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Simon Babre, nouveau préfet, fait sa rentrée d'étable

Il n'aura fallu au nouveau préfet de l'Eure que quelques jours pour se connecter à la ferme départementale. Mercredi dernier, répondant à l'invitation de la FNSEA 27, de la Chambre d'agriculture et des JA, il a visité l'exploitation de la famille Gavelle (4 associés, 1 salarié et 1 apprenti) à Heubécourt-Haricourt.

Benoit Gavelle en pleine explication. Le préfet a apprécié ce contact rapide avec une délégation représentative des différentes filières.
Benoit Gavelle en pleine explication. Le préfet a apprécié ce contact rapide avec une délégation représentative des différentes filières.
© TG

C'est sous la stabulation que Simon Babre, arrivé dans l'Eure le 23 août dernier, est venu prendre le pouls de la Ferme départementale. Une exploitation attaquée sur son flanc animal avec des prix de vente, départ ferme, complètement déconnectés des coûts de production. La situation est un peu meilleure en grandes cultures mais, ici aussi, l'envolée du prix des intrants fait planer le doute sur la réalité des marges. Après avoir dressé un état des lieux filière par filière en en précisant les enjeux, les sujets transversaux comme la gestion de l'eau, la cohabitation avec les néoruraux, l'installation et la pyramide des âges, l'entretien des bords de routes, les dégâts des nuisibles (...) ont été abordés. Le nouveau préfet a pris bonne note et tenté de prioriser les urgences comme le respect de la loi Egalim dans un contexte climatique qui a généré un très important déficit fourrager. Il a également invité les producteurs, au nom de la souveraineté alimentaire, à ne pas trop baisser la garde en « essayant de lisser la décapitalisation pour ne pas pénaliser la possibilité de rebond ».

 

ILS ONT DIT (EXTRAIT)

Fabrice Moulard. « La récolte en céréales est correcte sauf en terres superficielles. Les cours sont là, mais l'envolée du prix des intrants va creuser un écart entre celui qui a pris le bon train et son voisin qui ne l'a pas pris. Au niveau du semis des couverts, il faudrait fixer des dates individuelles ou, à minima, une date interculture courte et une date interculture longue ».

Christophe Guicheux. « En ovin, une des seules viandes rentables, il y a du potentiel, mais nous avons perdu notre chaîne d'abattage du Neubourg il y a 4 ans, un abattoir qui pourtant avait touché des subventions... Désormais, nous devons parcourir 400 km.

En lapin, la loi anti-cage va avoir pour conséquence de fermer les 7 élevages du département ».

Samuel Blaisot. « Nous ne sommes que 20 producteurs de porcs, dont 7 assurent 80 % de la production départementale, mais notre filière présente des atouts en consommant des céréales et en restituant des engrais naturels au sol... 2019 : la dernière bonne année. 2020 : une année neutre. 2021 : l'Etat a répondu à nos difficultés avec le plan d'aide, merci à la DDTM. 2022 : sur mon exploitation, je vais devoir encaisser une hausse énergétique de 100 000 EUR. Mon coût de production va flirter les 2 EUR ».

Benjamin Chamoy. « En bovin viande, on vend en dessous de nos coûts de production. On ne peut plus se payer, on ne peut plus investir. On alimente nos troupeaux depuis fin avril. En février prochain, on n'aura plus rien. La seule solution est donc de vendre des animaux, c'est-à-dire de décapitaliser, mais il y aura toujours de la viande (Ndrl : étrangère) dans les rayons des grandes surfaces ».

Laurent Duclos. « La grande distribution ne cherche qu'à détourner la loi Egalim. Elle ne fait pas passer les bons messages. Pour avoir des prix bas, elle sous-paie en France et importe de l'étranger. Il vaudrait mieux avoir des rayons vides pour que le consommateur prenne conscience des enjeux de demain. A l'heure actuelle, c'est nous qui payons la souveraineté alimentaire ».

Eric Chanu. « Il va falloir mettre sur le tapis la question du stockage de l'eau. Il est urgent d'en stocker quand il y en a trop dans les rivières. A Louviers, le débit est de 20 m3/s, si on en prélevait 5 % ? Par ailleurs, il faut arrêter l'élevage des sangliers en forêt ».

Christophe Chopin. « Si ces problématiques ne sont pas résolues demain, c'est quasiment plus d'élevage dans l'Eure alors qu'eu égard à la pyramide des âges, il y a une vraie urgence à installer. Mais attention, pas des installations utopiques post-covid ».

Fabrice Moulard. « La population change autour des exploitations agricoles. Les gens pensent qu'ils achètent une maison et son environnement ».

Gilles Lievens. « De nouvelles cultures ? Ça ne marche pas toujours comme cette année avec le sorgho. L'agriculture de l'Eure est contrastée de par son contexte pédoclimatique. Et puis il faut des marchés ».

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