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Champs d'innovation : le plein de solutions.

La 6e édition du forum Champs d'innovation a eu lieu jeudi 23 novembre au lycée agricole du Robillard, à Saint-Pierre-en-Auge. Un nouveau lieu pour une nouvelle formule 100 % tournée vers les attentes des agriculteurs.

« On est ravi de ce fourmillement. L'avenir de l'agriculture, ce sont aussi les apprenants », constate Gilles Lievens vis-à-vis de l'organisation du forum au sein du Robillard.
« On est ravi de ce fourmillement. L'avenir de l'agriculture, ce sont aussi les apprenants », constate Gilles Lievens vis-à-vis de l'organisation du forum au sein du Robillard.
© LM

« Ça fait plaisir de se serrer. Cela veut dire qu'il y a beaucoup de monde », s'enthousiasme Gilles Lievens, président du pôle innovation recherche et développement des Chambres d'agriculture de Normandie, lors de l'inauguration du forum Champs d'innovation. En ce jeudi 23 novembre, le rendez-vous était donné à l'établissement du Robillard à Saint-Pierre-en-Auge. Un nouveau lieu « plus agricole », remarque Julien Fischer [la précédente édition s'est déroulée au MoHo à Caen, NDLR], chef de projet valorisation et transfert des travaux de R&D à la Cran, pour une nouvelle formule « plus interactive », souligne Gilles Lievens.
Le forum a allié la présentation de 25 solutions innovantes et l'organisation de sept ateliers (tables rondes, conférences, etc.). Environ 400 visiteurs - dont beaucoup d'étudiants - ont fait le déplacement pour le plus grand plaisir des organisateurs à savoir les Chambres, l'Acta (instituts techniques agricoles), avec le soutien de la Région Normandie.

CHANGEMENT CLIMATIQUE
« L'objectif, c'est de répondre aux besoins des agriculteurs », clame Julien Fischer. C'est pourquoi les Chambres ont consulté le monde agricole via un questionnaire afin d'identifier les sujets qui l'animent. En ressortent des solutions principalement liées à l'adaptation au changement climatique avec la gestion et la valorisation des prairies, l'agroforesterie, la diminution de l'usage des intrants (en productions légumières ou grandes cultures), l'amélioration de la fertilité des sols, etc. « On cherche des solutions qui ont une rigueur scientifique, opérationnelles ou sur le point de le devenir », affirme-t-il.

CLIMABAT
Sylvain Kientz, de la Cran, a présenté le projet ClimaBat. Couplant un site internet « ressources » et une application, cette solution conseille les agriculteurs « pour adapter leurs bâtiments d'élevage en fonction du changement climatique. Des alertes à la semaine peuvent être créées en fonction des pics de chaleur », décrit le spécialiste. Basée sur la géolocalisation et le type d'élevage, ClimaBat identifie les axes d'amélioration en lien avec le service bâtiment des Chambres. « Beaucoup de translucides ont été posés à l'époque sur les toitures ou les pans de bâtiment. Depuis, on se rend compte qu'il vaut mieux privilégier d'autres matériaux et techniques pour apporter de la luminosité », constate-t-il.

PLANTES COMPAGNES
L'Institut technique de la betterave a présenté son travail de recherche sur les plantes compagnes afin de réduire les populations de pucerons et la jaunisse au sein des parcelles de betteraves. « L'avoine rude et l'orge de printemps présentent des résultats intéressants. Il faut les implanter au printemps, à raison de 75 grains/m2, en même temps que les betteraves », explique Alexandre Metais de l'ITB. Les plantes compagnes perturbent visuellement et olfactivement le puceron : « elles auraient un effet répulsif. Leur implantation réduirait de 30 % la présence de pucerons et donc de jaunisse. Elles ne remplacent pas les insecticides, mais elles les renforcent. C'est une alternative partielle », explique-t-il. Cependant, il faut bien penser à « détruire les plantes compagnes, une fois le stade 4 à 6 feuilles des betteraves atteint. Au-delà, il y aura une concurrence et l'on s'expose à une perte de rendement pouvant atteindre les 20 % », avertit Alexandre Metais.

NOUVELLE FEUILLE DE ROUTE
Le rendez-vous, outre la présentation de solutions innovantes, a été le théâtre du renouvellement de la feuille de route Innovation recherche & développement (IRD). « L'État d'esprit de ce nouveau contrat, c'est de permettre l'appropriation des solutions par les agriculteurs. C'est le concret et le changement qui nous intéressent », affirme Gilles Lievens. Signé pour quatre ans reconductibles, elle vise à développer une culture de l'innovation et à diffuser lesdites solutions aux agriculteurs et futurs professionnels du secteur.

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