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Stéphane Vacher : « le lin d’hiver va faire son entrée dans le Vexin ».

« C’est une année culturale un peu catastrophique. On a enroulé des bouts de parcelles qui ne seront pas valorisables ». Stéphane Vacher, responsable « lin » de la FNSEA 27, dresse un premier bilan du cru 2023 et se projette déjà sur les prochains semis : 2023 pour le lin d’hiver et 2024 pour le lin de printemps.

Des lins courts, 50 à 70 cm, et la qualité ? « Je ne pense pas
que l’eau ait fait tant de mal. Le lin n’était pas roui au début
de l’épisode pluvieux. Aujourd’hui, tout est roulé dans l’Eure »,
commente Stéphane Vacher.
Des lins courts, 50 à 70 cm, et la qualité ? « Je ne pense pas
que l’eau ait fait tant de mal. Le lin n’était pas roui au début
de l’épisode pluvieux. Aujourd’hui, tout est roulé dans l’Eure »,
commente Stéphane Vacher.
© TG

« Dans le Vexin, on est à 97 % de lin de printemps », calcule à la louche Stéphane Vacher, président de la section Lin de la FNSEA 27 depuis le printemps dernier. « Tout le bassin est impacté à cause d’un printemps sec (en mai) qui a pénalisé une culture à cycle court, 100 jours ». Conséquence à l’arrachage : « des lins très courts de 50 à 70 cm. Il y a des zones dans les parcelles qui ne seront pas valorisables. Certaines ne valaient peut-être même pas la peine d’être arrachées ».

 

DES LINS DE 50 A 70 CM

Pour limiter la casse, Stéphane Vacher a réalisé des lots qui seront ultérieurement analysés. Si le coût de teillage dépasse la valeur marchande du produit, pas la peine ! Il faudra alors se débarrasser d’une quantité de biomasse sans passer par la case « brûlage » (interdit), pas simple. Ce déficit quantitatif ne sera pas sans conséquence sur les outils, coopératifs ou privés, de teillage. « La mauvaise récolte 2023 va éponger les stocks de report. Si on enchaîne sur une mauvaise récolte 2024, on peut craindre du chômage technique ». Un risque d’autant plus grand que, depuis quelque temps, de nouvelles chaines de teillage ont été mises en route sur le département.

 

HIVER OU PRINTEMPS

A un moment où le marché tire la fibre naturelle par le haut et alors que les outils ont faim, il ne faut surtout pas baisser la garde et trouver des solutions face au changement climatique. Après deux années consécutives défavorables au lin de printemps, le lin d’hiver va-t-il exploser dans le Vexin ? « A chacun de prendre ses responsabilités, invite Stéphane Vacher. Le lin d’hiver est moins qualitatif et il peut geler une année sur 3. Il faut donc faire des choix. » Un choix d’équilibre et la quête du bon dosage. « Peut-être 1/3 des surfaces », imagine Stéphane Vacher sachant que le ratio dépendra également de la disponibilité en semences.

 

NE PAS DURCIR LA REGLEMENTATION

« Le réchauffement climatique est une réalité, mais on s’y adapte », insiste le responsable syndical. Et s’il faut faire plus de lin demain pour répondre à une demande nationale et internationale croissante, ce n’est pas dans le Vexin que le potentiel de développement présente le plus de marge. « On est presque au taquet avec 20 % des surfaces pour la plupart des liniculteurs ». Il va donc falloir conquérir de nouveaux territoires et surtout de nouveaux talents. « Avec cette culture, il faut savoir être patient même si elle pousse très vite. Il faut avoir le sens de l’observation. Il faut être bien équipé (...) », liste-t-il comme gages de qualité. Un challenge que la Ferme Départementale saura relever si besoin. Celui de la règlementation qui se durcit est plus inquiétant. Elle pourrait mettre à mal la sole euroise bien plus vite que le réchauffement climatique. « Qu’on arrête de nous mettre des bâtons dans les roues. L’interdiction de certaines matières actives, notamment pour les insecticides, est un signal très négatif. Si on ne peut pas combattre les altises à la levée, c’est la mort du lin. Sans parler des linières qu’il faut garder propres. On se bat au niveau national pour que l’on ne nous supprime pas tout ». Le danger ne vient pas toujours d’où l’on croit. •

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