Aller au contenu principal

BENOIT GROSFILS, président de l’ordre régional des vétérinaires

Rester prudent, mais ne pas tomber dans la psychose des réseaux sociaux.

Les photos de présumés cas de mutilations et agressions sur les équidés se multiplient sur les réseaux sociaux et dans les journaux. Les journalistes s’expriment, les autorités leurs emboîtent le pas ainsi que les propriétaires ou éleveurs. Mais, qu’en pense le corps médical ?

 

Comment réagit votre profession ?

On a aucune information officielle. Il n’y a que les délires sur les réseaux sociaux. J’ai appelé quelques confrères. Ils n’ont aucun cas. J’ai aussi essayé de faire le point avec ceux qui causent sur les réseaux sociaux. En conclusion, la plupart sont intervenus pour des animaux blessés par des barbelés, des véhicules ou encore leurs congénères. Pour le moment, en Normandie, on a du mal à trouver des cas. Il y a sûrement des affaires, si les journaux le disent. Même la Gendarmerie nationale m’a spécifié que ce sont 34 cas en France depuis 10 ans et à en croire les réseaux sociaux, il y en a 10 par jour !

 

Et les propriétaires et les éleveurs sont dans quel état d’esprit ?

Ils sont dans une psychose totale. Ils sont affolés. Certains dorment dans l’écurie et font des rondes la nuit. C’est là que la Gendarmerie nationale a des craintes. Qu’un gars qui s’arrête pour pisser le long d’un pré prenne un coup de chevrotine.

 

L’ordre des Vétérinaires se mobilise-t-elle ?

Bien sûr ! La semaine dernière (interview le lundi 14 septembre), il y a eu une grande réunion au ministère de l’Agriculture pour faire le point. Ils demandent surtout de rester vigilants. Il y a une vraie prise de conscience et tout le monde prend cela au sérieux même si pour le moment, il n’y a pas de piste. Maintenant, il faut surveiller et que la Gendarmerie Nationale fasse son boulot.

 

Que pensez-vous des blessures infligées ?

Les équidés sont des animaux que l’on peut approcher facilement. On ne peut pas les enfermer, car il n’y a pas assez de places. Alors, on peut blesser un cheval, mais au premier coup, il va se débattre, se défendre et fuir ! Un cheval ne se laisse pas massacrer. Par exemple, en Seine-Maritime, le cas de la mâchoire fracturée avec une batte de baseball ne s’est pas avérée. Cela a pu être un coup de sabot d’un autre cheval. Et puis, quand je lis un âne éventré ou un oeil arraché, je peux dire que même sous anesthésie ce n’est pas facile, alors à vif ! Cela doit être très compliqué. L’autre angle est qu’un équidé comme un bovin peut se blesser dans son pré. S’il reste à terre, il ne faut pas attendre longtemps pour que les prédateurs agissent. J’ai vu une vache se faire à demi dévorer la vulve, les mamelles, les oreilles et le bout du nez par les renards. Alors, si vous avez des infos, dites-le-moi !

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Céline Lefevres entourée de son ancien et nouveau président. "La qualité du binôme président-directrice est fondamentale pour faire grandir l'entreprise en toute sérénité", insistent de concert Patrick Pottier et Gilles Lancelin.
AS 27 : Patrick Pottier passe le flambeau à Gilles Lancelin.
En cette année olympique, Patrick Pottier, président d'AS 27 (Accompagnement Stratégie Eure) depuis 2013, a passé le 11 …
De g. à d. : Céline Collet, Gaëlle Guyomard, Jean-François Chauveau, Gilles Picard, Guillaume Burel, Denis Letellier, Vincent Leborgne sont prêts à accueillir tout le monde le 16 mai à Beuzevillette.
L'édition MécaLive Ouest 2024 le 16 mai à Beuzevillette.
Un programme riche et varié d'ateliers attend les visiteurs tandis que plus de 80 exposants, 70 marques de matériels et des…
Des évolutions sur la fiscalité du foncier sont attendues.
Fiscalité et agrivoltaïsme au menu des propriétaires ruraux.
La fiscalité du foncier agricole et le cadre de développement de l'agrivoltaïque étaient à l'ordre du jour de la section…
Participez au programme Giverni.

Les bovins sont capables d'acquérir une résistance aux strongles de l'intestin et de la caillette. Peut-on mettre en évidence…

La charte a été officiellement signée le 16 avril lors d'un point agricole avec Simon Babre, préfet de l'Eure.
Charte de déontologie des contrôles.
Les agriculteurs ne sont pas des délinquants en puissance, mais ce ressenti est une pression qui pèse sur leurs épaules : comment…
Plus de 3 000 cactus poussent sur l'exploitation de Jessy Charetiers.
La Normandie devient une terre à cactus 
Jessy Charetiers, jardinier-paysagiste indépendant installé à Courbépine (Eure), cultive plus de 3 000 cactus 100…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole