les grandes cultures et l’agriculture de précision. Des bords de route, au moins côté culture, fauchés dès le mois de juin. Des chardons, contre lesquels nous n’avons plus de réponse chimique, détruits dans les lieux publics y compris les bassins de rétention...»

Des élus parfois confrontés aux mêmes anti-tout quand il s’agit d’aménager pour demain.

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