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Une année trop sèche pour le lin textile.

Après une présentation du contexte climatique de l’année, un point sur les aspects désherbage et maladie.

© ARVALIS

Les cumuls de pluie très importants durant l’hiver, jusqu’à la mi-mars, et l’absence de gel ont eu des conséquences sur le semis des linières. Après l’arrêt de la pluie le 15 mars, l’ensemble des zones de production est rentré dans une période de sécheresse. Entre le 20 mars et le 20 avril, les cumuls de pluie se situaient seulement entre 10 et 15 mm. Sur les terres séchantes, les semis ont débuté dans la première quinzaine de mars mais la plupart des linières ont été semées entre la fin mars et début avril. Le manque d’eau, les températures très fraîches (inférieures à 0°C certains jours) et les conditions venteuses ont perturbé les levées avec des phénomènesde doubles, voire de triples levées. C’est un phénomène très marqué cette année.

Dès le semis, la plante a manqué d’eau et a subi des à-coups climatiques très marqués, avec des amplitudes thermiques pouvant aller de 0°C à 25°C dans une même journée. Ces conditions ont stressé la plante et compliqué les interventions. Le risque altises s’est manifesté très tôt, au début du semis.

Des travaux sont conduits depuis 2019 par Arvalis sur le risque altises dans l’Eure et dans l’Aisne. Le début du pic d’activité des altises a coïncidé avec la levée du lin sur l’essai de l’Eure qui a été semé le 26 mars. Le lin a levé en date du 7 avril, avec des phénomènes de doubles levées. « Encore cette année, la notion de vigueur semble très corrélée avec l’importance de l’impact des morsures d’altises sur les plantes. Le premier levier efficace reste une levée rapide et homogène, favorisée par un semis dans un sol ressuyé et réchauffé. » insiste Cynthia Torrecillas, ingénieur régional qui a également évoqué le rôle que pourrait jouer le phosphore. Dans les essais, la localisation du phosphore montre une meilleure vigueur de la plante mais n’a pas mis en évidence une diminution du nombre de morsures, quelque soit l’engrais appliqué ou la dose. Les essais seront reconduits et les produits de biocontrôle et les biostimulants en TS sont également testés. Pour lutter contre les altises, il existe encore des solutions chimiques qui fonctionnent mais de bonnes conditions d’applications doivent être respectées : intervenir en présence des insectes (produitsde contacts), en fin de journée de préférence, avec un volumed ’eau important.

 

RETRAIT DU BROMOXYMIL

Benoît Normand, ingénieur régional, fait un point sur le désherbage. Il rappelle les efficacités mitigées des prélevées et présente les solutions disponibles à ce jour. Ces dernières deviennent restreintes et vont encore diminuer avec le retrait du Bromoxymil (emblem flo). D’autres solutions sont en cours d’évaluation, notamment en allant chercher d’autres matières actives sur d’autres cultures. « Aujourd’hui deux matières actives paraissent sélectives mais il est trop tôt pour en parler. Nous testons également l’application d’hormones à stade précoce. Mais les conditions d’application restent encore une fois primordiales : l’adventice doit être accessible à la pulvérisation. Il est également de conseillé de traiter le soir, sur feuillage sec avec un volume d’eau conséquent. Il faut faire attention aux amplitudes thermiques car les risques de phytotoxicité sont élevés, attention également au bas volume pour les mêmes raisons. Le lin est très fragile, il réagit très fortement aux désherbants de post-levée. Pour les foliaires systémiques, les conditions doivent être poussantes et attention toujours aux amplitudes thermiques. Dans la semaine du 15 mai, il y a eu des problèmes de sélectivité avec emblem et chekker. Les jeunes plantules ont grillé ».

 

HÉLIOSOUFRE S EN COURS D’AMM

Au niveau des maladies, cette année, la pression oïdium a été parfois précoce dans quelques parcelles, mais en général plutôt tardive, à début floraison. Aucun symptôme de septoriose n’a été relevé. L’amistar gold est aujourd’hui homologué sur sclérotinia et est en cours d’homologation pour l’oïdium et la septoriose. Des essais sur quelques spécialités de biocontrôle ont été mis en place dans l’Eure et dans la Somme. Pour l’héliosoufre S (formulation liquide), un dossier d’AMM a été déposé. Dans les essais une modalité à 3 passages d’héliosoufre S permet d’atteindre les meilleures efficacités sur l’oïdium.

Plus la maladie arrive tôt, plus elle sera nuisible. Les pertes dues à l’oïdium peuvent s’élever jusqu’à 800 kg de fibres/ha, d’où l’intérêt d’intervenir à un stade précoce de la maladie. Aujourd’hui, en matière de solution chimique, le Nissodium positionné très tôt, dès les premiers signes d’apparition de l’oïdium, ne perturbe pas la physiologie de la plante et a une rémanence importante. Associé au JOAO il permet d’atteindre des niveaux de rendement identiques aux modalités de référence. En matière de résistance variétale à l’oïdium, Bolchoï est parmi les variétés anciennes la plus tolérante. Dans les variétés nouvelles, Elïxir et Evasïon sont respectivement assez et moyennement tolérantes.

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